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Composter : 7 erreurs à éviter

Composter est un geste qui constitue, pour plusieurs, une porte d’entrée dans l’amorce d’une démarche écoresponsable, à tendance zéro déchet. Au même titre que la récupération, le compost est capricieux à certains égards. Comme l’implantation est encore récente dans plusieurs municipalités, il est normal que certaines pratiques soient encore à parfaire, certains mythes à déboulonner et certaines erreurs fréquentes à éviter

Source : Needpix

À noter que ce palmarès s’applique surtout à la collecte municipale où plus de matières sont acceptées que dans un composteur domestique. 

  • Sacs biodégradables

Pour éviter de déposer vos résidus alimentaires directement dans votre bac brun, il est conseillé d’utiliser un sac en papier, une superposition de papier journal ou encore un sac. Pour la sélection du sac, le choix devient plus épineux. Plusieurs compagnies jouent sur le greenwashing – en d’autres mots, le marketing vert – en indiquant que leur sac est « biodégradable », « bon pour l’environnement » ou « oxo-biodégradables », appellations qui ne riment pas forcément avec « compostable ». Il faut donc savoir reconnaître un sac compostable aux logos et aux certifications. Les plus fréquents sont les suivants, sinon le Bureau de normalisation du Québec (BNQ) offre une liste exhaustive des entreprises et marques de commerce certifiés : 

  • Autocollants

La plupart des fruits et des légumes sont décorés d’un autocollant qui identifie la provenance du produit ou encore, son code-barres. Pour les fruits et légumes dont la pelure est comestible, il est plus rare d’oublier d’enlever l’autocollant. Par contre, pour les fruits et légumes dont la pelure n’est pas comestible – les ananas, les avocats et les bananes – il faut s’assurer que l’autocollant ait été retiré avant de les composter. 

  • Sachets de thé

Ce ne sont que le thé et le sachet qui se compostent. Il faut penser retirer les agrafes, la ficelle et l’étiquette retenue au bout de la ficelle. 

  • Cartons et papier souillés

Les cartons et papier souillés, enduits de gras peuvent se retrouver au compost. Par contre, la feuille cirée qui se retrouve habituellement entre la boîte de carton et la pizza, c’est destination poubelle.

  • Pellicules plastiques moulantes

Les concombres anglais sont souvent recouverts d’une pellicule plastique. Pensez à retirer cette fine pellicule avant de mettre au compost les extrémités ou la pelure, car ce résidu non organique ne fait pas partie du strict régime alimentaire de votre bac de compost. 

  • Os et croûtes de fromage

Sujet épineux, car on doit réserver deux sorts différents à ces items selon le type de composteur, le procédé et les exigences municipales. Si par exemple, vous avez recours à la collecte municipale des matières organiques, vérifiez auprès de votre municipalité pour vous assurer que la présence d’os et/ou de croûtes de fromage est permise dans les bacs bruns. Habituellement, les municipalités autorisent ce genre de matières dans les bacs bruns puisqu’elles procèdent à leur traitement par compostage ou par biométhanisation. Par biométhanisation, les matières organiques sont digérées pendant 20 jours, ce qui engendre la production d’un biogaz (énergie propre qui pourra être utilisée comme combustible ou carburant) et d’un digestat, soit un fertilisant organique. Lorsque l’on parle de « digestion » de matières organiques, cela renvoie à une fermentation méthanique ou un procédé de recyclage biologique des matières organiques par des micro-organismes en absence d’oxygène (Recyc-Québec). Par compostage, les matières organiques atteignent des températures très élevées en présence d’eau et d’oxygène, ce qui mène à leur fermentation, puis ultimement à un compost riche en humus et en nutriments.

Si vous utilisez plutôt un procédé de compostage domestique, c’est-à-dire que vous accumulez vos résidus bruns et verts dans votre cour, tous les produits de source animale seront à proscrire. Alors qu’ils sont aisément traités à haute température par des procédés de compostage et de biométhanisation à échelle industrielle, les résidus de source animale ne peuvent se destiner aux composteurs domestiques puisque ces derniers ne permettent pas l’atteinte de températures suffisamment élevées pour empêcher la formation de pathogènes néfastes pour la santé humaine tels que la salmonelle et l’E Coli. 

  • Bouchons en liège

Les bouchons en liège naturel peuvent être déposés dans les bacs de compost puisqu’il s’agit d’une matière dont la composition est d’origine organique (il s’agit en fait d’une composante de l’écorce de certaines essences d’arbres). Cependant, prêtez attention aux bouchons en imitation liège. Ces derniers préservent l’allure générale du liège, mais sont composés de plastique, ce qui les rend automatiquement non éligible à votre bac de compost. En bref, le liège naturel va au compost et l’imitation liège, non.

 

Catherine Ouellet, pour l’Association québécoise Zéro Déchet