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COVID-19 vs le zéro déchet : Renaissance

3 questions à Renaissance

La pandémie est venue modifier les pratiques des entreprises zéro déchet, qui ont dû s’adapter rapidement et relever de nombreux défis en peu de temps. Plusieurs d’entre elles ont accepté de nous partager leur expérience et la manière dont elles envisagent la suite.

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Quel a été l’impact de la pandémie sur vos pratiques zéro déchet?

Après le déconfinement, nous avons adopté de nouvelles règles et méthodes. Le plan de déconfinement s’est construit en s’inspirant des autres pays déjà déconfinés (Corée du Sud, etc.) pour prendre exemple sur leurs expériences (utilisation de gel hydro-alcoolique, affiches, plexi…) On a mis en place les installations trois semaines avant la réouverture.

Nos commerces ont rouvert la journée même de l’annonce du gouvernement.

Dans les centres de dons, plusieurs dispositifs supplémentaires ont été implantés: mise en place d’un service d’aide à l’automobile, les dons sont mis dans un bac avec l’aide d’un employé mais sans contact, puis ils sont placés en quarantaine pendant 48 heures avant d’arriver sur le plancher, comme dans les commerces de vêtements neufs. Le risque nul n’existe pas mais on limite ainsi les risques au maximum.

Renaissance n’a reçu aucune aide pour mettre en place toutes les nouvelles mesures d’hygiène. Nous avons touché uniquement la subvention salariale. Mais les gens se sont mobilisés pour aider à trouver des solutions. Le plus difficile sera le maintien des règles sur le long-terme mais les clients sont bien là. C’est encourageant. La reprise s’est bien passée en tout cas.

Restez-vous persuadé de la pertinence du zéro déchet?

En période de crise économique, plus de gens sont ouverts à la consommation de biens usagés. Donc oui, je crois toujours et encore plus à la pertinence du zéro déchet.
En réalité, Renaissance a trois missions ou trois grands pôles d’activités :

  • Une mission sociale : nous aidons les gens éloignés du marché du travail à développer de nouvelles compétences et croyons que le contexte actuel créera une plus grande demande pour nos services d’intégration à l’emploi.

  • Une mission environnementale : d’une part, si la consommation se maintient, les gens vont continuer à donner leurs choses à Renaissance. D’autre part, l’engouement pour le local rejoint notre mission environnementale parce que le réemploi de biens encore utilisables, c’est consommer localement. L’ensemble de notre mission est profondément locale (insertion sociale, récupération, seconde main). Les gens changent leurs habitudes de consommation et il y a une opportunité majeure dans le réemploi.

  • Une mission vente ou économique : les clients sont revenus assez rapidement et il y en a de nouveaux aussi mais difficile à dire si ça se maintiendra. Probablement qu’avec la crise, il y aura une demande pour les biens d’occasion. Les personnes auront toujours besoin de se vêtir en friperie. Peut-être que certains découvriront qu’il est possible d’acheter moins cher en friperie.

Que diriez-vous au consommateur pour le rassurer sur les vertus du zéro déchet?

L’idée est d’acheter consciemment ; de penser à l’impact de nos achats sur l’environnement et sur l’économie. Acheter usagé, c’est une consommation responsable sur ces deux fronts. On donne une deuxième vie à des biens encore utilisables, on les détourne des sites d’enfouissement, on réduit la pollution liée à la production et on supporte les organismes locaux à créer de l’emploi.

Entre le neuf et le seconde main, il n’y a pas de différence vis-à-vis de la COVID-19. Le neuf n’est pas plus sécuritaire. La vraie question c’est quelle consommation veut-on privilégier? Il y a une opportunité majeure de revenir fortement au local mais je ne suis pas prophète!

Il ne faut pas sous-estimer les gens, beaucoup font preuve de bon sens et poursuivent leur démarche en y intégrant les règles d’hygiène renforcées.

Propos recueillis auprès d’Eric Saint-Arnaud, Directeur général de Renaissance


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