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Cinq mythes qui nous empêchent d’agir pour le climat

Le geste individuel ne fait pas de différence. D’autres pays polluent plus que nous. Le problème est la croissance de la population planétaire. Ce sont les gouvernements qui doivent légiférer et les industries qui doivent réduire leur pollution. Et de toute façon, il est trop tard. Ces affirmations sèment le doute et alimentent notre sentiment d’impuissance.

En se basant sur les arguments d’experts, déboulonnons ces mythes pour donner de l’air à un mouvement citoyen qui a le vent dans les voiles !

Le geste individuel est un geste d’espoir, partie intégrante d’un mouvement collectif, antidote à l’éco résignation et l’éco anxiété. Il résulte d’une prise de conscience et prouve que le changement est possible. Il n’est pas suffisant, mais il constitue une étape indispensable vers le changement de paradigmes dont notre société a besoin.

Par ailleurs, les recherches menées par des experts ont révélé que six changements de mode de vie relativement simples pourraient représenter un quart des réductions d’émissions nécessaires pour maintenir le réchauffement climatique à 1.5°C. Trois gestes qui ont beaucoup d’impact: manger moins de viande, réduire sa consommation d’électroniques et de vêtements neufs, modérer ses transports motorisés. (1)


Les bilans carbones de la Chine et des États-Unis peuvent impressionner si on ne pousse pas plus loin notre analyse. En considérant les données « par habitant » et en intégrant la consommation (résidences, véhicules, voyages, biens de consommation) ainsi que les portefeuilles d’investissements (subventions aux industries polluantes), on découvre que les nord-américains sont parmi les plus grands émetteurs de gaz à effet de serre (GES) dans le monde. (4, 5, 6)

Dans son plus récent rapport, le Laboratoire des inégalités mondiales compare l’empreinte carbone par habitant, selon les pays et par tranche de revenu :


Source: World Inequality Report 2022

Précisons que l’empreinte carbone des québécoises et québécois (7) est moins élevée que la moyenne canadienne, une réalité attribuable ni à nos vertus écologiques ni à des politiques ambitieuses, mais plutôt à notre hydroélectricité verte. Selon la Chaire de gestion du secteur de l’énergie (HEC), nous figurons parmi les plus gros consommateurs d’énergie de la planète, amoureux que nous sommes de l’auto-solo et des gros véhicules. (8, 9)

Considérons aussi que les impacts environnementaux ne sont pas seulement constitués de nos émissions de GES. Les québécoises et les québécois figurent parmi les plus grands consommateurs d’eau avec plus de 400 litres par personne par jour, soit deux fois plus que les européennes et européens. (10, 11) Nous sommes parmi ceux qui gaspillent le plus de nourriture (12, 13) et parmi les plus grands producteurs de déchets. (14, 15, 16)


Dans leur livre Une planète trop peuplée, (17) Ian Angus et Simon Butler démontrent que la cause première des problèmes écologiques actuels n’est pas la taille de la population, mais le système économique et social qui repose sur une croissance perpétuelle et une consommation excessive.

Pour sa part, Emmanuel Pont, dans son tout récent livre : Faut-il arrêter de faire des enfants pour sauver la planète? (18) évalue que l’on peut nourrir 10 milliards de personnes en 2050 de manière écologique, à condition d’apporter des changements importants dans les pratiques agricoles et la consommation, en particulier manger moins de viande et gaspiller moins. La faim dans le monde est la conséquence d’une répartition inadéquate et non d’une quantité insuffisante de nourriture.

Effectivement, selon l’Organisation des Nations unies pour l’agriculture et l’alimentation (FAO) (19), nous produisons assez de nourriture pour alimenter la planète, compte tenu qu’un tiers, soit 1,3 milliard de tonnes de la nourriture produite dans le monde est perdue ou jetée.

Par ailleurs, rendre l’humanité végétarienne libérerait les trois quarts des terres occupées par l’humanité, considérant qu’un hectare de terre peut nourrir soit 2 carnivores ou 50 végétariens. (20) Si nos récoltes étaient uniquement destinées à l’alimentation humaine directe, la part de calories consommables disponible pourrait augmenter de 70 %, ce qui permettrait de nourrir 4 milliards de personnes en plus. (21)

Ajoutons que les pays à forte natalité ne sont responsables que de 3,5% des émissions mondiales de CO2, alors qu’ils abritent 20% de la population mondiale. De surcroît, ces peuples à qui on reproche la surpopulation, sont les premières victimes des conséquences climatiques de la surconsommation des bien-nantis. (22)


Oui, mais attention au triangle de l’inaction, ce phénomène par lequel chaque partie prenante n’agit pas « tant que l’autre n’a pas fait sa part », nous plaçant dans un état de stagnation collective.

Les politiciennes et politiciens placent la lutte aux bouleversements climatiques et la protection de la biodiversité au cœur de leur programme quand les citoyennes et les citoyens les y contraignent. Ils agissent avec courage lorsque les électrices et les électeurs les poussent à l’action à travers des sondages, des pétitions, des contestations citoyennes et surtout, à travers leur choix aux urnes.

De la même façon, les entreprises modifieront leurs pratiques lorsque le prix ne sera plus le seul critère décisif à l’achat des biens de consommation, sans égard aux droits humains bafoués, aux habitats détruits, aux rivières polluées et aux kilomètres parcourus pour produire ces biens. Acheter, c’est voter.

Citons finalement le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) dans son dernier rapport : « Nous avons besoin d’une transformation radicale des processus et des comportements à tous les niveaux: individus, communautés, entreprises, institutions et gouvernements. Nous devons redéfinir notre mode de vie et de consommation. » (3)


Plusieurs limites biogéochimiques de la planète ont été dépassées (23) et les milliers d’espèces disparues ne réapparaîtront jamais. Oui, c’était mieux d’agir il y a 20 ou 30 ans, mais ce n’est pas parce que nous ne l’avons pas fait que tout est perdu. Les scientifiques du monde entier nous répètent qu’il n’y a pas de date butoir, il n’y a qu’une sacrée urgence d’agir. Plus nous agissons vite, moins les changements nécessaires seront contraignants, plus les mesures seront efficaces, et nous limiterons les effets en cascade amplificateurs des phénomènes climatiques. (24, 25)

Ainsi, en dépit de ses conclusions alarmantes, le GIEC nous donne espoir : chaque fraction de degré de réchauffement évitée est cruciale et va nous épargner plusieurs catastrophes, sauvant des vies et des drames humains. Chaque tonne de CO2 compte. Nous avons notre avenir climatique entre nos mains, il ne tient qu’à nous de réduire drastiquement nos émissions, rapidement, et de façon durable. (26)



Inspirons-nous de l’œuvre majestueuse Legacy, Notre héritage (20), où Yann Arthus-Bertrand partage sa vision de notre monde qu’il a vu se dégrader le temps d’une génération. À la toute fin du film, il a la finesse de nous proposer des pistes d’actions pour décarboner nos vies :

Rejoignons le mouvement, un geste à la fois, mais maintenant! Comme le conclut Arthus-Bertrand: « Agir rend heureux. »

Nathalie Ainsley, pour l’Association québécoise Zéro Déchet

Sources :

    1. Six changements de mode de vie clés peuvent aider à éviter la crise climatique, selon une étude | Crise climatique | Le gardien
    2. Climat : point de bascule et optimisme (bonpote.com)
    3. L’humanité à l’aube de retombées climatiques cataclysmiques | Radio-Canada.ca
    4. Climat : « Oui, mais la Chine ? » | L’actualité (lactualite.com)
    5. Rapport: les riches émettent 20 fois plus de GES par personne que la moitié des Canadiens les plus pauvres | Le Devoir
    6. World Inequality Report 2022, by World Inequality Lab
    7. La vraie empreinte carbone des Québécois | La Presse
    8. État de l’énergie au Québec 2022 – Chaire de gestion du secteur de l’énergie (hec.ca)
    9. Les Québécois consomment de plus en plus d’énergie, selon une étude | Le Devoir
    10. Consommation d’eau dans la maison – Maison Écol’Eau (caaquebec.com)
    11. Économiser en réduisant le gaspillage de l’eau | Solution ERA
    12. Les Canadiens, champions du gaspillage alimentaire | Le Devoir
    13. Les Canadiens, chefs de file du gaspillage alimentaire | Radio-Canada.ca
    14. Le Canada, champion de la production de déchets dans le monde | Le Devoir
    15. Le Québec produit toujours plus de déchets | La Presse
    16. 2022-01, BAPE. Rapport d’enquête et d’audience publique, L’état des lieux et la gestion des résidus ultimes
    17. Ian Angus et Simon Butler. 2014. Écosociété | Une planète trop peuplée? 
    18. Emmanuel Pont. 2022. Payot. Faut-il arrêter de faire des enfants?
    19. Mettre fin au gaspillage alimentaire permettrait de nourrir la planète, plaide la FAO | Le Devoir
    20. Yann Arthus-Bertrand. Film de Hope Production. 2022. Legacy, Notre héritage
    21. Emily S Cassidy, Paul C West, James S gerber, Jonathan A Foley. University of Minnesota. 2013. Redefining agricultural yields: from tonnes to people nourished per hectare et  Lien vers la video 
    22. Publications LinkedIn de Thomas Wagner, tableau des émissions cumulées de CO2 vs vulnérabilité des pays
    23. Anctil, François et Diaz, Liliana. 2016. Presses de l’Université Laval. Le développement durable, enjeux et trajectoires, deuxième édition.
    24. 3,3 milliards d’êtres humains exposés au changement climatique : le nouveau rapport du GIEC est sans appel (bonpote.com)
    25. Climat : les 12 excuses de l’inaction, et comment y répondre (bonpote.com)
    26. 10 erreurs de communication sur le climat à rectifier d’urgence (bonpote.com)
    27. Nos enfants n’ont pas à payer pour nos excès – Fondation David Suzuki
    28. Un budget carbone pour discipliner les riches | La Presse
    29. Changements climatiques | Faudra-t-il un passeport carbone ? | La Presse

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Coup de coeur culture: Pour le bien de la terre de Louis Robert

QUI EST L’AUTEUR?

Louis Robert est agronome au ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (le MAPAQ) depuis près de 35 ans. Il s’est fait connaître comme lanceur d’alerte en 2018, quand il s’est publiquement indigné des pressions qu’exercent les marchands d’engrais et de pesticides sur les gestionnaires de notre agriculture.

RÉSUMÉ DU LIVRE

Louis Robert démontre par des faits vécus, l’indécente mainmise exercée par l’industrie des pesticides sur le gouvernement et les institutions sensées nous protéger, comme le MAPAQ ou l’Ordre des agronomes du Québec. Il nous démontre que des quantités excessives, voire inutiles d’engrais chimiques et de pesticides sont étendues sur nos champs, détruisant les écosystèmes, menaçant la santé des travailleurs et travailleuses agricoles, des agriculteurs et agricultrices, de la population en général, ainsi que la sécurité alimentaire de nos enfants. Il nous démontre comment ce système d’influence immoral fait en sorte que les quantités épandues au Québec sont largement supérieures à celles de l’Ontario ou du sud des États-Unis, où les conditions climatiques et les sols sont pourtant similaires. Il nous présente aussi des pratiques agricoles différentes, efficaces et respectueuses de l’environnement, qui nous donnent espoir, si seulement on donnait la parole aux scientifiques plutôt que de la taire.

 

POURQUOI J’AIME? 

Même si plusieurs faits relatés par Louis Robert sont choquants, j’ai aimé découvrir cette réalité, car je crois qu’il est de notre responsabilité de citoyen.ne de comprendre d’où viennent nos aliments et les systèmes politiques qui régissent leur provenance. J’ai aussi aimé en apprendre un peu plus sur l’importance de préserver la qualité et la vie à l’intérieur des sols, ainsi que sur les façons différentes de faire de l’agriculture, plus respectueuses de la nature et plus durable pour les générations futures. J’ai apprécié le fait que l’on n’a pas besoin d’avoir des connaissances en agriculture pour comprendre, le tout est intelligemment vulgarisé, on sent que Louis Robert est une personne comme vous et moi. De plus, ça m’a donné le goût de m’impliquer avec Vigilance OGM, un organisme qui prône justement le droit de savoir, la transparence et l’application du principe de précaution dans les domaines reliés aux OGM et aux pesticides.


Pour le bien de la terre, Louis Robert, Éditions MultiMondes, 2021, 149 pages
Pour le bien de la terre par Louis Robert | Science/Technologie | Agriculture/Agriproduction | Leslibraires.ca

Recommandé par Nathalie Ainsley, rédactrice blogue, bénévole à l’AQZD

Relevez le défi Rien de neuf!

Cette année, on remplace la traditionnelle résolution du Nouvel An par un défi stimulant à relever en famille ou entre amis.es ! Un défi bon pour soi, pour l’amitié, pour le portefeuille et pour la planète ! L’Association québécoise Zéro Déchet vous propose de joindre un mouvement qui prend de l’ampleur ici au Québec et partout dans le monde !
Juste en France, près de 70 000 participants ont relevé le défi proposé par Zéro Waste France !

Aussi appelé le Défi Ne rien acheter, N’achetez rien, No Buy Challenge, ou Buy Nothing, le défi consiste à s’engager à ne rien acheter de neuf pendant un an. On peut choisir une période plus courte pour essayer : certaines personnes commencent par 1, 3 ou 6 mois. Peu importe la durée, ceux et celles qui s’y mettent conservent de toute façon leurs bonnes habitudes pour toujours. 

Les objectifs du défi

  • Acheter le moins de neuf possible pour réduire le gaspillage de ressources et la pression sur le climat et la biodiversité.
  • Remettre en question nos réflexes d’achat et les raisons qui nous poussent à consommer.
  • Découvrir de nouvelles façons de combler nos besoins, notamment l’emprunt, la location, les applications de vente ou d’échange d’objets.
  • Construire une société résiliente et solidaire en encourageant l’économie collaborative, locale, circulaire, de la réparation et du partage.

Les règles du jeu sont assez simple

  • Vous vous engagez à passer tous vos achats dans l’entonnoir du défi pendant un an.
  • Vous convainquez votre famille et vos amis.es de relever le défi avec vous. C’est toujours plus facile et plus drôle en groupe !
  • Vous publiez cet article ou une image de l’entonnoir sur vos réseaux sociaux en précisant la durée de votre engagement. C’est démontré : s’engager publiquement nous aide à tenir le coup lorsque les tentations nous hantent !
  • Évidemment, la nourriture et les biens de première nécessité sont exclus. Aussi, on se donne le droit d’acheter neuf lorsqu’il le faut, mais seulement après avoir considéré les autres options. Par exemple, si vous avez essayé de vous tricoter des petites culottes, mais que ça n’a pas donné le résultat escompté… vous pouvez en acheter des neuves sans remords !

Ce que l’on en retire

  • La fierté de contribuer à un monde plus durable ;
  • De nouvelles compétences, le développement de son autonomie et de sa créativité ;
  • L’indépendance et la liberté face à la pression de la surconsommation ;
  • Des économies substantielles ;
  • Retrouver le bonheur dans les choses qui comptent vraiment ;
  • Le plaisir de connaître ses voisins (emprunt, don, partage).

Des références utiles

  • Le célèbre Joshua Becker, qui a popularisé le mouvement minimaliste aux États-Unis (Becoming Minimalist), a publié un guide (en anglais seulement) dans le magazine Forbes The Ultimate Guide To A No-Buy Year.
  • Découvrez plus de 160 façons d’échanger des biens et des services au Québec dans ce super répertoire de l’économie collaborative consolidé par OuiShare et l’Observatoire de la consommation responsable, présenté par le Magazine Protégez-vous.
  • L’article Devenez riche en sauvant la planète, propose une panoplie d’alternatives à l’achat du neuf.
  • La page Consommation responsable du ministère de l’Environnement et de la lutte contre les changements climatiques, présente une foule de ressources, programmes et liens pour amorcer le changement vers un mode de vie plus responsable.
  • La Boîte à outils d’Unpointcinq, le média de l’action climatique au Québec, pour trouver de bonnes adresses pour réparer, échanger, covoiturer, magasiner dans les friperies, etc.
  • Les groupes Facebook OuiShare, pour les mordus de l’économie collaborative ou le Buy Nothing Project un réseau de partage à l’intérieur de sa communauté, dont la devise est de donner, recevoir, prêter, remercier.

Selon Mathilde Godbout, diplômée en Environnement et développement international, la clé de notre lutte contre la surconsommation se trouve peut-être dans la consommation collaborative, à savoir l’économie du partage. Les avantages sont multiples. Sur le plan social, des liens sont créés à l’intérieur des communautés, prévenant l’isolement et favorisant la sécurité et le bien-être des individus et des familles. Sur le plan matériel, plus longtemps un article est utilisé, plus légère est son empreinte : Moins de ressources sont utilisées et moins de gaz à effet de serre sont émis. Bien sûr, sur le plan économique, le fait d’acheter de seconde main amenuise largement le prix final de l’article. 

Alors ? Vous avez choisi vos partenaires ? Vous avez partagé votre engagement ? Vous avez consulté les articles et les références ? Dans ce cas, vous êtes prêt.es à relever le défi ! Vous verrez, lorsque vous aurez réussi, votre fierté n’aura d’égal que la légèreté ressentie du fait de posséder moins ! 

Nathalie Ainsley pour l’Association québécoise Zéro Déchet

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Quand on pense « cycle de vie », on réalise que le plus petit des objets jetables a une empreinte environnementale beaucoup plus grande que lui-même. Pour une utilisation de quelques minutes ou de quelques heures, il lui faudra des décennies, voire des siècles avant de disparaître de la planète. Sans compter les ressources nécessaires et les impacts de sa fabrication, de son emballage et de son transport sur les écosystèmes.

Nous utilisons ces produits par automatisme, parce que c’est ce que la publicité nous présente, et parce qu’on ne connaît pas encore les options alternatives plus écologiques et plus économiques.

Alors, on remplace par quoi ? 

 

1.     Les sacs refermables et la pellicule plastique

 

    • Par des plats avec couvercle durables et lavables, peu importe le matériau.
    • Par des sacs de lait ou les sacs refermables de divers produits achetés, qu’on lave et qu’on réutilise.
    • Par les plats de livraison du resto, qu’on lave et qu’on réutilise.
    • Par une assiette placée sur le bol avant de le mettre au frigo.
    • Par des couvre-bols en tissus ou des emballages en cire d’abeille, disponibles dans les boutiques zéro déchet.


2.     Le papier d’aluminium

 
  • Par des casseroles avec couvercle.
  • Par des plats et des assiettes en aluminium provenant des repas de livraison ou des mets préparés, nettoyés puis réutilisés. On en place un deuxième sur le dessus en guise de couvercle. Parfait pour le BBQ ! 
  • Et non ! On n’emballe pas son sandwich dans du papier d’aluminium ! Pour protéger vos aliments, référez-vous à la section 1. 😉

3.     Le papier parchemin 

  • On huile et on enfarine les moules à gâteau ou les plaques à biscuits. (Eh oui! Comme le faisaient nos mères et nos grands-mères. Essayez-le, c’est amusant!)
  • Par des produits en silicone : tapis, moules à gâteau, à muffins, etc.

4.     Les essuie-tout et les serviettes de table en papier 

  • Par une bonne vieille guenille pour le nettoyage et les dégâts.
  • Par des linges à vaisselle pour éponger le tofu, absorber l’humidité et conserver les légumes au frigo.
  • Par des serviettes de table en tissu, cousues à partir d’une nappe, ou achetées chez un marchand local.

5.     Les tampons démaquillants 

    • Par des lingettes en tissu, cousues à partir d’un vieux pyjama.
    • Par les mini-tampons tout doux inclus dans le boîtier des fards à joue, lavés et réutilisés.
    • Par des débarbouillettes pour bébé, ou des lingettes démaquillantes en coton bio qu’on peut acheter dans une boutique zéro déchet.


6.     Les lingettes désinfectantes 

    • Par une guenille ou une débarbouillette, du savon acheté en vrac ou un mélange de vinaigre et d’eau. (La transmission de la COVID-19 s’effectuant essentiellement par les gouttelettes et les aérosols respiratoires, pensez à aérer la pièce plutôt que de frotter les surfaces !)

7.    Les masques de procédure (masques chirurgicaux ou jetables) 

 

8. Les mouchoirs et le papier de toilette

  • Par des mouchoirs lavables, qu’on coud dans de la douce flanelle ou qu’on achète dans une boutique zéro déchet. (Pas de panique ! On les utilise une seule fois et on les lave à la laveuse.)
  • Par du papier de toilette en tissu, accompagné du bidet intégré au bol de toilette. (Quand on se lave d’abord avec de l’eau, le petit morceau de tissu ne sert qu’à essuyer l’eau. Brillant, non ?)
Le papier toilette lavable de la compagnie québécoise Bateau Bateau

9.    Les tampons et les serviettes hygiéniques jetables

10.  La vaisselle jetable 

  • Sur la route, on apporte dans son sac une bouteille d’eau, une tasse à café, des ustensiles et un bol pour les repas à emporter. (Pour les appétits d’oiseaux qui ne finissent pas leur assiette au resto, on peut emballer soi-même le restant pour l’apporter chez soi !)
  • À la maison, on fait jouer de la musique, on lave la vaisselle durable en gang ou en famille, on danse et on chante à tue-tête !
  • On oublie les baguettes et on mange ses sushis avec une bonne vieille fourchette en métal. (En plus, ça donne une excuse pour éviter d’éclabousser ses sushis dans son petit bol de sauce soya.)

Partage d’expérience : On le fait d’abord pour des raisons écologiques, puis on découvre rapidement d’autres bénéfices, qui font qu’on ne revient jamais en arrière, comme… 

      • La douceur des mouchoirs lavables.
      • L’amélioration de l’hygiène avec le duo bidet et papier de toilette en tissu.
      • La liberté et le confort des produits menstruels durables.
      • La simplicité et l’espace libéré dans les armoires.
      • Les économies d’argent.
      • La fierté de diminuer la quantité de déchets produits et de réduire son empreinte écologique.
      • L’influence positive auprès de notre entourage.
      • Le sentiment d’agir et de contribuer à un mouvement altruiste.

 

Vous avez remarqué que plusieurs options durables ne nécessitent aucun achat. C’est que la règle numéro un du zéro déchet est d’utiliser ce que l’on possède déjà à la maison!

 Des astuces pour amorcer le changement 

  • Ranger les produits jetables dans un endroit moins accessible.
  • Placer à portée de main les produits de remplacement réutilisables.
  • Apporter un changement à la fois, en se permettant d’essayer différentes options.
  • Se lancer des défis en famille : « Quel est le prochain déchet qu’on élimine ? »
  • Rire de ses erreurs et persévérer, sans jugement ni pression !

 

Vous avez deux minutes ?

Visionnez l’histoire de la cuillère de Greenpeace. Vous ne verrez jamais plus les articles à usage unique de la même façon !

Bonne transition !

 
 
 
 
Nathalie Ainsley pour l’Association québécoise Zéro Déchet

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Sources :

  1. Lewis, Dyani. (29 janvier 2021) : COVID-19 rarely spreads through surfaces. So why are we still deep cleaning? Nature.
  2. Deluzarche, Céline. (14 septembre 2021) : Le coronavirus se transmet-il plus par l’air ou les surfaces contaminées ? Futura-sciences.
  3. Chabalier, Anaîs. (17 février 2021) : Transmission de la Covid-19 : les surfaces sont-elles particulièrement contaminantes ? MSN.
  4. Radio-Canada. (12 juillet 2020) : COVID-19: se laver les mains, plus efficace que nettoyer les surfaces
  5. Charvet, Augustin. Thomas Dominique. Bardet, Monnier Nathalie. (17 novembre 2020) : Laver nos masques chirurgicaux, c’est possible. The Conversation.

Comprendre le cycle de vie pour mieux consommer

Comprendre le cycle de vie des biens que nous consommons peut nous aider à faire des choix plus éclairés, en considérant le coût réel de nos achats. Car au-delà du prix que nous payons, les coûts sociaux et environnementaux des objets neufs devraient désormais faire partie des critères de décision lorsque vient le temps de combler nos besoins.

L’analyse du cycle de vie

Le CIRAIG, Centre international de référence sur le cycle de vie des procédés, produits et services, définit l’analyse du cycle de vie comme une méthode qui permet d’évaluer les impacts environnementaux associés à toutes les étapes de la vie d’un produit, de l’extraction des matières premières à l’élimination ou au recyclage. Les analyses du CIRAIG sont basées sur des mesures rigoureuses de l’empreinte de chacune des étapes sur :

  • La santé humaine,
  • Les écosystèmes,
  • Les changements climatiques,
  • L’épuisement des ressources,
  • L’’acidification et l’eutrophisation aquatique.

Évidemment, en tant que consommateur ou consommatrice, nous n’avons pas accès aux outils sophistiqués du CIRAIG ou de centres universitaires spécialisés. Retenons que l’essentiel est de comprendre l’origine des objets de notre quotidien, afin d’acquérir des réflexes de consommation responsable, tant sur le plan éthique qu’environnemental.

Les étapes du cycle de vie

Découvrons les étapes du cycle de vie, dans la perspective où chacune des composantes d’un produit a suivi ce cycle. Imaginez une voiture, qui contient plus de 30 000 pièces… ça donne le goût de conserver notre bagnole quelques années de plus!


Les cahiers du développement durable – L’ANALYSE DU CYCLE DE VIE D’UN PRODUIT OU D’UN SERVICE

L’extraction de matière première : des ressources naturelles détruites

Depuis plusieurs décennies, nous extrayons trop de ressources naturelles, souvent pour fabriquer du jetable. Les procédés d’extraction sont alors de plus en plus compliqués et polluants. Il faut creuser plus loin, plus grand, raser plus de forêts, détruire plus d’habitats. De plus, il ressort de ces procédés des matières contaminées qu’on dissémine dans la nature, affectant l’air, les sols, les lacs, les rivières, la faune et la flore environnante.

La fabrication : consommation et contamination des eaux

Pour la transformation des matières, l’assemblage et la fabrication des objets, d’énormes quantités d’eau potable sont requises (par exemple, entre 7000 et 11000 litres pour un jeans), plusieurs produits toxiques sont utilisés et des tonnes de déchets sont produits. En outre, lorsque nous choisissons un bien sur la seule base de son prix bas, il y a de fortes chances que celui-ci ait été fabriqué dans une usine alimentée aux énergies fossiles, dans un endroit où les normes environnementales et de protection des travailleurs et travailleuses sont presque inexistantes.

Le transport et la distribution : plus de kilomètres qu’on peut le croire

Les différents matériaux et composantes d’un produit sont souvent extraits, transformés et assemblés dans des pays, voire des continents différents. Conséquemment, ces matières ou ces pièces sont chacune transportées plusieurs fois sur de très longues distances par bateaux, avions, ou camions, contribuant de façon importante au dérèglement climatique. Par ailleurs, l’étiquette d’un objet ne présente que le pays où a lieu la dernière étape d’assemblage, d’emballage ou d’importation. Notre cellulaire par exemple, composé de 70 matériaux, a déjà fait le tour du monde avant de se rendre jusqu’à nous!

L’utilisation : consommation d’énergie

On pourrait croire que les choses que nous possédons ne sont plus source de pollution. Or, ce n’est pas le cas des véhicules et équipements qui fonctionnent à essence et qui émettent du CO2 lors de la combustion, ou aux piles électriques dans plusieurs de nos appareils. D’autre part, le lavage trop fréquent de nos vêtements est une source de contamination des nappes phréatiques et des cours d’eau.

La mise au rebut : source de problèmes environnementaux

Quand nos objets ne servent plus et deviennent des déchets, il faut encore les transporter vers des sites où ils seront brûlés ou enfouis. Peu importe la méthode, il y a émission de gaz à effet de serre. Des sites d’enfouissement, s’échappe notamment du méthane, un gaz beaucoup plus nocif que le CO2. Considérons également les effets de la déforestation, nécessaire pour l’agrandissement sans fin de ces sites. Nos systèmes efficaces de ramassage des déchets à domicile nous ont éloignés de cette réalité, comme si les déchets disparaissaient par magie! Et le recyclage? Malheureusement, ce n’est qu’une infime partie des objets de notre quotidien qui sont recyclables et recyclés.

Sans compter que le déchet ultime n’est que la pointe de l’iceberg. Dans le documentaire étatsunien The Story of Stuff, qui a remporté un succès planétaire en 2007, on apprend qu’en moyenne, pour chaque poubelle remplie de déchets à la maison, 70 poubelles de déchets ont été générées tout au long du cycle de vie, et que la majorité des articles fabriqués aujourd’hui seront jetés à l’intérieur de six mois.

Une croissance infinie sur une planète finie

Comme le souligne le Global Footprint Network, nous consommons les ressources à un rythme beaucoup plus rapide que la Terre ne peut les reconstituer. Il en résulte non seulement une crise climatique, mais également une profonde crise d’extinction et de biodiversité.

Source : Institut EDDEC, 2018. En collaboration avec RECYC-QUÉBEC. Reproduction autorisée

De son côté, Yves-Marie Abraham, dans son livre sur la décroissance Guérir du mal de l’infini, démontre que notre modèle économique linéaire repose sur la prémisse erronée que les ressources sont infinies et que les écosystèmes auraient une capacité sans limite à absorber les déchets produits. De surcroît, la croissance économique, obsession des gouvernements actuels, n’est possible qu’en présence d’une augmentation sans fin de la production de biens selon ce cycle linéaire destructeur. Abraham démontre que ce modèle ne remplit pas ses promesses d’enrichissement collectif, puisqu’il ne sert qu’une minorité, creusant les inégalités entre les mieux et les moins nantis, entre les humains d’aujourd’hui et ceux de demain.

Qu’est-ce qu’on peut faire ?

CONSOMMEZ MOINS. 

Résister aux stratégies marketing servant à alimenter la bête insatiable de la croissance économique. Avant d’acheter, se poser quelques questions : 

  • En ai-je vraiment besoin?
  • Ai-je déjà quelque chose qui répond à la même fonction? 
  • D’où vient ce produit et quelle est son empreinte? 
  • Est-ce que le plaisir procuré par cet achat équivaut à son impact social et environnemental? 
  • Pourrais-je louer, emprunter, ou trouver dans le marché de la seconde main?

CONSOMMER MIEUX. 

  • Choisir des biens plus durables et fabriqués près de chez soi, lorsque possible à partir de matériaux locaux et recyclés, ou issus de l’économie circulaire
  • Encourager les petites entreprises qui ont un impact social et environnemental positif, même si cela implique parfois de payer un peu plus. 
  • Entretenir, réparer et prolonger la durée de vie de nos choses et éviter les articles à usage unique.
 

De l’espoir…

Comme l’a énoncé le GIEC, Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat dans son dernier rapport : « Nous avons besoin d’une transformation radicale des processus et des comportements à tous les niveaux : individus, communautés, entreprises, institutions et gouvernements. Nous devons redéfinir notre mode de vie et de consommation. » Parce qu’ensemble, si on s’y met, on peut avoir un impact positif sur la crise du climat et de la biodiversité. « En termes de réchauffement climatique, chaque dixième de degré va faire une différence », soutient le GIEC.

En guise de conclusion, citons Sophie Brochu, PDG d’Hydro-Québec, lors d’une entrevue accordée à la chaîne YouTube l’Alternateur: « Le geste de consommation que nous posons est le plus puissant pour sauver la planète! » Dans un mot d’encouragement adressé aux jeunes du Québec, elle leur dit qu’ils ont la capacité de changer le cours des événements, non seulement en décriant ce qui ne fonctionne pas, mais en adoptant les comportements de consommation qui vont faire bouger les choses. Jeunes ou moins jeunes, à nous de jouer! 

 

 

PAR NATHALIE AINSLEY POUR L’ASSOCIATION QUÉBÉCOISE ZÉRO DÉCHET

De la même autrice :

Sources :

Les Cahiers du Développement Durable, L’analyse du cycle de vie. L’analyse du cycle de vie – Les cahiers du DD – outil complet 

CIRAIG, Centre international de référence sur le cycle de vie des procédés, produits et services. CIRAIG  

Suzuki D., Hanington, I. Fondation David Suzuki. (Octobre 2020) Nos enfants n’ont pas à payer pour nos excès. Nos enfants n’ont pas à payer pour nos excès – Fondation David Suzuki

Abraham, Y.M. (2019). Guérir du mal de l’infini, Écosociété.

Radio-Canada, (juin 2021) L’humanité à l’aube de retombées climatiques cataclysmiques L’humanité à l’aube de retombées climatiques cataclysmiques | Radio-Canada.ca

Chaine Youtube l’Alternateur. (2021) Entrevue avec Sophie Brochu. Réflexion sur l’environnement et notre avenir au Québec avec Sophie Brochu ! – YouTube

ADEME, France – Agence de la transition écologique. Le revers de mon look. https://librairie.ademe.fr/consommer-autrement/1524-revers-de-mon-look-9791029710520.html

ADEME, France – Agence de la transition écologique. Le cycle de vie d’un produit, qu’est-ce que c’est? Le cycle de vie d’un produit, qu’est-ce que c’est ? – YouTube

The Story of Stuff project Homepage – Story of Stuff

L’écoanxiété de votre ado serait-elle une opportunité?

L’écoanxiété, de plus en plus répandue chez les jeunes, serait-elle signe de lucidité et d’empathie envers le vivant de la part de la nouvelle génération? Devant la menace confirmée d’un cataclysme environnemental, n’est-ce pas une réaction normale d’avoir peur? Devant l’inaction des dirigeants et des adultes censés les protéger, peut-on leur en vouloir de se sentir trahis? Devant le pillage de leurs ressources par la génération qui les précède, comment ne pas comprendre leur colère?

Noémie Larouche, rédactrice en chef du magazine de science pour adolescents Curium, nous amène à aborder l’écoanxiété des jeunes sous un angle différent dans son récent livre Écoanxiété, l’envers d’un déni. Le monde aurait-il besoin de plus d’écoanxieux et d’écoanxieuses? Ne devrions-nous pas plutôt nous inquiéter de ceux et celles capables de vivre dans le déni d’une catastrophe imminente, et qui perpétuent des comportements contribuant à amplifier celle-ci?

paralysie ou moteur d’action?

Les symptômes de l’écoanxiété, toutefois, ne sont pas à prendre à la légère : stress, insomnie, crises d’angoisse et de panique. Si les symptômes sont paralysants chez votre enfant et l’empêchent de fonctionner, les soins d’un ou d’une professionnelle de la santé peuvent s’avérer essentiels. Cependant, l’écoanxiété de nos adolescents et adolescentes peut devenir un puissant catalyseur de changement, si nous les guidons et les soutenons.

En effet, l’anxiété étant une forme d’activation du corps pour réagir à une menace, les spécialistes suggèrent d’utiliser cette énergie comme moteur d’action afin de réguler le système, de canaliser les débordements dans les gestes concrets et l’engagement, plutôt que de laisser le corps et la tête s’emballer.

Comment alors soutenir nos adolescents et adolescentes?

1. Accueillir avec empathie.

Ce dont ils ont besoin, affirme Martine Capron, écothérapeute, c’est d’abord d’être écoutés et rassurés sur la normalité de ce qu’ils éprouvent. Le fait de vivre des émotions de tristesse, de peur et de colère par rapport à ce qui se passe dans le monde est tout à fait sain.

Minimiser la gravité de la situation et tenter de les convaincre que ça va bien aller risque au contraire de les infantiliser et les amener à se refermer sur eux-mêmes. Thomas Doherty, écopsychologue américain affirme d’ailleurs qu’il vaut mieux ne pas chercher à nuancer l’ampleur avec laquelle la crise est perçue, mais plutôt reconnaître les sentiments qu’ils éprouvent et préserver leur envie d’agir et de se mobiliser, qui est à la fois bénéfique pour l’individu et le monde.

2. Découvrir ensemble l’autre facette de l’actualité environnementale

Il est illusoire de penser que nous pouvons préserver nos enfants des mauvaises nouvelles. Autant s’informer afin d’être en mesure de dialoguer sur les enjeux, les aider à repérer l’information de sources crédibles, et surtout, les exposer aux solutions.

S’il y a une chose à reprocher aux médias traditionnels, c’est qu’ils présentent les problèmes sans solutions, nous laissant souvent croire qu’il n’y ait rien que l’on puisse faire. Ils établissent peu de lien entre l’effondrement de la biodiversité et du climat, notre mode de vie et les actions individuelles et collectives qui peuvent changer la donne. Découvrez ensemble les médias positifs : ceux qui décrivent chaque jour les initiatives portées par des personnes partageant les mêmes inquiétudes et qui se sont mises en action pour faire bouger les choses. Ces médias qui nous rendent témoins d’un mouvement en marche, qui nous donnent espoir, comme Unpointcinq, Novae, Global Goodness, Carbone, ou encore le documentaire Demain.

En outre, le magazine 100 degrés, promoteur de saines habitudes chez les jeunes, recommande d’exposer votre famille aux initiatives citoyennes positives, de goûter à la force du nombre en participant aux marches pour la planète et en signant des pétitions; de visiter des jardins communautaires, des commerces zéro déchet, des friperies, etc. De la même manière, devenez membres, suivez les médias sociaux et abonnez-vous aux infolettres d’organismes regroupant des milliers de personnes de tous âges qui changent le monde, tels Environnement Jeunesse, Coalition étudiante pour un virage environnemental et social (CEVES), Nature Québec, Équiterre, la Fondation David Suzuki, Mères au Front, l’Association québécoise Zéro Déchet, et encouragez financièrement des projets ou des initiatives de votre ville ou de votre quartier!

3. Adopter un mode de vie écoresponsable.

Un enfant lucide risque de développer du cynisme devant un parent qui jure l’aimer plus que tout, mais qui maintient des habitudes de surconsommation, faisant fi des conséquences néfastes sur l’avenir de sa progéniture. A contrario, poser des gestes militants ou visant à améliorer votre bilan environnemental solidifiera la relation de confiance et rassurera votre enfant quant à l’amour que vous lui portez.

Ainsi, quand la protection de l’environnement devient la priorité de la maisonnée, les occasions de réduire son empreinte écologique sont multiples. Cuisinez plus, consommez des aliments locaux, bios, en vrac, mangez moins de viande, achetez moins d’objets et de vêtements neufs, fabriquez vos produits ménagers, éliminez les articles à usage unique, réutilisez et réparez tout ce que vous pouvez. Allez-y un changement à la fois, faites-en un projet familial, riez de vos erreurs, et surtout, célébrez vos victoires. Se soucier de la planète, ça peut aussi être une activité joyeused et rassembleuse!

4. Reconnecter avec la nature

« Il s’agit de l’écosystème dont nous, êtres humains, sommes issus. Il est bien normal qu’un mode de vie qui nous en éloigne se répercute sur la santé physique et psychologique, comme sur le développement des jeunes. », affirme Marie-Pascale Deegan, du magazine 100 degrés.

Comme pour l’activité physique, les bienfaits de se retrouver en contact avec la nature ne sont plus à démontrer : baisse de la pression artérielle, du taux de cortisol et de l’adrénaline, amélioration de l’immunité. Le docteur Qing Le, immunologiste spécialiste de la sylvothérapie (bain de forêt), insiste sur l’importance de la régularité des sorties, et de l’intégration de la nature à notre mode de vie.

Parents, pas de pression! Il ne s’agit pas d’organiser de grandes expéditions, mais d’aller jouer dehors, marcher dans les parcs, dépoussiérer le ballon de soccer ou le gant de basebal, faire du jardinage, etc. Pourquoi ne pas vous initier au camping ou au géocaching, afin d’encourager la ribambelle à sortir de la maison et multiplier les occasions de se retrouver en forêt?

Image par Sabine Van Erp de Pixabay
L’inspiration de la famille Thunberg

Dans le livre Our House Is on Fire, la mère de Greta Thunberg décrit comment les problèmes de santé mentale de sa fille ont été les déclencheurs de la transformation des habitudes de la famille, en commençant par l’adoption d’une alimentation végétalienne et l’évitement des voyages en avion. Greta n’arrivait pas à concilier les multiples contradictions de leur mode de vie. Établissant un lien entre leurs souffrances propres et celles de la planète, les Thunberg ont adressé leur problème familial en prenant action de façon plus large. La suite, nous la connaissons : de la tristesse et de l’angoisse a émergé une énergie mobilisatrice sans précédent.

Sans aspirer à la notoriété et à l’impact des Thunberg, votre famille peut-elle contribuer à faire avancer la cause? Sans espérer convaincre des millions de personnes à travers le monde, votre exemple peut-il inspirer quelques-uns de vos proches?

Par amour pour nos enfants

Comme parents, éducateurs ou éducatrices, nous avons le devoir de guider nos adolescents et adolescentes dans leur développement, en étant soi-même des modèles de cohérence et de bienveillance envers autrui. Pour citer les Thunberg, nous avons également l’immense responsabilité d’être en vie au moment où nos décisions et actions présentes détermineront le sort de la vie sur Terre. Faisons-le d’abord pour leur santé mentale, puis pour leur léguer un monde plus viable. Agissons, par amour pour nos enfants.

 

Nathalie Ainsley, pour l’Association québécoise Zéro Déchet.

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 Sources:

Radio-Canada, (juin 2021) L’humanité à l’aube de retombées climatiques cataclysmiques L’humanité à l’aube de retombées climatiques cataclysmiques | Radio-Canada.ca

Larouche, N. (2021). Écoanxiété, l’envers d’un déni, Les Éditions Multimondes inc.

Université du Québec à Montréal. (novembre 2021) Êtes-vous éco-anxieux? | Réseau de l’Université du Québec (uquebec.ca)

Deegan, M.-P. (avril 2021). Écoanxiété : comment soutenir les jeunes inquiets de l’avenir de la planète?, Magazine 100 degrés, Écoanxiété: comment soutenir les jeunes inquiets de l’avenir de la planète? | 100° (centdegres.ca)

Deegan, M.-P. (février 2019). 9 bonnes raisons d’encourager les jeunes à profiter des bienfaits de la nature, Magazine 100 degrés, 9 bonnes raisons d’encourager les jeunes à profiter des bienfaits de la nature | 100° (centdegres.ca)

Qing Le, Dr. (juillet 2019). Shinrin yoku : l’art et la Science du bain de forêt, Éditions Pocket

Ernman, M. et B., Thunberg, S. et G. (2020). Our House is On Fire, Scenes of a Family and a Planet in Crisis, Allen Lanes Editions.

Paroles d’enfants sur le zéro déchet

Le mois d’août, c’est le mois des enfants et on leur laisse la parole! Pour l’occasion, l’Association québécoise Zéro Déchet a rencontré quatre jeunes sœurs et amies, âgées entre 10 et 12 ans : Juliette et Sarah Carignan ainsi que Gabrielle et Sandrine Fortier. Dans leurs mots, elles ont partagé les gestes qu’elles et leurs familles posent au quotidien pour prendre soin de l’environnement et ont proposé leurs solutions pour sauver la planète. Vous constaterez qu’elles n’ont rien oublié! Sans le savoir, elles ont abordé des enjeux de société réfléchis et complexes tels le transport, l’alimentation durable, l’obsolescence programmée, la surconsommation et l’économie du partage! 

Gabrielle Fortier, Juliette Carignan, Nathalie Ainsley (AQZD), Sarah Carignan, Sandrine Fortier
Que faites-vous pour prendre soin de la planète?

Juliette et Sarah : À l’école, on fait notre propre compost, on a un gros bac dans la cour et on composte aussi à la maison. On ne prend jamais les pailles en plastiques chez Mc Donald et on ferme les lumières à la maison. L’été dernier, nous avons ramassé de gros sacs de déchets sur la plage aux Îles de la Madeleine. 

Gabrielle et Sandrine :

On composte nous aussi à la maison. On utilise des pailles en métal. On a des brosses à dents en bambou, des sacs à lunch réutilisables et des sacs en filet pour l’épicerie. On brise les attaches de nos masques avant de les jeter pour protéger les oiseaux et les tortues. On ferme le robinet quand on brosse nos dents et la télé lorsqu’on ne la regarde pas.

Êtes-vous optimistes ou inquiètes pour l’avenir de la planète ?

Sandrine : Je suis inquiète parce qu’il y a trop de déchets et beaucoup trop de plastique. 

Juliette : Le réchauffement climatique c’est inquiétant pour nous et nos enfants. L’hiver va durer moins longtemps. Les animaux de l’Arctique sont déjà en danger.

Gabrielle : À l’école, on a appris que parce qu’il y a trop de pollution, c’est comme des couches qui protègent du soleil qui disparaissent et c’est pour ça qu’il fait plus chaud.

Sarah : Je pense que ça va bien aller mais je suis un peu inquiète, car il faudrait que plus de gens prennent soin de la planète. Mais mon père travaille dans les autobus électriques. Ça va nous aider à moins utiliser d’essence.

QUE FAUDRAIT-IL FAIRE POUR MIEUX PROTÉGER LA PLANÈTE?

 

Les filles ont proposé un grand nombre de solutions diversifiées. En les regroupant par thèmes, on constate qu’elles ont fait le tour de la question. Impressionnant, non?

• Le transport durable

Juliette : Conduire des autos électriques; elles vont être encore plus développées quand nous seront grandes.

Gabrielle et Sandrine : Les autos électriques, c’est bien, mais c’est encore mieux d’acheter moins d’autos, car ça pollue quand on les construit. On devrait changer notre auto seulement lorsqu’elle ne fonctionne plus bien. Aussi, on peut prendre l’autobus ou le vélo électrique pour aller au travail. Ou le métro. C’est électrique ça il me semble?

Sarah : Aller travailler à pied, à vélo, en trottinette, en planche ou en patins à roulettes. 

• Le plastique

Sarah : Il faudrait qu’il y ait moins d’emballages en plastique et plus en carton qu’on peut recycler. Dans les fêtes, il y a trop de nourriture servie dans des contenants en plastique qu’on jette après. 

• L’économie du partage

Sandrine : Les voisins pourraient partager la même tondeuse plutôt que d’en acheter chacun une, parce qu’on ne passe pas la tondeuse en même temps de toute façon.

Gabrielle : On peut donner nos vêtements à nos cousines quand ils sont trop petits.

• La gestion de l’eau

Gabrielle : On devrait limiter le temps pour les douches. Après un certain nombre de minutes, l’eau serait coupée.

L’obsolescence programmée

Juliette : Si on arrêtait d’améliorer les objets, les gens seraient moins tentés d’en acheter des nouveaux et conserveraient plus longtemps les objets qui fonctionnent encore bien. 

• La surconsommation

Sandrine : Les personnes qui ont beaucoup d’argent achètent plein de choses juste pour montrer qu’ils ont beaucoup d’argent. Il y a des personnes qui ont une auto pour l’été et une autre pour l’hiver. C’est inutile : ils devraient choisir une auto qu’ils aiment toute l’année. 

Gabrielle : Les gens qui aiment la mode et pour qui c’est plus difficile d’y résister devraient aller au magasin moins souvent. Ça les aiderait à acheter moins de vêtements. Aussi, pour les jeux vidéo, c’est mieux d’acheter seulement une nouvelle cassette de la même compagnie. Sinon il faut acheter tout le kit, avec un nouvel écran et une nouvelle manette.

• L’alimentation durable

Gabrielle : Il faudrait manger moins de viande et moins tuer les animaux.

La technologie

Juliette : Inventer des machines comme des vélos purificateurs d’air ou de l’eau contenue dans une bulle comestible qui fond dans notre bouche pour remplacer les bouteilles en plastique.

• La nature

Sandrine : Vivre plus avec la nature et acheter moins de trucs.

Gabrielle : Planter plus d’arbres et de plantes pour filtrer l’air.

Un peu de politique …

Sarah: Greta Thunberg veut arrêter la pollution. Donald Trump n’est pas content, car lui, il aime la pollution

 

 
QUE PENSEZ-VOUS QU’EST LE MOUVEMENT ZÉRO DÉCHET?

 

Juliette : C’est pour qu’on réduise la quantité de déchets?

Sandrine : C’est pour faire comprendre aux gens qu’il faut moins polluer la planète?

Le zéro déchet, c’est ça et tout ce qu’elles ont proposé comme solutions. Chapeau les filles! Vous êtes de fières ambassadrices du zéro déchet! Et les parents, à nous maintenant de faire nos devoirs et d’adopter ces gestes au quotidien! Pour découvrir plus de trucs et appliquer le zéro déchet en famille, abonnez-vous à notre infolettre en cliquant ici (c’est tout en bas de la page), consultez notre blogue et devenez membre de l’AQZD.

Par nathalie ainsley pour l’association québécoise zéro déchet

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Le Festival Zéro déchet célèbre ses cinq ans!

Marquez vos agendas : la cinquième édition du Festival Zéro Déchet aura lieu du 3 au 5 septembre prochain et vous êtes invité.e.s à la grande fête! Cette année, on innove! On célèbre en plein air, sous les tentes au parc La Fontaine, ainsi qu’en mode virtuel, afin de multiplier les occasions de découverte et de plaisir!

Une riche programmation

Pour l’occasion, notre équipe de feu s’affaire à vous préparer toute une programmation! Plus de 30 activités s’adresseront aux curieux.ses autant qu’aux initié.e.s :

  • Une quinzaine de conférencières, conférenciers et panélistes de renommée pour explorer des thèmes d’actualité tels que l’économie circulaire, l’alimentation durable, le minimalisme, l’écoféminisme et bien d’autres;
  • Une dizaine d’ateliers pratiques pour apprendre à réparer ses objets, à faire soi-même ses produits, à réduire le gaspillage alimentaire et plusieurs autres astuces pour débutants.tes, intermédiaires ou experts.tes;
  • L’Appartement zéro déchet à visiter, afin de trouver l’inspiration pour un chez soi zen et écoresponsable;
  • Une quarantaine d’exposantes et d’exposants diversifiés qui partageront leur passion pour un mode de vie écolo;
  • Des activités pour enfants ainsi qu’un espace lecture avec coussins confort;
  • La chance de rencontrer Mylène Paquette, fière porte-parole de l’événement!

Le Festival Zéro Déchet est l’unique rendez-vous d’envergure au Québec regroupant autant de spécialistes du zéro déchet et de la consommation responsable.

La petite histoire du festival

C’est à l’automne 2017 qu’a eu lieu la première édition du Festival Zéro Déchet, créé par des citoyennes et des citoyens engagés désirant partager leurs trucs et démontrer que le changement est possible, un déchet à la fois, un geste à la fois. Du Festival est née l’Association québécoise Zéro Déchet, qui depuis, est reconnue comme figure de proue du mouvement zéro déchet et rayonne aux quatre coins de la province par le biais de projets novateurs pour inspirer le changement.

De 7000 visiteuses et visiteurs en 2017, le Festival en a accueilli près de 12 000 en 2019 au Marché Bonsecours. Bien sûr, nous prêchons par l’exemple: lors de cette édition, seulement 0,5 g de déchets par personne ont été générés! Pandémie oblige, l’édition 2020 s’est tenue entièrement en mode virtuel et a connu un succès sans précédent, en rejoignant un grand nombre de personnes partout au Québec. Au fil des ans, le Festival a accumulé de nombreux prix et distinctions, dont le prix Demain le Québec, décerné par la Fondation David Suzuki et le Grand Vivat du Conseil québécois des événements écoresponsables. En outre, nous avons fièrement atteint la certification de niveau 4 de la norme sur la gestion responsable d’événements (BNQ 9700-253).

Le sac de déchet du Festival (12 000 personnes – Édition 2019)
ON VOUS ATTEND POUR L’ÉDITION 2021!

Portez vos belles tenues de seconde main, apportez votre bouteille et vos ustensiles réutilisables et venez célébrer avec nous au parc La Fontaine! Aussi, n’oubliez pas de charger vos ordinateurs pour participer aux événements virtuels depuis le confort de votre foyer!

Pour vous aider à patienter jusqu’en septembre, nous vous invitons à joindre nos réseaux sociaux (Instagram, Facebook, site internet du Festival).

Vous ne pouvez pas attendre et souhaitez en apprendre plus, maintenant, sur le zéro déchet? Visitez le blogue de l’Association!

Par nathalie ainsley pour l’association québécoise zéro déchet

Je récupère, tu récupères, ils recyclent

Remplir son bac de récupération chaque semaine, est-ce un bon geste pour la planète ? La réponse est oui, avec plusieurs nuances. La récupération des articles recyclables contribue à réduire notre empreinte écologique, mais seulement lorsque toutes les autres options ont été considérées. Voyons voir …

Commençons par un peu de sémantique ! Le geste que nous posons à la maison est la récupération de déchets potentiellement recyclables, qui sont collectés puis acheminés vers un centre de tri. Le recyclage, quant à lui, désigne le processus de transformation de la matière récupérée, pour l’insérer dans un nouveau cycle de production, en remplacement de nouvelle matière.

Considérons le cycle de vie des objets

L’article recyclé ne se retrouvera pas dans un site d’enfouissement à la fin de sa vie utile.  Considérant que ces immenses dépotoirs émettent de grandes quantités de gaz à effet de serre et menacent l’équilibre des nappes phréatiques, félicitons-nous pour chaque article détourné, d’autant plus que ces sites débordent présentement et que l’on déboise des acres de forêt pour les agrandir.

Cependant, les objets que l’on achète ont déjà produit une grande quantité de déchets de toutes sortes avant de se rendre jusqu’à nous, lors de procédés d’extraction de matière première, de transformation et d’assemblage, ainsi que pour la production des emballages et le transport. Le déchet ultime, si petit soit-il, recyclé, composté ou non, n’est que la pointe de l’iceberg de l’empreinte écologique de l’objet. Alors, avant de déposer quoi que ce soit au bac, demandez-vous, pourrais-je le réparer, le réutiliser ou lui donner une nouvelle fonction ? Les nouveaux objets fabriqués à partir de matières recyclées ont quant à eux une empreinte écologique réduite, mais pas nulle. Bien qu’on diminue la quantité de ressources naturelles extraites, les procédés de recyclage sont énergivores et nécessitent souvent un intrant de matière nouvelle, comme du pétrole, dans le cas du plastique recyclé. En outre, les autres étapes du cycle de vie, comme l’emballage et le transport, ne sont pas éliminées, émettant chacune des résidus et des polluants.

C’est pourquoi réduire notre consommation, éviter les articles à usage unique, privilégier l’achat de seconde main, l’emprunt ou la location demeurent les gestes ayant le plus grand impact pour protéger la biodiversité et le climat.

Récupérons PLus

Au Québec, environ la moitié des déchets domestiques recyclables sont finalement recyclés. Une part importante n’est simplement pas mise au bac par les citoyens et citoyennes, qui jettent à la poubelle plus du tiers de ce qui pourrait être récupéré. Une plus faible portion est attribuable à des matières rejetées au tri, ou ne trouvant pas preneurs chez les recycleurs.

Or, la situation n’est guère plus reluisante du côté des industries, commerces et institutions (les ICI). Leurs rebuts sont souvent envoyés pêle-mêle directement aux sites d’enfouissement parce que jeter coûte moins cher que trier. Malheureusement, les débouchés du recyclage n’atteignent pas encore un taux de rentabilité suffisant pour renverser l’équation. 

Militons pour une réglementation plus sévère et la mise en place d’incitatifs financiers favorisant la réutilisation et le recyclage ! Ça existe ailleurs et ça fonctionne. Récupérons tout ce qui se recycle, dans le bac et à l’écocentre. Privilégions l’achat de produits fabriqués à partir de matières recyclées et provenant de l’économie circulaire. Toutefois, assurons-nous de bien hiérarchiser les « R » du zéro déchet : Réduire, réutiliser, réemployer, réparer, avant de recycler !

Récupérons Mieux

Par ailleurs, il est important de bien récupérer et d’assurer la salubrité des matières, pour maintenir les coûts d’opérations de triage bas et par respect pour les personnes qui travaillent dans les centres de tri. Comme le chante Alaclair Ensemble dans sa vidéo ludique Mets du respect dans ton bac : « métal, verre, plastique, carton, papier, that’s it ! ». De même, ces matières doivent se présenter sous la forme d’emballages, de contenants, ou d’imprimés. 

Ainsi, les essuie-tout, les mouchoirs et les boîtes de pizza souillées ne vont pas dans le bac de récupération, ils sont compostables. De plus, une bonne vieille guenille nettoie encore mieux les dégâts qu’un essuie-tout et une serviette à main réutilisable peut facilement remplacer les jetables. Les couches et les produits d’hygiène féminine vont aux poubelles, mais il existe de très bonnes options réutilisables. Bon à savoir, on enlève le sac ciré à l’intérieur de la boîte de céréales avant de la mettre au bac, de même que les compartiments intérieurs des paquets de biscuits. D’ailleurs, ceux-ci font d’excellents classeurs à bijoux dans un tiroir!

De même, on ne place pas au bac les jouets, les pelles, le bois, les bombonnes de propane, ni les électroménagers ! Les piles, les médicaments, les batteries, les ampoules, les stylos et les masques jetables non plus. Ce qui ne veut pas dire que ces objets ne sont pas recyclables ! Il faut toutefois les apporter aux bons endroits: dans les pharmacies, chez Bureau en gros, à votre municipalité ou à l’écocentre près de chez vous. Dans le doute, l’application Ça va où ? de Recyc-Québec vous indiquera comment vous débarrasser de vos articles. Votre municipalité est également une source d’information fiable.

Donnons une deuxième vie

Néanmoins, la meilleure option pour se départir d’un bien est de le vendre ou le donner. Plusieurs organismes collectent les meubles, les vélos, les équipements électroniques, les vêtements et plusieurs autres biens usagés. Certains viennent même les cueillir chez vous. Vous pouvez aussi les annoncer dans la section pour les articles gratuits dans Kijiji ou Marketplace. Découverte: devenez membre du groupe Buy Nothing de votre ville, et annoncez vos articles à donner dans votre communauté ! Vous serez surpris de voir qu’il y a preneur ou preneuse pour presque tout. Donner une deuxième vie à un objet réduit de moitié son empreinte écologique, en évitant l’achat d’un objet neuf.

LES PLASTIQUES
  • Les plastiques recyclables sont ceux qui portent le ruban de Möbius avec les numéros 1, 2, 3, 4, 5 et certains numéro 7. Cette dernière catégorie regroupe les plastiques non classifiables; certains sont recyclables, d’autres non. Les numéros sont les mêmes pour les bouchons, et s’ils sont composés de la même matière, on les laisse sur le contenant; sinon on les retire. Saviez-vous que faire un sac de sacs plastique dans votre bac de récupération facilite le travail des trieurs et trieuses ?
 
  • Les plastiques numéro 6 (polystyrène) sont aussi recyclables, mais pas dans le bac. Accumulez-les, puis informez-vous des collectes spéciales auprès de votre municipalité ou apportez-les lors de votre prochaine visite à l’écocentre.
 
  • Les sacs et contenants de plastiques biodégradables ou compostables ne sont pas recyclables et, au contraire, ils contaminent ceux qui le sont. Vous serez surpris d’apprendre que ceux-ci ne doivent pas non plus être mis au compost. La plupart de nos installations ne peuvent les traiter, leur temps de décomposition étant trop long par rapport aux matières organiques. Malheureusement, ceux-ci doivent être mis à la poubelle.

 


LA CONSIGNE
  • Les bouteilles de bière brunes consignées sont nettoyées et remplies à nouveau. On parle alors de réutilisation, qui est une meilleure option que le recyclage.

 

  • Les autres types de verre, clairs ou de couleur, consignés ou mis au bac, sont broyés, puis soit fondus pour refaire du verre ou utilisés pour remplacer le sable pour plusieurs usages.

 

  • Les canettes d’aluminium mises au bac seront recyclées, tout comme si on les rapporte à la consigne, et le 5¢ sera alors remis au centre de tri. Il est bon de savoir que l’aluminium se recycle presque à l’infini, contrairement au plastique qui perd de ses propriétés à chaque cycle de recyclage.

Tout compte fait, récupérer et recycler, c’est bien. Réduire, réutiliser, réemployer, réparer, vendre et donner, c’est encore mieux ! Souvenez-vous, le meilleur déchet est celui qu’on ne produit pas !

Par nathalie ainsley pour l’association québécoise zéro déchet

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Sources: 
Recyc-Québec. (2020) Bilan 2018 de la gestion des matières résiduelles au Québec, Bilan 2018 de la gestion des matières résiduelles au Québec (gouv.qc.ca)

Association québécoise Zéro déchet. (2021) Mémoire déposé au BAPE sur l’état des lieux et la gestion des résidus ultimes.  MÉMOIRE

Éco-entreprise Québec. (s.d.). Bac-à-Bac, une série sur l’avenir de la collecte sélective. Bac-à-Bac – Éco Entreprises Québec (eeq.ca)

Recyc-Québec. (s.d.)  RECYC-QUÉBEC – Accueil (gouv.qc.ca)

Front commun québécois pour une gestion écologique des déchets. (s.d.) FCQGED – Salle de presse | Front commun québécois pour une gestion écologique des déchets (wordpress.com)

Tricentris. (s.d.) Tricentris | Centre de tri

Cinq façons de véganiser sa sauce à spaghetti incognito

Nous avons toutes et tous notre recette de sauce à spaghetti de tradition familiale, la meilleure! Toutefois, plusieurs d’entre nous songeons à réduire notre consommation de viande rouge, que ce soit pour des raisons éthiques, écologiques ou de santé. Mais on hésite à changer cette recette traditionnelle qui fait le bonheur de la maisonnée depuis plusieurs générations. À l’AQZD, nous comprenons. C’est pourquoi nous vous proposons cinq façons simples de véganiser votre sauce, sans en changer le goût ni la texture et sans compromis sur la valeur nutritive!
 

 

#1 La protéine végétale texturée (pvt)

La protéine végétale texturée est produite à partir de farine de soja déshuilée. Son goût est neutre et pour l’apprécier, elle a normalement besoin d’être réhydratée et bien assaisonnée. Cependant, pour la sauce à spaghetti, rien de tout cela n’est nécessaire. On ajoute la PVT en miettes dans le chaudron avec les autres ingrédients et elle se réhydrate en absorbant les saveurs de la sauce. Chut! N’en parlez pas et votre famille sera confondue!

La PVT coûte beaucoup moins chère que la viande et elle est riche en fibres, en protéines complètes, en minéraux et sans gras. Elle est en outre une star de l’anti-gaspillage alimentaire puisqu’elle provient d’un sous-produit de l’extraction de l’huile de soya et elle se conserve très longtemps au garde-manger. On la trouve dans les marchés d’aliments naturels ou zéro déchet, dans les épiceries asiatiques et dans certains supermarchés.

#2 les sans-viande préparés

Produit précuit souvent à base de légumes, de soja ou de légumineuses, il imite la viande hachée à la perfection. On vous propose les produits locaux Gardein, VG Gourmet ou le sans-viande hachée Yves. Celui-ci est disponible en 3 saveurs : italien, mexicain et régulier. Il est particulièrement savoureux, contient des protéines et est enrichi de minéraux et de vitamine B12.

 

Comment transformer votre sauce? On ouvre le paquet et on l’ajoute au chaudron, comme on le ferait avec le steak haché. Le sans-viande étant précuit, il peut être ajouté vers la fin ou à mi-cuisson, pour lui laisser le temps d’absorber les saveurs. Même s’il coûte plus cher que la viande pour le même poids, vous remarquerez que le sans-viande ne fond pas dans la poêle puisqu’il ne contient pas de gras, on en a donc pour notre argent!

 

#3 le tofu ferme émietté

On l’émiette avec nos doigts ou à la fourchette. On peut l’ajouter tel quel à la sauce, mais comme il reste blanc, ce n’est pas l’idéal si votre famille maintient des préjugés face au tofu. Voici notre truc pour le camoufler. Pendant que vous coupez vos légumes, faites mariner votre tofu dans un mélange foncé composé de sauce soya, sauce Westchester, bouillon de légumes ainsi que des épices à votre goût. Ainsi, il prendra de la couleur, de la saveur et du piquant! La valeur nutritive du tofu n’est plus à démontrer : il est riche en protéines, en calcium et en fer, contient de multiples nutriments, en plus d’être faible en gras.

 


Source: Unpointcinq
Les haricots rouges écrasés

On peut ajouter aux autres ingrédients des haricots rouges précuits entiers directement de la boîte. Toutefois en les écrasant à la fourchette préalablement, ils donneront une belle texture à votre sauce, « ni vu ni connu »! Si vous les achetez secs en sac ou en vrac, ils nécessitent alors une nuit de trempage et vous devrez les faire cuire avant de les ajouter à la sauce. Les légumineuses sont d’excellentes alternatives à la viande, sans soya. Elles sont riches en fer, en fibres et en protéines, en plus d’être faibles en gras.  Vous aimez la sauce avec des boulettes?  Façonnez des boulettes à base de haricots à l’aide d’une recette de burger, qu’on roule en boule !

Les graines nutritives, la levure alimentaire* et le parmesan végétalien

Pour une sauce encore plus nutritive, sans compromis sur le goût, ajoutez-y quelques cuillerées de graines de chanvre, de lin ou de levure alimentaire.*  Informez-vous sur les super propriétés de chacune (protéines, fibres, minéraux, vitamines, oméga 3, etc.) et comme nous, vous en ajouterez partout! 

*À ne pas confondre avec la levure utilisée en pâtisserie. La levure alimentaire est inactive (elle ne fera pas lever votre pain) et se présente sous forme de flocons jaunes. On adore son goût léger de noix et de fromage, elle est d’ailleurs utilisée dans la fabrication des faux-mages. Elle constitue une excellente source de protéines, de fibres, d’acides folique et aminés ainsi que de vitamines de tous types, dont la B12. On en met dans les sauces, sur les soupes et les salades, sans modération!

Découverte : Le parmesan végétalien, un régal! On le saupoudre sur n’importe quel plat pour le rehausser en saveur et en nutriments, sans culpabilité. Non, le parmesan végétalien ne prétend pas imiter le parmesan, son goût est différent. On lui donne plutôt cette appellation parce qu’il a la même fonction, c’est-à-dire qu’il agrémente à merveille les plats de pâtes, soupes et salades. Composé de trois ingrédients, il est ultra-facile à faire : 1 tasse de noix de cajou, ½ tasse de levure alimentaire et ½ cuillère à thé de sel d’ail, qu’on passe au mélangeur jusqu’à l’obtention d’une consistance de parmesan râpé. Ajuster les quantités au goût.

 

Humm… Ça sent déjà la bonne odeur de sauce à spaghetti qui se répand dans la maisonnée…

 

Bon appétit !

Par Nathalie Ainsley pour l’association québécoise zéro déchet

Pour obtenir plusieurs autres trucs et recettes, joignez le groupe Facebook Slaque sur la viande d’Unpointcinq.

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Réduire sa consommation de viande en cinq étapes

Pour des raisons éthiques, environnementales ou pour votre santé, vous avez envie de diminuer votre consommation de viande, mais ne savez pas par où commencer? 

Amorcez le changement par un premier pas facile de réduction des portions, puis, prenez plaisir à découvrir de nouveaux ingrédients et de nouvelles recettes à intégrer à votre routine alimentaire ! 

Vous êtes prêts et prêtes ? Suivez nos conseils en cinq étapes : 

#1 RÉÉQUILIBRER SON ASSIETTE

Qu’est-ce qu’on mange pour souper? Au siècle dernier, on répondait : « Du porc! »  On ne prenait pas la peine de nommer ce qui venait avec. On regroupait tous ces aliments savoureux, colorés et nutritifs sous le terme plutôt réducteur « d’accompagnements ».

Le Guide alimentaire canadien établit que les aliments protéinés ne devraient remplir que le quart de l’assiette! La moitié devrait être occupée par les fruits et légumes, dont on n’a plus à vanter les vertus. Il faut y aller fort avec ceux-ci, autant en variété qu’en quantité, nous conseillent les nutritionnistes d’une seule voix. L’autre quart de l’assiette devrait contenir des aliments de grains entiers. Pour multiplier les nutriments et égayer nos mets, diversifions les types de grains entiers, que ce soit pâtes, riz ou couscous, et essayons de nouveaux grains comme l’orge, le quinoa, le farro, le sarrasin, ou l’amarante.

Source: Guide Alimentaire Canadien

Modernisons notre façon d’aborder nos repas! Préparons notre menu à partir des légumes dans le frigo et des grains entiers disponibles dans nos armoires et complétons par le choix de la protéine. Par exemple, un couscous de légumes auquel on ajoute des pois chiches. Des pâtes et légumes sautés à l’asiatique avec des arachides, des edamames ou du tofu sauté comme source de protéines.

#2 UTILISER LES PRODUITS DE REMPLACEMENT PRÉPARÉS

Fabriqués à partir de soya ou de protéines de blé, les saucisses, boulettes, seitan, sans-viande hachée, et autres fausses viandes sont une façon rapide et facile de remplacer la protéine animale. À vos BBQ! Plusieurs marques québécoises offrent de délicieux produits à partir d’aliments sains. Attention cependant de bien lire les étiquettes, certains aliments transformés peuvent représenter de moins bons choix nutritionnels et contenir beaucoup de sel. Privilégiez les listes d’ingrédients plus courtes.

#3 VÉGANISER VOS RECETTES TRADITIONNELLES

Réinventez vos classiques en remplaçant la viande par une source de protéine végétale. Mettez autant d’amour pour apprêter vos protéines végétales que vous le faites pour mariner et cuire vos mets carnés! Aussi, n’ayez pas peur d’assaisonner avec des épices et des herbes, les protéines végétales ont souvent un goût neutre qu’il faut relever. Tout ce qui est fait avec du bœuf haché est facile à transformer, parfois même sans que vos convives ne voient la différence. Vous êtes du type prudent.e? Commencez par remplacer la moitié de la viande, puis diminuez graduellement la portion à mesure que vos nouvelles compétences culinaires se développeront. 

Des exemples? Un pâté chinois aux lentilles et à la PVT, une pizza aux légumes avec roquette et noix de pin, un « poulet au beurre » dans lequel on remplace le poulet par des pois chiches et du chou-fleur. Le poulet peut être remplacé dans les salades par des noix et des graines et vous pouvez ajouter du tofu soyeux à vos potages pour les transformer en repas complet.

#4 ESSAYER DE NOUVELLES RECETTES VÉGÉTARIENNES

Internet pullule de recettes végétariennes et végétaliennes*! On en essaie une nouvelle chaque semaine, puis on conserve celles qui auront été un succès pour l’ajouter à notre liste de recettes de routine. Voici quelques suggestions parmi les sites les plus populaires : La cuisine végane de Jean Philippe, Loounie cuisine, les sections végétarienne et végétalienne de Ricardo.

*Quelle est la différence? Bien qu’il existe des variantes, disons que les recettes végétariennes peuvent contenir des œufs et des produits laitiers, tandis que les recettes 100% végétales ou véganes ne contiennent aucun ingrédient d’origine animale.

#5 DÉCOUVRIR L’UNIVERS DES PROTÉINES VÉGÉTALES
Les légumineuses

Alternatives économiques de choix à la viande, les légumineuses sont riches en protéines, en fibres, en vitamines et minéraux – dont le fer – et faibles en gras. Il est plus facile d’utiliser les légumineuses en boîte déjà cuites, qu’il suffit de rincer avant utilisation. Elles sont toutefois moins chères si on les achète sèches et en vrac, et on contribue ainsi à réduire nos déchets. La plupart nécessitent alors une nuit de trempage et un temps de cuisson assez long. Les lentilles et les pois font exception : en raison de leur petite taille, ils ne nécessitent aucun trempage et leur cuisson est rapide.

À chaque mets sa légumineuse : les lentilles dans le cari, les haricots rouges dans le chili, les haricots noirs dans les frijoles ou les burritos. Les pois chiches se marient très bien à une bonne salade grecque, les fèves blanches peuvent remplacer le poulet dans plusieurs recettes. Faites preuve de créativité et essayez des accords audacieux!

 

Les noix et les graines

Libérons la noix du créneau de la collation et osons en faire la source de protéine de nos repas! Elles sont en plus une excellente source de bons gras, de fibres, de vitamines et minéraux, d’oméga 3 et d’antioxydants. Astuce : Achetez en vrac une petite quantité de chacune pour avoir de la variété sous la main.  Et de la variété, il y en a : la noix de Grenoble, la pistache, l’amande, la pacane, l’arachide, la noisette, la noix de cajou, la noix du Brésil, la noix de macadam et bien d’autres. Des légumes sautés dans la poêle, sur des pâtes au pesto avec une bonne poignée de noix de Grenoble, gastronomique!

Les graines n’ont rien à envier à leurs cousines les noix. Certaines d’entre elles contiennent même plus de protéines! Elles se camouflent dans toutes vos recettes, sauces, potages, salades, muffins, smoothies ou desserts. Les graines de lin, de chia, de chanvre, de citrouille, de tournesol ou de sésame ont chacune leurs propriétés distinctes. Découvrez-les et mettez-en allègrement dans vos recettes!

 

Le soya sous toutes ses formes : le tofu, le tempeh, l’edamame et la pvt

Faible en gras, excellente source de protéines, de calcium et de fer, le soya se décline en plusieurs produits. 

L’edamame, la fève de soya, est une super légumineuse, étant donné la richesse de sa valeur nutritive. On le vend en gousse ou écossé, frais ou surgelé, et on en trouve facilement cultivé ici. Écossé, on l’utilise comme un légume dans les sautés ou les soupes, et il devient la source de protéine de notre repas.

Le tofu ferme ou extra ferme peut être utilisé dans les sautés de légumes, les soupes, les sauces pour les pâtes, etc. Le tofu soyeux est idéal pour la préparation de sauces lisses, trempettes, desserts crémeux, boissons fouettées, quiches ou potages.

Astuce : Le tofu ferme est meilleur lorsqu’il a mariné. Pour permettre au tofu d’absorber plus facilement la marinade, on doit en faire sortir l’eau au préalable. Il est plus facile de réaliser cette étape si le tofu a été conservé au congélateur et placé au frigo la veille. On peut alors aisément essorer le bloc à mains nues au-dessus du lavabo. On peut également le couper en tranches puis éponger celles-ci  vigoureusement dans un linge à vaisselle. Coupez-le en cubes et laissez-le tremper dans la marinade quelques heures. Une petite marinade simple composée d’huile de sésame, de sauce soya, d’ail et de gingembre frais, de sirop d’érable et d’un soupçon de jus de lime fera de votre tofu un régal ! Il suffit ensuite de le faire dorer à la poêle à feu élevé sur tous les côtés, puis d’ajouter des graines de sésame.

Le tempeh est encore plus nutritif que le tofu, en raison de la fermentation des fèves de soya. Raison de plus pour l’intégrer à son alimentation : le tempeh bio Noble beans est fabriqué au Québec. Une bonne façon d’apprivoiser le tempeh : garder congelé, bouillir 10 minutes, couper en tranches minces et faire cuire à la poêle dans une sauce BBQ maison ou de style « spare ribs ». Cuire assez longtemps pour laisser le temps au tempeh d’absorber la sauce.

La protéine végétale texturée (PVT) est produite à partir de farine de soya, sa valeur nutritive est très intéressante et son prix est bas. Julie DesGroseilliers, nutritionniste-diététiste bien connue, dans la présentation de son livre Le bonheur est dans la PVT décrit la PVT ainsi : « Simple et rapide à utiliser, c’est le substitut par excellence à la viande. Elle est d’ailleurs à s’y méprendre avec la viande hachée! Vous pouvez l’intégrer dans la sauce à spaghetti, le macaroni, le chili, le pâté chinois, la soupe, les tacos, les gratins, mais aussi dans les plats sucrés comme les biscuits et les muffins. Sa saveur neutre et sa texture croquante en font un véritable aliment caméléon. » 

Pour conclure, véganiser son menu, ce n’est ni se priver de bonheurs ni de nutriments. On le fait dans le plaisir et la découverte de nouvelles textures et de nouvelles saveurs, en diversifiant ses menus et en redonnant leur juste place aux aliments à grains entiers et aux fruits et légumes. Un steak par personne, c’est d’une autre époque!

Par Nathalie Ainsley pour l’association québécoise zéro déchet

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Petit déjeuner zéro déchet

Les bienfaits du zéro déchet ne viennent jamais seuls. En plus d’être bon pour la planète, ce petit déjeuner est délicieux, nutritif et économique. À déguster sur la terrasse! ☀

Au menu !

Rôties de pain frais, beurre de noix maison, compote de pommes et de petits fruits remplie de saveurs et de nutriments, café latté au lait végétal.

 

Le pain

Plusieurs options s’offrent à nous pour savourer du bon pain frais. Le faire soi-même, c’est le nec plus ultra du sans-déchet, de la fraîcheur et de la bonne odeur dans la maison. Vous allez le chercher directement à la boulangerie? Apportez votre sac à pain réutilisable. Saviez-vous que le sac de pain tranché du commerce est généralement recyclable. Vérifiez sur l’emballage et faites un sac de sacs avant de le jeter dans le bac! Mais avant, avez-vous pensé à le réutiliser?

Astuce : Avec les paniers Lufa, on a accès à une grande variété de pains de la Fabrique Arhoma, façonnés à la main avec des farines d’ici. Leurs pains sont simplement divins! Lequel choisir entre le pain au levain, le Noix de Grenoble et pistache, le Neuf grains, le Pacane canneberge et érable?

 

Le beurre d’arachide ou beurre de noix

Faire son beurre de noix est assez simple et, lorsqu’on en consomme beaucoup, cela vous permet d’éliminer une bonne quantité de pots de plastique. Conservez ceux que vous avez déjà, ils sont très utiles pour faire le remplissage au marché zéro déchet, ainsi que pour conserver votre beurre de noix maison. Achetez vos noix en vrac et, encore mieux, de culture biologique.

Quels sont les ingrédients nécessaires? Des noix, seulement des noix! Amandes, arachides, pacanes, noisettes, noix de cajou, graines de tournesol, à vous de choisir. Et pourquoi ne pas les mélanger? Évidemment, libre à vous d’y ajouter sucre, sel, sirop d’érable, cannelle ou autre arôme de votre choix. Certains y ajoutent aussi un peu d’huile pour faciliter le mélange. 

Nos instructions : On place les noix au mélangeur et on patiente. On fait une pause de temps en temps et on brasse la pâte pour donner un peu de répit au mélangeur. Vos noix se transformeront d’abord en granules, puis en pâte, puis l’huile commencera graduellement à sortir et amollira la texture. Vous vous arrêtez à la consistance désirée. Il vaut mieux utiliser un mélangeur puissant, sinon gare à le faire travailler trop fort. Notez que le mélangeur fonctionnera mieux s’il est plein. Vous aimez votre beurre de noix croquant? Conservez une petite partie des noix à la première étape, que vous mélangez à la main une fois toutes les étapes réalisées. De plus, faire griller les noix avant leur ajoute une douce touche de saveur.

La compote de pommes et de petits fruits maison

C’est la vedette de ce petit déjeuner: non seulement cette compote est simple à cuisiner, elle a aussi l’avantage de pouvoir être préparée en bonne quantité à l’avance. Sa valeur nutritive n’a rien de comparable aux confitures et autres tartinades commerciales souvent trop sucrées. Elle est économique, génère peu de déchets et est un pur délice!

L’ingrédient de base : des pommes, beaucoup de pommes, un chaudron plein de pommes! On choisit des pommes locales, en vrac ou biologiques et on prend les moins jolies parce qu’elles seront cuites de toute façon. On les fait cuire dans un chaudron avec un peu d’eau ou un fond de jus de canneberge si on en a sous la main. Lorsque les pommes ont commencé à cuire et ont libéré de l’espace dans le chaudron, on ajoute d’autres fruits. Une bonne quantité de petits fruits locaux achetés en saison qu’on a fait congeler, les poires, pêches, et kiwis trop mûrs qu’on a dans le réfrigérateur, ainsi que quelques branches de rhubarbe du jardin feront l’affaire. Ainsi, notre tartinade ne goûte jamais la même chose et elle est sucrée de façon naturelle!

Afin d’améliorer encore plus la valeur nutritive de notre compote, on y ajoute des graines de chia, de lin et de chanvre, qui sont très riches en protéines, fibres, antioxydants et oméga-3.

Parlons du chanvre. Sa culture, parfaitement adaptée au climat québécois, n’exige pas l’emploi de pesticides et mobilise peu de ressources en irrigation. De plus, elle favorise un meilleur équilibre du cycle du carbone. Un hectare de chanvre absorbe autant de CO2 que la même superficie de forêt, soit 15 tonnes. Impressionnant, non? (10 faits sur le chanvre – Ricardo) 

 

En outre, on peut même oser et ajouter à la compote de la poudre de grillon, surnommée à juste titre la protéine de l’avenir. Celle-ci a un goût plutôt neutre et un parfum légèrement chocolaté. Elle est riche en protéine complète avec tous les acides aminés essentiels et est une source élevée de calcium, de fer, d’oméga 3 et de vitamine B12. Comparativement au bœuf, le grillon a besoin de 12 fois moins de nourriture, 2000 fois moins d’eau, 13 fois moins de surface et génère 100 fois moins de gaz à effet de serre pour produire la même quantité de protéines! (Naak)

 

Un verre de jus avec ça? Comme on a nos super-portions de vitamines dans la compote, on peut remplacer le jus de fruits par un verre d’eau. Le fruit entier, même cuit, comporte des fibres et contient encore tous ses nutriments. Il est donc un meilleur aliment que le jus, trop concentré en sucre. De surcroît, on évite tous ces contenants de jus à usage unique. À moins que vous le pressiez vous-même!

Le CAFÉ

Faire son café à la maison, c’est moins cher et plus écolo. On achète notre café en vrac pour éviter l’emballage, et on privilégie les grains bio et de production équitable, pour faire du bien à la planète et aux familles qui cultivent le café dans les pays du Sud. 

 

Si vous prenez un grand plaisir à savourer votre café au bureau, apportez votre tasse réutilisable. Même avec la Covid-19, il est possible de se faire servir le café dans les commerces de façon sécuritaire. Placez vous-même votre tasse sur le comptoir dans la zone de service et bénéficiez d’un remplissage sans contact. Profitez-en pour essayer le café au lait végétal et pour demander à votre barista si son café est équitable.

 

Le LAIT VÉGÉTAL

Saviez-vous que les laits végétaux, comme le lait de soya, d’amande ou d’avoine, moussent très bien? Certains donnent même au café un léger goût crémeux. Le lait d’avoine est celui qui a la meilleure empreinte écologique, en raison de  sa culture souvent locale et nécessitant de moindres quantités d’eau. Vous pouvez aussi faire vous-même votre lait végétal !

 

Pourquoi pas le lait de vache? L’élevage des vaches, que ce soit pour la viande ou pour le lait, est très gourmand en eau : il faudrait 1 000 litres d’eau pour produire un litre de lait. En outre, l’alimentation des vaches contribue à la déforestation et à la disparition des habitats de milliers d’espèces. Enfin, l’élevage des vaches produit des gaz à effet de serre. (Duel écologique : Lait végétal versus lait animal – ConsoGlobe)

 

En conclusion, lorsqu’on fait soi-même, la planète est gagnante et nous aussi. Non seulement on réduit le gras, le sel et le sucre ajouté, mais on peut y inclure des super aliments pour augmenter la valeur nutritive de notre plat et y donner les saveurs souhaitées. Sans parler du plaisir de cuisiner et de la fierté de déguster ce qu’on a fait soi-même

 

Bon appétit !

Par Nathalie Ainsley pour l’association québécoise zéro déchet

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Objectif zéro déchet de plastique 2030 : une élève du secondaire interroge l’AQZD

Protiti

Dans le cadre d’un travail d’équipe sur un sujet positif, Protiti Tarafder, élève au programme du baccalauréat international de l’école secondaire La Voie a contacté l’Association québécoise Zéro Déchet pour obtenir notre point de vue sur l’objectif zéro déchet de plastique 2030 du gouvernement du Canada. Nous avons répondu à cinq questions fort pertinentes préparées par l’équipe de Protiti.

Protiti : Pensez-vous que l’objectif zéro déchet plastique d’ici 2030 sera atteint?

AQZD : Nous avons beaucoup d’espoir que oui, mais le défi est de taille! En plus du gouvernement, il y a les villes, les entreprises et nous, la population, qui sommes concernés et nous sommes de plus en plus conscientes et conscients de l’importance de changer nos habitudes pour protéger la planète. C’est ce qui nous donne de l’espoir. De plus en plus de personnes et d’organismes comme Greenpeace ou l’AQZD font des représentations auprès des gouvernements et des industries pour qu’ils agissent plus et plus vite, et ça fonctionne!

Protiti : Pourriez-vous nous dire à quel point la pollution par le plastique est mauvaise au Canada?

AQZD : Le plastique, c’est 3,2 millions de tonnes de déchets générés au Canada à chaque année et seulement 9 % sont recyclés. C’est un million d’éléphants d’Asie qu’on ajoute à chaque année et qui s’accumulent dans les sites d’enfouissement, juste pour le plastique. Imagine si on ajoute les autres déchets. Ça déborde. Le gouvernement du Québec vient d’approuver l’agrandissement des sites d’enfouissement, mais personne n’en veut dans son quartier. Le plastique peut prendre entre 100 et 1 000 ans pour se décomposer. Avez-vous déjà pensé que les objets que vous jetez aujourd’hui vont encore exister lorsque vos arrière-arrière-arrière- (20 fois) petits-enfants vont être sur Terre?

Les déchets dans les sites d’enfouissement produisent du méthane, un gaz à effet de serre (GES) 20 fois plus puissant que le CO2, qui contribue au dérèglement climatique.

Beaucoup de déchets de plastique, surtout à usage unique, se retrouvent dans la nature, parfois en de minuscules morceaux. Dans les cours d’eau, ils sont ingérés par les poissons, sur terre, par les animaux. On en retrouve dans leur estomac. Donc nous aussi on en ingère, car le plastique est présent dans la chaîne alimentaire.

Aussi, il ne faut pas juste penser à la pollution créée quand on jette l’objet. Il faut penser que ce petit bout de plastique a déjà beaucoup pollué avant d’arriver dans nos mains. On appelle cela le cycle de vie. Il a fallu d’abord extraire des matières premières, souvent du pétrole, et pour le fabriquer, on a dépensé de l’énergie et utilisé beaucoup d’eau. Le transport jusqu’à nous a généré des GES. Même chose pour l’emballage. Parfois, on utilise le sac ou l’ustensile juste quelques minutes et on le jette immédiatement. C’est le problème de tout ce qui est à usage unique.
Cycle de vie

Protiti : Il y a les 3R : Réduire, Réutiliser, Recycler. Le gouvernement se concentre sur le recyclage et l’interdiction des plastiques à usage unique. Pensez-vous que ce que notre gouvernement fait est suffisant?

AQZD : Les 3 R! Bravo, vous avez bien compris ce qui fait la différence! Recycler, c’est la dernière des options, la moins efficace. Le plastique ne se recycle pas bien. Il y a trop de sortes de plastique, pas toujours de bonne qualité. C’est coûteux, les procédés sont polluants et c’est énergivore. À chaque cycle de recyclage, le plastique perd de ses propriétés. Il faut vraiment réduire notre consommation à la source, moins acheter et acheter des produits plus durables. On peut même ajouter d’autres R et plein d’autres lettres : Refuser, Réparer, Revendiquer, Prêter, Emprunter, Louer, Acheter des objets de seconde main!

Non, on ne croit pas que le gouvernement en fait assez. Ça prend des plans et des lois environnementales plus ambitieuses. Si on veut que le gouvernement en fasse plus, il faut se faire entendre, il faut écrire, signer des pétitions. Lorsqu’on pourra faire des rassemblements, je vous invite à participer aux marches des étudiantes et des étudiants pour la planète, et dans quelques années, vous pourrez voter (clin d’œil). Je vous encourage à vous informer sur les programmes environnementaux des partis pour faire les bons choix. Il y a aussi plusieurs choses qu’on peut faire sans attendre que le gouvernement passe des lois, par exemple, magasiner dans les friperies, garder son cellulaire plus longtemps, faire attention à ses affaires, traîner sa bouteille d’eau réutilisable, un kit d’ustensiles dans son sac à dos, etc.

Protiti : Les médias parlent des conséquences que pourrait avoir la pollution par le plastique si nous ne commençons pas à changer nos façons de faire maintenant. Y a-t-il des conséquences sous-jacentes ou des conséquences en général dont le public n’est pas au courant?

AQZD : Du plastique, il y en a dans plusieurs choses qu’on ne soupçonne même pas. De minuscules particules de plastique sont présentes dans plusieurs produits comme les vêtements synthétiques, les cosmétiques, les produits de nettoyage, la peinture, les couches pour bébé, les serviettes hygiéniques, etc. Elles se retrouvent dans l’environnement et altèrent les écosystèmes. Des études démontrent qu’on en absorbe par notre peau, nos voies respiratoires et notre système digestif. On ne connaît pas encore l’impact réel sur notre santé, mais si on veut être prudent, on va opter pour des produits biologiques, naturels ou faits maison.

On dit qu’en 2050, il y aura plus de plastiques que de poissons dans l’océan. Il y aura assurément des impacts sur l’alimentation des humains. On sait aussi que les GES émis par le cycle de vie des plastiques contribuent aux changements climatiques, avec les conséquences qu’on connaît : inondations, sécheresses, températures extrêmes, famines, migrations massives, etc.

Crédit photo : Brian Yurasits – New York

Protiti : Disons que nous sommes en 2030 et que l’objectif a été atteint. D’après les recherches que vous avez faites, quels seront les matériaux alternatifs que nous utiliserons à la place du plastique?

AQZD : Il y a par exemple de nouveaux matériaux biosourcés, faits à partir de plantes, renouvelables et compostables, utiles notamment pour les emballages. Il y a plusieurs nouveaux produits intéressants, mais un des problèmes présentement est que le plastique n’est pas cher et les nouvelles solutions coûtent plus cher. Le bambou est une culture qui offre des avantages écologiques, mais attention, si on fabrique des objets jetables en bambou en grande quantité, on va créer un autre problème écologique! Le bois, le carton, s’ils proviennent de forêts qui sont exploitées de façon responsable, sont d’excellents matériaux également. Les métaux se recyclent mieux que le plastique, si on en fait bon usage, ce sont de bons matériaux.

Nous, ce qu’on souhaite, c’est qu’on RÉUTILISE, peu importe le matériau! Qu’on fabrique des objets durables et de qualité, qu’on partage, qu’on donne une deuxième, puis une troisième vie à nos objets. Le problème, ce n’est pas tant le plastique en soi, c’est plutôt le jetable, car cela demande de produire des quantités gargantuesques d’objets qu’on jette après une seule utilisation.

L’AQZD aimerait ajouter qu’il faut prendre conscience qu’on a le pouvoir de changer les choses tous ensemble. On peut avoir un impact si on est nombreuses et nombreux à s’y mettre! Par exemple, à l’école, on peut démarrer un comité vert, faire signer une pétition pour éliminer les styromousses à la cafétéria, demander la collecte du compost, etc. Imaginez si toute votre classe, puis toute votre école adoptez un mode de vie zéro déchet, que vous influencez vos parents, vos frères, vos cousines, qui vont à leur tour influencer leurs ami.e.s, leur école, leur travail! C’est un mouvement qu’on est en train de créer. C’est comme une grosse vague qui monte. On se sent super bien quand on fait des gestes positifs pour protéger la planète!

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L’AQZD a lancé un défi à la classe de Protiti : Que diriez-vous de ne pas attendre que les plastiques à usage unique soient interdits et de commencer tout de suite à les éliminer de votre vie?  

Lecteurs et lectrices, vous vous joignez à la classe de Protiti et vous relevez le défi vous aussi?

Par Nathalie Ainsley pour l’association québécoise zéro déchet

L’Association québécoise Zéro Déchet tient à remercier Protiti Tarafder pour sa précieuse collaboration à cet article et nous la félicitons chaleureusement pour son engagement envers la protection de la planète!

Mille et un trucs pour une lessive écolo

Linges

Plusieurs d’entre nous avons diminué nos achats de vêtements neufs, préoccupé.e.s par l’exploitation des humains et des ressources, mais aussi pour épargner et goûter aux plaisirs du magasinage en friperie! Une fois achetés, leur entretien cause aussi des dommages à l’environnement qu’il est possible de réduire par quelques stratégies bien simples, qui en plus vous feront économiser.

Laver vos vêtements moins souvent, laver à l’eau froide, faire de plus grosses brassées

Simple et payant! Vous économiserez l’eau, l’électricité et le détergent, en plus de prolonger la durée de vie de vos vêtements et de vos électroménagers. Les vêtements ne sont pas sales parce qu’on les a portés une fois. Votre chandail a toujours bonne odeur, mais présente une petite saleté localisée? Faites disparaître la saleté avec un peu d’eau et un petit frottement!

Réduire la quantité de détergent

Mettre trop de détergent, c’est une dépense inutile, c’est mauvais pour l’environnement et ça ne lave pas mieux. Au contraire, le surplus de produit risque d’être mal rincé, de s’incruster dans les fibres (bonjour les traces blanches!) et d’encrasser la machine. On a tendance à trop en mettre, surtout avec les détergents qui sont de plus en plus concentrés.

Acheter du détergent écologique d’un fabricant québécois

Réduire la quantité c’est bien, remplacer les produits toxiques par des produits écologiques c’est encore mieux! Les détergents du commerce contiennent des solvants, des oxydants, des parfums et autres agents chimiques qui sont rejetés dans l’eau de lavage, polluant les nappes phréatiques et les cours d’eau, altérant les écosystèmes aquatiques. Certains de ces composants sont en outre irritants pour notre peau et peuvent provoquer des éruptions cutanées ou des allergies. Plusieurs bonnes marques québécoises offrent des produits qui sont vraiment efficaces : Attitude, Biovert, La maison Lavande, Lemieux, Planette, Pure, The Unscented Company.

Remplir son bidon chez un marchand zéro déchet 

Faisons un effort collectif pour éliminer tous ces contenants à usage unique afin de réduire les dommages à la nature du début jusqu’à leur fin de vie. Il a fallu extraire des matières premières, dont le pétrole, souvent par des procédés polluants, fabriquer puis transporter ces lourds bidons, utilisant beaucoup d’eau et d’énergie et émettant une grande quantité de GES. Ces plastiques prennent plusieurs centaines d’années à se décomposer dans les dépotoirs. Vous les mettez au recyclage? Sachez que tout ce qu’on met dans le bac n’est pas nécessairement recyclé. Recycler le plastique nécessite beaucoup de ressources, celui-ci perd de ses propriétés à chaque recyclage, et il n’y a pas toujours de débouché financier pour le plastique recyclé. 

Une autre excellente raison de remplir son bidon : la plupart des produits vendus dans les boutiques sont locaux et écologiques.

Fabriquer son détergent maison

Ce n’est pas si compliqué… et c’est l’option la plus économique, qui évite d’emblée les bidons de plastique. Nous vous proposons une recette populaire :

  • Diluer 50 g de copeaux de savon de Marseille* dans 1 litre d’eau chaude et remuer pour dissoudre le savon. (Si on l’achète en bloc, on le râpe comme du fromage)

  • Laisser tiédir et ajouter 1 cuillère à soupe de bicarbonate de soude et remuer à nouveau.

  • Verser dans les contenants de votre choix.

  • Au moment du lavage : bien agiter.  Comme ce savon est très concentré, 1 à 2 c. à soupe par brassée devrait suffire, à vous de juger selon la quantité et la saleté des vêtements. 

* Préférez un savon de Marseille composé au minimum de 72 % d’huile végétale, sans huile de palme, sans colorant, sans parfum, sans glycérine ni autres additifs. Vous le trouverez chez les marchands de produits naturels ou zéro déchet.

À vous de découvrir la recette qui vous convient. Vous pouvez par exemple fabriquer votre détergent au lierre, ces plantes grimpantes envahissantes qu’on retrouve dans nos jardins!

Les Éco-feuilles (Eco-strips

Brillante solution quand on comprend que les détergents liquides sont composés de concentrés additionnés d’eau puis versés dans de gros bidons lourds à transporter. L’idée est d’utiliser seulement le concentré fixé sur une bande qui se dissout dans l’eau du lavage, même l’eau froide. Ces bandes de lavage sont inoffensives pour la planète, sans produits chimiques, et Tru Earth les fabrique au Canada. Elles fonctionnent vraiment bien et sont aussi très pratiques pour les voyages : on en glisse quelques feuilles dans sa valise, elles ne prennent pas d’espace et sont légères!

Remplacer l’assouplisseur du commerce

Le meilleur assouplisseur pour la laveuse, le plus écologique et le moins cher est le vinaigre, et ne vous inquiétez pas les vêtements ne garderont aucune odeur de vinaigre. En plus d’adoucir vos vêtements, celui-ci contribue à l’élimination du calcaire de votre machine à laver et en prolonge sa durée de vie.

Éliminer les feuilles d’assouplisseur et réduire l’utilisation de la sécheuse

Faites sécher à l’air libre lorsque c’est possible. Dans la sécheuse, maximiser la quantité de linge et remplacer les feuilles d’assouplisseur à usage unique par des boules de séchage en  laine, qu’on trouve dans les boutiques zéro déchet. Celles-ci réduisent le temps de séchage, éliminent la statique et elles durent plusieurs années. Vider le filtre à charpie à chaque utilisation, et non la charpie n’est pas compostable, à moins de ne laver que des tissus entièrement naturels, avec des produits entièrement naturels. 

Détacher avec des produits moins toxiques

Pour enlever la plupart des taches, préparez un mélange à parts égales de vinaigre blanc, d’eau chaude et de bicarbonate de soude que vous appliquez directement sur la tache. Vous pouvez par ailleurs nettoyer presque tout dans la maison avec ces trois ingrédients! Le percarbonate de soude (ou de sodium), puissant détachant contre les taches difficiles (sang, thé, café, chocolat, vin, fruits, transpiration, herbe, fruits, etc.) redonne de l’éclat au linge blanc grisonnant ou jaunissant. La Savonnerie des Diligences a aussi créé le « Madame Blancheville »,  un bloc de savon détachant à base d’huile de coco bio et votre marchand zéro déchet en a probablement d’autres fabriqués localement. Secret bien gardé : ajouter du jus de citron à votre brassée et faites-la sécher au soleil pour un blanchiment naturel.

Chouchouter ses électroménagers

On doit également considérer l’impact du cycle de vie de nos électroménagers en évitant leur remplacement prématuré. Faites-les réparer et ne vous débarrassez pas de votre sécheuse parce que la laveuse a rendu l’âme, même si les commerçants vous font des offres alléchantes pour vous vendre le kit assorti. Celle-ci peut encore vous servir de nombreuses années, appréciez la diversité! Lors de l’achat, privilégiez les électroménagers à haute efficacité affichant le logo Energy Star ainsi que les laveuses frontales qui utilisent moins d’eau et nécessitent moins de détergent. Comment s’en débarrasser? Lorsqu’elles fonctionnent encore, l’idéal est de les vendre ou de les donner. Sachez que lors de la livraison, les commerçants doivent reprendre vos vieux électros, ou informez-vous des collectes spéciales auprès de votre municipalité.

On parle beaucoup de ces deux produits : est-ce que les noix de savon ou les boules lavantes sont efficaces et de bonnes options écologiques?

Les noix de savon (ou noix de lavage) libèrent de la saponine, un détergent naturel qui nettoie et adoucit les vêtements au contact de l’eau chaude. Considérant la performance de nos laveuses d’aujourd’hui, le magazine Protégez-vous a mis en doute la valeur ajoutée d’utiliser ce produit et le recommande surtout pour des lavages à la main. En matière d’empreinte écologique, considérons également le nombre de kilomètres que ces noix parcourent pour se rendre jusqu’ici puisqu’elles proviennent d’un arbre qui pousse en Inde et au Népal, et qu’il faut les remplacer après quelques lavages.

Les boules lavantes (ou boules de lavage) sont des boules en plastiques contenant des billes de céramique qui, semble-t-il, agissent sur le pH de l’eau, créent une eau alcaline qui éliminerait la saleté de façon naturelle, sans ajout de détergent. De nombreuses sources ont émis des doutes quant au fondement scientifique de ce phénomène nettoyant. Cela reviendrait simplement à laver nos vêtements à l’eau. Questionnons aussi la contribution à l’industrie du plastique et le risque de relâchement de microplastiques dans l’environnement à chaque lavage.

Trouvez l’option qui vous convient et surtout, prenez le temps de bien vous informer sur les produits avant d’acheter.

Limiter la libération de microparticules de plastique dans l’eau de lavage

Chaque année, c’est 1.5 millions de tonnes de microparticules de plastique qui sont libérées dans la nature et 35 % de cette quantité provient de l’eau de lavage des vêtements en fibres synthétiques, dont le polyester1. Ces particules sont ingérées par les micro-organismes qui sont à la base de la chaîne alimentaire marine, leur causant des dommages irréversibles, menaçant la sécurité alimentaire et la santé humaine.

Il n’y a pas de solution miracle pour les éviter et l’une d’entre elles est d’acheter des vêtements en fibres naturelles, exempts de pétrole et de plastique, comme le lin, le chanvre ou le coton biologique. Il existe des filtres qu’on peut installer sur notre laveuse, transférables d’une laveuse à l’autre. Avouons que cela serait tellement plus simple si les manufacturiers intégraient ces filtres directement sur toutes les laveuses vendues. En attendant la réglementation, nous vous suggérons de faire pression sur les manufacturiers en leur écrivant votre opinion sur le sujet, et sur les gouvernements pour une législation en ce sens.

La propreté n’a pas d’odeur 

L’industrie nous a habitué.es à des odeurs qui indiquent à notre cerveau que c’est propre, odeurs que vous ne retrouverez plus lorsque vous commencerez à utiliser des produits écologiques. C’est le cas pour la lessive, ça l’est aussi pour les autres produits nettoyants. Derrière l’odeur « du propre » se cachent des produits qui sont loin d’être propres pour la planète! 

Pour conclure, ces quelques petites habitudes peuvent faire une grosse différence puisqu’on est plusieurs à les adopter, et qu’on fait son lavage des centaines de fois dans une vie. Comme tout changement, le plus difficile est de prendre la décision d’essayer, puis on ne revient plus jamais en arrière! N’oubliez pas, réduire vos achats de vêtements neufs, c’est aussi un geste qui compte beaucoup!

Par Nathalie Ainsley pour l’association québécoise zéro déchet

Source : Marine plastics | IUCN

Article qui pourrait vous intéresser : Le polyester recyclé est-il écologique? – Association québécoise Zéro Déchet

Santé mentale : un projet de société verte comme moyen de prévention

Mains

Faire partie d’un groupe auquel on s’identifie, agir pour ce que l’on croit juste, poser des gestes altruistes, génèrent des sentiments de confiance et de fierté, augmentent l’estime de soi et engendrent une pléiade d’émotions positives.

Selon Rachel Thibeault, docteure en psychothérapie spécialiste en résilience psychologique, on peut entraîner notre résilience en pratiquant des activités de Création ou de Contribution qui nous permettent de redonner, d’être des citoyen.ne.s productif.ve.s et valorisé.e.s, ainsi que par des activités de Connexion qui renforcent nos liens d’appartenance et nous relient au vivant. La pratique courante de ces activités, jointes à des exercices physiques et de pleine conscience nous rendraient plus fort.e.s pour traverser les moments difficiles ou s’adapter à des situations nouvelles. En outre, lorsque nous avons trouvé notre objectif de vie, nous percevons positivement les obstacles et difficultés comme étant des sources d’apprentissage et des étapes nécessaires nous menant vers ce but.

En revanche, si jour après jour nous déployons notre énergie et nos compétences au service de richesses individuelles, si nos projets personnels se résument à l’achat de biens matériels, il est normal que nous ne ressentions pas de satisfaction profonde puisque ces plaisirs sont éphémères. Si nous admirons la vie de héro.ïne.s derrière notre écran sans être le.la héro.ïne.s de notre propre vie, notre équilibre psychologique peut s’en trouver fragilisé, sans que nous nous sentions outillé.e.s pour faire face aux embûches.

Le gouvernement du Québec a récemment annoncé un investissement de 100 millions de dollars dans les soins psychologiques et les entreprises sont de plus en plus nombreuses à offrir des programmes d’aide au personnel. On ne s’en plaindra pas.

Si on agissait aussi en prévention et prenait soin de notre santé mentale en donnant un sens à nos vies et en participant à un projet collectif stimulant?

Crédit photo : Eneko Uruñuela – Espagne

Allez hop! Au Québec, nous avons les conditions rêvées pour bâtir une société plus juste et plus verte et devenir un modèle mondial de la transition écologique, énergétique et économique. Québec Net positif affirme que la province est l’un des très rares territoires qui produit de l’électricité à près de 100 % renouvelable et qu’en positionnant le Québec comme carrefour et accélérateur de l’économie sobre en carbone, nous avons l’occasion d’affermir notre leadership environnemental et de créer un Québec en santé, prospère et résilient.

La crise actuelle est en outre une occasion unique pour accélérer la transition, et déjà, Hydro-Québec a stratégiquement positionné le rôle de notre hydroélectricité dans le développement de l’autonomie alimentaire des Québécoises et des Québécois ainsi qu’en matière de stockage d’énergie propre et d’électrification des transports. Saisissons cette opportunité puisque c’est maintenant qu’il faut agir pour limiter les impacts du dérèglement climatique. Mobilisons-nous et revendiquons des plans de transition plus ambitieux qui nous rendront collectivement fier.ère.s!

Allez hop! À l’échelle des organisations, découvrons l’entreprenariat à impact avec Novae, le média de l’économie positive et engagée. Transformons nos organisations, considérant que les entreprises socialement responsables sont rentables, recrutent facilement et ont une main d’œuvre engagée et en santé. Le sens et l’alignement des valeurs sont de puissants facteurs de protection en santé psychologique au travail.

Influençons nos domaines d’affaires, créons de nouvelles normes, à l’image de Marc-André Mailhot, fondateur du Maillon vert, qui s’est donné comme mission de verdir le monde de la pharmacie ainsi que les commerces de proximité, ou des salons Green Circle, première solution de salon de coiffure, de beauté et de spa durable.

Inspirons-nous des quatre femmes engagées qui ont changé les « règles de l’art » en créant Écoscéno pour réduire les conséquences environnementales de la production culturelle en faisant de l’écoconception, de la mutualisation, du réemploi d’objets et de matériaux issus du secteur des arts ; inspirons-nous de Francis Gendron, de Solution ERA, qui prône la résilience individuelle et collective en révolutionnant l’univers de l’habitation, inspirons-nous encore de Jean-Martin Fortier, le jardinier-maraîcher qui réinvente l’agriculture avec son modèle de production maraîchère bio-intensive à échelle humaine, écologique et rentable.

Crédit photo : United Nations COVID-19 Response – Balcony Concerts

Joignons cette communauté de femmes et d’hommes inspirants et audacieux qui changent le monde à leur façon, chacun.e dans leur créneau, utilisons les ressources et l’entraide disponibles pour qui veut s’initier. Réalisons tout le potentiel de nos organisations comme vecteur de transformation sociale!

Allez hop! Au plan individuel, découvrons les marchés de vrac et les friperies, encourageons l’économie circulaire et l’agriculture biologique, investissons dans les placements socialement responsables, déplaçons-nous à vélo, tendons vers le zéro déchet! Démarrons des comités verts dans nos entreprises, impliquons-nous dans des initiatives citoyennes près de chez soi ou avec un organisme comme l’Association québécoise Zéro déchet. Nous nous sentirons moins seul.e.s et retrouverons notre optimisme en savourant le bien-être durable que nos actions nous procurent!

Ça vous donne envie de faire partie du changement? Quels sont vos intérêts et vos atouts pour mettre l’épaule à la roue de cet extraordinaire projet de société?

Faisons le choix d’être heureux.ses en mettant notre créativité, nos énergies et nos talents en commun pour bâtir une société durable et juste pour tous et toutes. Comme l’a récité avec tant de grâce la jeune poète Amanda Gorman dans The hill we climb : Ayons le courage de VOIR la lumière, ayons le courage d’ÊTRE la lumière (traduction libre).

Par Nathalie Ainsley pour l’association québécoise zéro déchet

Vous souhaitez vous mettre en action, mais vous vous demandez par où commencer? Consultez l’offre de services de l’Association québécoise Zéro déchet, comportant accompagnement, conférences et ateliers.

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Prêtes pour des menstruations écoresponsables?

Mesdames, messieurs aussi, mettons d’abord les choses au clair, les menstruations n’ont rien de polluant! Elles sont naturelles chez 50 % de la population, elles sont un signe de santé et elles symbolisent la transmission de la vie. Faisons la paix avec ce sang qu’on a caché pendant toutes ces années!

Le problème découle plutôt de l’utilisation massive de produits à usage unique. Tout au long de sa vie, une femme utilisera entre 10 et 15 000 produits menstruels. On porte le tampon pendant 3 ou 4 heures, et celui-ci a un temps de dégradation estimé à plusieurs centaines d’années – certains parlent de 450 ans. Chaque année, dans le monde, c’est 45 milliards de serviettes hygiéniques et de tampons à usage unique qui sont envoyés à l’élimination ou qui se retrouvent dans les océans. Les serviettes sanitaires contiennent jusqu’à 90 % de plastique. Les tampons sont généralement fabriqués à partir de coton, une culture utilisant de grandes quantités de pesticides et d’eau. L’organisation WWF estime qu’un seul kilo de coton nécessite jusqu’à 20 000 litres d’eau pour être cultivé et transformé. Les tampons contiennent aussi du plastique, les applicateurs et même la corde pour le retirer en contiennent.

Et notre santé?

Les fabricants n’étant pas tenus de rendre publique l’information, la composition exacte des tampons est inconnue. Cependant, l’analyse des tampons par des scientifiques résulte en une longue liste de 20 à 30 produits chimiques, dont certains cancérigènes ou perturbateurs endocriniens. Même si la quantité est minime, mois après mois, pendant 40 ans, des articles d’hygiène intime dans lesquels on retrouve des produits toxiques sont en contact direct et constant avec nos muqueuses vaginales. 

La bonne nouvelle, c’est qu’il existe d’autres options plus écologiques, moins chères et comportant moins de risques pour notre santé. Vous serez ravies d’apprendre que les utilisatrices de ces produits affirment à l’unanimité qu’ils sont aussi plus confortables et plus fiables. Quand on y a goûté, on ne peut plus s’en passer!

La vedette, la coupe menstruelle

Il s’agit d’une petite coupe en silicone flexible qu’on insère à l’entrée du vagin et qui récolte le flux menstruel pendant 12 heures. Ensuite on la vide, on la lave et on recommence! À chaque début de cycle, on la stérilise en la submergeant dans l’eau bouillante pendant une dizaine de minutes. Il existe différentes marques, et on la retrouve dans les pharmacies, dans les boutiques zéro déchet et en ligne chez les marchands offrant d’autres produits féminins durables. Assurez-vous de bien choisir la taille qui vous convient. 

Pourquoi la coupe est-elle la plus populaire des options réutilisables? On la porte pendant des heures pour travailler, étudier, dormir, voyager, courir, faire du vélo, nager ; sans fuite, sans inconfort, rien à trimballer. La liberté quoi! C’est aussi le choix le plus économique : son prix varie autour de 40 $ et elle peut durer jusqu’à 10 ans!
Coupe menstruelle

Bon à savoir : c’est souvent difficile au début d’apprendre à bien l’insérer, et si elle est mal installée, cela peut être inconfortable et il y a risque de fuite. Pour vous aider, vous trouverez beaucoup d’informations sur le site de DivaCup. Laissez-vous une période d’adaptation et persévérez, cela en vaut vraiment la peine. Vous craignez d’avoir à vider et rincer votre coupe dans l’évier d’une toilette publique? La plupart du temps, on peut facilement attendre le retour à la maison, à moins d’un jour de flux vraiment abondant et d’une très longue journée à l’extérieur. Truc de pro : Transporter une petite bouteille d’eau dans son sac et rincer directement la coupe au-dessus du bol.

La culotte menstruelle

Elles sont jolies, elles ont l’apparence de culottes ordinaires, mais sont dotées d’un assemblage de couches de tissus absorbants et antibactériens. Chaque modèle présente un niveau d’absorption différent, de « protège-dessous » à flux abondant, des modèles tangas aux culottes de nuit.

Quelle culotte acheter? Thinx est le chef de file en la matière, mais nos marques canadiennes et québécoises n’ont rien à lui envier et offrent de beaux produits de grande qualité. Parmi celles-ci, on vous propose Viita et Mme L’Ovary. Le système trois en un de Mme L’Ovary est notre coup de cœur, notamment pour les flux abondants. La culotte de base absorbe l’équivalent d’un protège-dessous, et vient avec 3 serviettes amovibles qui tiennent merveilleusement bien à la culotte. Très pratique, car on n’a pas à enlever sa culotte et son pantalon, on remplace seulement la serviette. On la transporte dans le petit sac agencé à deux compartiments : l’un pour les serviettes propres, l’autre pour les souillées. Vous serez également conquises par le confort et l’efficacité de la culotte de nuit de Mme L’Ovary. Rien ne se déplace même si vous avez la bougeotte pendant votre sommeil. Adieu pyjamas et draps à laver au petit matin! Par ailleurs,  Kt de Knix offre de très beaux maillots de bain pour les règles.  Et oui, même des maillots de bain!

Crédit photo : Mme L’Ovary
La serviette lavable

Les serviettes sont aussi composées de plusieurs couches de tissus absorbants. Vous en trouverez de tous styles, formats, couleurs, niveaux d’absorption et prix. Amovibles, elles tiennent en place grâce à un bouton-pression fixé sur les ailes. Lorsqu’on est à l’extérieur, il suffit de la replier sur elle-même et de la glisser dans un sac prévu à cette fin. On les aime parce qu’elles sont pratiques et moins dispendieuses que les culottes menstruelles. Cependant, on doit parfois essayer plusieurs modèles avant de trouver celui qui va bien s’ajuster à notre culotte et rester en place. On achète local, à sa boutique zéro déchet habituelle ou chez Öko Créations, Omaiki, MarieFil, Boutique Fan fan. Notez que les serviettes lavables conviennent également aux fuites urinaires; pour les culottes, Viita a développé une gamme spécifique. 

Omaïki
Crédit photo : Omaiki
Comment nettoyer les culottes et les serviettes réutilisables? 

La plupart sont lavables à la machine. On peut les rincer à l’eau froide ou les placer dans un seau rempli d’eau jusqu’au jour du lavage. Certains fabricants suggèrent de les mettre directement à la laveuse, de démarrer un cycle de rinçage, puis d’ajouter les autres vêtements pour un cycle de lavage normal. Un trempage dans l’eau additionnée de percarbonate de sodium, un blanchissant écologique, fera disparaître les taches. On suspend pour sécher ; certains fabricants permettent la sécheuse. Consultez les recommandations de lavage, c’est toujours sage!

Le saviez-vous? L’adoption de produits durables s’avère déjà une option plus économique que le jetable, et en plus, plusieurs municipalités subventionnent maintenant leur achat. Consultez ici la liste des villes et des arrondissements offrant une subvention ainsi que les instructions pour présenter votre demande. Si votre ville n’apparaît pas sur la liste, faites entendre votre voix en signant la pétition du mouvement #sangdéchet.

Somme toute, si les options durables ne vous ont pas encore séduites, vous pouvez essayer les tampons et serviettes jetables fabriquées avec des matériaux biologiques et les tampons sans applicateurs. Ne jetez pas vos tampons dans les toilettes, ils ne se dégradent pas dans l’eau ! Ils gonflent et risquent de boucher et d’abîmer la plomberie et les systèmes d’épuration municipaux. Surtout, conservez notre article pour quand vous serez prête, à chacune son rythme!

Célébrons la féminité, la diversité corporelle, les menstruations sans gêne ni tabou! Oui, les produits d’hygiène féminine durables nous amènent à nettoyer et à manipuler notre sang menstruel. On s’y habitue. N’est-ce pas préférable que de laisser à nos arrières-arrières-arrières-arrières (13 fois) petits-enfants la gestion de nos déchets menstruels qui traverseront plusieurs générations?

Avant de se quitter, un brin de solidarité féminine! Une femme sur 10 n’a pas accès à des protections menstruelles dans le monde, engendrant des problèmes de précarité importants,   dont l’absence du travail et le décrochage scolaire chez les plus jeunes. Pour un don de 16 $, vous offrez deux trousses d’articles d’hygiène féminine réutilisables par l’entremise d’Unicef Canada.

Par Nathalie Ainsley pour l’association québécoise zéro déchet

Pour en apprendre davantage sur le sujet, et pour le plaisir, prenez 4 petites minutes pour visionner l’excellent reportage-vidéo de Sandra Sirois d’Unpoincinq tourné dans le cadre du Festivulve de Montréal. 

Plusieurs informations quantitatives rapportées dans l’article proviennent du Mémoire sur l’accessibilité des produits d’hygiène féminine durables pour une agglomération montréalaise Zéro déchet, remis dans le cadre de la consultation publique pour le Projet de Plan directeur de la gestion des matières résiduelles 2020-2025 de la ville de Montréal, le 16 janvier 2020.

Verdir l’intérieur de votre entreprise

Travail

C’est largement démontré, peu importe le domaine dans lequel œuvre votre entreprise, projeter une image verte, c’est bon pour le commerce. Plusieurs l’ont compris, quitte à faire dans l’écoblanchiment. En situation de pénurie de main-d’œuvre, c’est aussi un avantage stratégique à ne pas négliger, celui du pouvoir d’attraction et de rétention de jeunes talents. Le niveau d’engagement social et environnemental est un facteur clé lorsque les milléniaux choisissent un.e employeur.se et surtout lorsqu’ils décident d’y rester.

Alors attention! Dans plusieurs entreprises, parfois sans qu’on en soit conscient, il existe un décalage entre l’image verte diffusée sur la place publique et les pratiques internes, ou ce qui est réellement vécu au quotidien par les employé.e.s.  

Vous souhaitez attirer et retenir une main d’œuvre performante, il est temps d’agir concrètement et d’aligner les actions avec le discours. Votre engagement doit être senti, et votre personnel doit pouvoir apporter sa contribution. 

    • La protection des écosystèmes fait-elle vraiment partie des valeurs de votre entreprise?  
    • Est-ce un facteur pris en compte dans toutes vos décisions? Dans les stratégies de développement de vos produits? Dans le choix de vos fournisseurs?
    • Le sujet est-il constamment présent dans les formations et communications aux employé.e.s?  Les membres de la direction prêchent-ils par l’exemple.
    • Offrez-vous à vos employé.e.s un espace où ils.elles peuvent proposer et mettre en place des améliorations aux processus pour réduire le gaspillage de ressources? 
Alesia Kazantceva, Ottawa, Canada
Pour le bien-être au travail et la mobilisation des ressources humaines 

La contribution à des initiatives correspondant à leurs valeurs permet aux employé.e.s de développer de nouvelles compétences, créer des liens, renforcer leur sentiment d’appartenance et leur fierté. Dans un contexte où trop souvent, les descriptifs de tâches limitatifs et les structures organisationnelles rigides n’offrent pas la chance aux individus de mettre à profit leur créativité ou leur passion au service de l’organisation, vous avez ici une opportunité d’augmenter le niveau d’engagement et même de découvrir de nouveaux talents pour la relève!

Pour la rentabilité

Autre avantage à s’engager dans une démarche cohérente d’adoption de pratiques durables?  Parce que c’est rentable!  Réduire son empreinte écologique, c’est d’abord réduire à la source. L’expérience démontre que les initiatives environnementales des employé.e.s amènent la plupart du temps une plus grande efficacité, soit en réduisant la consommation de matériaux ou l’achat de biens, soit en éliminant des étapes superflues dans les processus opérationnels.  

Pour la durabilité 

Comme les ressources naturelles, humaines, matérielles et financières sont rares et précieuses, il s’avère fondamental de prendre des décisions optimisant leur utilisation et les traiter avec respect pour favoriser leur longévité. Une image verte servira les intérêts économiques à court terme de l’entreprise en attirant une clientèle de plus en plus consciente.  En revanche, le management responsable, en plaçant sur un pied d’égalité la bienveillance à l’égard des employé.e.s, la qualité des produits et services, et le respect des limites de la planète, assurera sa viabilité à long terme. 

Pour la responsabilité sociale 

Les entreprises sont de puissants outils de changement qui peuvent influencer de manière importante l’avenir de l’espèce humaine sur la planète.  Votre entreprise compte 20, 200, 2 000, 20 000 employé.e.s? Imaginez le pouvoir que vous détenez, de mettre en mouvement toutes ces personnes, qui en changeant leurs réflexes et habitudes de consommation, peuvent influencer et rayonner au travail comme dans leur milieu personnel. Comme employeur.e ou entrepreneur.e, comme membre de cet écosystème, vous avez le pouvoir et la responsabilité d’accélérer le mouvement.

Travail d'équipe
Hannah Busing Decatur, AL, USA

Cinq conseils pour faire un succès de votre démarche de transformation écoresponsable :

  1. Les bottines doivent suivre les babines. C’est une question de crédibilité… ou de cynisme, à vous de choisir. Communiquez votre vision, soutenez les initiatives, valorisez et soyez cohérents.  

  2. Vous ne savez pas par quoi commencer? Effectuez un sondage auprès de l’ensemble de votre personnel. Non seulement vous recevrez des tonnes de suggestions concrètes mais vous pourrez aussi identifier les personnes qui ont envie de s’impliquer davantage. 

  3. Faites confiance à vos leaders de changement et laissez les équipes mener leurs projets de bout en bout (recherche de faits, projets-pilotes, enquêtes, communications aux collègues, etc.) Leur donner le pouvoir d’agir vous évitera de devoir mettre beaucoup d’énergie dans des stratégies traditionnelles de gestion du changement. 

  4. Si votre organisation a une longueur d’avance avec la santé et la sécurité au travail, intégrez l’environnement à ce qui est déjà en place. Pourquoi pas un comité Santé, sécurité et environnement? Si vous prévoyez vous engager dans une démarche de certification, sachez que les deux normes ISO 14001 – Système de gestion environnemental et ISO 45001 – Santé et sécurité au travail, sont construites de la même façon, elles sont presque identiques. L’environnement, la santé et la sécurité sont des valeurs de bienveillance, en n’oubliant pas que la santé et la sécurité au travail, c’est aussi psychologique.

  5. Chaque semaine, mettez en valeur et échangez autour d’une astuce santé, d’une habitude sécuritaire ou d’un geste éco-responsable proposés par un membre de l’équipe.  Partagez les bons coups sur toutes les tribunes, encouragez autant les gestes positifs reliés au travail qu’à la maison! 

Bref, verdir son intérieur c’est rentable, et même nécessaire au succès et à la survie de votre entreprise. Les quelques principes de développement durable qui vous ont donné bonne conscience durant les dernières années ne suffisent plus, la cohérence et l’action sont de mise en 2021! Vous aurez en prime des employé.e.s heureux.ses et engagé.e.s, des client.e.s satisfait.e.s et la planète s’en portera mieux.  

Note de l’auteure : Vous avez besoin d’un coup de pouce pour vous mettre en action?  L’Association québécoise Zéro déchet offre une panoplie d’ateliers et de conférences pour inspirer et outiller vos employé.e.s pour adopter un mode de vie et des pratiques plus responsables. Présentation de moyens concrets applicables au bureau, en télétravail ou à la maison, occasion d’échange dans une atmosphère joviale et non-culpabilisante, idéal pour une activité de consolidation d’équipe virtuelle! Consultez notre offre de services.

Par Nathalie Ainsley pour l’association québécoise zéro déchet
Sources

Audebrand, L.K. (2018). Le management responsable : une approche axiologique. Québec : Presses de l’Université Laval.

Comment ancrer le développement durable dans la culture organisationnelle de votre entreprise. Réseau entreprise et développement durable, https://redd.nbs.net/articles/culture-organisationnelle

Prendre le virage vert en entreprise, c’est payant! | Le Devoir

Le développement durable comme projet mobilisateur, ministère de l’Économie et de l’Innovation, Gouvernement du Québec. 

Quand les RH se mêlent d’action climatique. Unpoincinq

À mon amour pour la Saint-Valentin

Je revêtirai ma plus belle robe de seconde main,

Porte ta vieille chemise de lin,

Elle a quelques années mais te va toujours bien.

 Cuisinons ensemble un copieux repas végétarien,

D’un vignoble d’ici choisissons notre vin,

Devant un concert virtuel, dansons jusqu’au matin.

Je te dénicherai un présent à la friperie du coin,

Fabrique-moi quelque chose de tes mains.

Je t’écrirai des mots, compose-moi un refrain.

Je ne veux pas de ces cadeaux qui exploitent les humains,

Extraient du pétrole et des minéraux en vain,

Détruisent les forêts, gaspillent l’eau sans fin.

Je préfère protéger les fleurs, les poissons et les félins,

Viser la justice pour tous les peuples, et ceux de demain.

Au-delà de nous deux, je veux que notre amour fasse du bien,

Mon amour, je t’en prie, ne m’achète rien.

Feuilles

Roman Kraft, Maybachufer, Berlin, Germany

Par Nathalie Ainsley pour l’association québécoise zéro déchet

Une histoire qui finit bien

Rêvons. Transportons-nous en 2050. Nous sommes des adolescent.e.s du secondaire et notre passionnée professeure d’histoire nous raconte…

2019 a été une année de mobilisation. Le mouvement avait pris de l’ampleur suite aux rapports du GIEC1 alertant la population planétaire sur le réchauffement climatique. Au Québec, les partis politiques avaient signé la Déclaration d’urgence climatique2. Le Pacte pour la transition3 avait été lancé, ainsi que l’excellent livre de Laure Waridel, La transition, c’est maintenant4. De grandes marches pacifiques se sont tenues dans toutes les régions. À Montréal, on a même eu le privilège de marcher aux côtés de Greta Thunberg! Nous étions gonflé.es à bloc, 2020 serait l’année de la planète!

2020 est arrivée et les plans ont changé. Attaque d’un coronavirus meurtrier. Les commerces et les écoles ont fermé, le peuple était confiné.  Ce fut une année difficile pour beaucoup, mais 2020 nous a appris des choses extraordinaires qui nous ont servi par la suite :

  • Nous dépendons des autres pour de nombreuses denrées de première nécessité.
  • Les gens moins bien traités dans la société sont les plus utiles.
  • Les inégalités se creusent en temps de crise.
  • Nous pouvons être solidaires et mobiliser toutes nos ressources quand on a la volonté.
  • Nos gouvernements sont capables d’écouter la science et ils se laissent influencer par l’opinion publique quand celle-ci est exprimée clairement.

Avant d’aborder la lecture des prochaines lignes, fermez les yeux et imaginez un air de violon triste, très triste, dramatique mêmeseulement le temps d’un paragraphe… allez-y!

Les scientifiques nous disaient depuis des années qu’on était en train de « se payer un gros party » avec les ressources naturelles, le budget carbone et l’argent de nos enfants, puis qu’on leur laisserait nos poubelles à ramasser à la fin. On se changeait les idées en se disant que de toute façon, nos actions ne feraient pas de différence, qu’il était trop tard, que d’autres polluaient plus que nous, etc. Paradoxalement, pour feindre d’oublier qu’on réservait, par notre insatiable consommation, un avenir rempli de souffrances à notre progéniture, on se réfugiait dans notre addiction, c’est-à-dire consommer encore plus. Nos jeunes n’avaient jamais autant souffert d’anxiété, certains ne voulaient plus avoir d’enfants. La planète était divisée, les opinions polarisées, on vivait chacun pour soi.

Fin de la musique triste.

Revenons à 2021. Le confinement s’est poursuivi, ça nous a fait ralentir un peu et on avait du temps pour penser. On s’est mis à observer quelques groupes lucides et optimistes, dont Mères au front5, un groupe d’action climatique qui s’était formé sur la base de l’amour des enfants. On a adoré la série Citoyen 2.06. Ces femmes et ces hommes engagés, qui se mobilisaient pour sauver les écosystèmes, dégageaient une énergie et une joie de vivre contagieuse. C’est là qu’on a compris qu’on avait le devoir de montrer à nos enfants qu’il ne faut pas accepter le statu quo, qu’on doit se regrouper et se mettre en action pour créer un monde meilleur. Nous avons réalisé que nous ne devions pas leur enlever la dernière chose qui leur restait pour s’en sortir : l’espoir de pouvoir encore changer les choses. En 2021, c’est le changement qui est devenu viral. Les Québécoises et les Québécois ont décidé de s’unir et d’exercer leur pouvoir de citoyen.nes et de consommateur.trices!

Plante
Faris Mohammed

À partir d’ici, roulement de tambour et musique enjouée, du genre de La Compagnie Créole ou de Bleu Jeans Bleu. Bien rythmé! Oh Yeah!

Comment a-t-on fait?

On a commencé à lire des livres et à regarder des documentaires de personnes inspirantes qui s’étaient mises en action5. On a fait des recherches pour savoir par quoi commencer et qu’est-ce qui avait de l’impact. Certain.es se sont impliqué.es davantage en rejoignant des organismes ou en participant à des projets.

On s’est mis au jardinage, on a cuisiné plus, puis on a découvert le Québec comme destination vacances7.  Il faut dire qu’on avait commencé en 2020, on faisait déjà tous notre pain maison!

On a arrêté d’acheter neuf, on a réparé et réutilisé ce qu’on avait déjà8. On s’est dit qu’on avait assez produit de biens dans les 50 dernières années, on pouvait certainement vivre un autre 50 ans sans rien produire! Lorsqu’on avait besoin de quelque chose ou qu’on n’avait plus besoin d’une autre, on l’annonçait dans l’application de notre quartier8, on partageait et on empruntait. On a appris à connaître nos voisins et on se sentait moins seuls.

On a porté nos vêtements jusqu’à ce qu’ils soient usés, on n’était plus comme des moutons qui se débarrassaient de beaux vêtements parce que « la mode » avait décidé pour nous. On en avait des grandes quantités, c’est devenu clair assez rapidement qu’on ne devait plus en acheter, sauf dans les friperies7.

Si on n’avait pas d’autre choix que d’acheter, on encourageait alors les entreprises qui adoptaient des pratiques durables.  

On a refusé tout ce qui était à usage unique. On s’est mis au zéro déchet9, on s’informait sur les différentes options : le vrac, les produits en barre, le fait maison, etc. On a commencé à lire et comprendre les étiquettes et on a banni tout ce qui contenait des composantes chimiques.

On a cessé de se récompenser ou de démontrer notre amour avec du matériel. Nos valeurs ont changé, le statut n’était plus rattaché à la dimension de la maison ou la marque de l’auto mais à la contribution au bien commun. À mesure que le sens de la communauté se développait, les inégalités se réduisaient.

On a réduit drastiquement notre consommation de viande, on a consommé du poisson provenant de la pêche durable et on a mangé bio10. Devant la demande, l’industrie alimentaire s’est transformée en quelques années. Les sols, les cours d’eau et les abeilles ont pris du mieux, et notre santé aussi!

On a contesté, revendiqué, on a exprimé haut et fort notre désaccord à toute atteinte à la nature. Le vivant est devenu sacré.

Les entreprises? Elles se sont transformées parce que nous avons parlé avec notre argent. Les commerces ont commencé à vendre les pièces servant à réparer les objets qu’ils vendaient et nombre d’entre eux ont développé des services de réparation et de location. Certains ont fermé, d’autres ont pris de l’expansion. Déjà, la pandémie avait pas mal chamboulé le monde des affaires, c’était l’opportunité de rebâtir de façon durable.

Et nous, puisqu’on avait moins besoin d’argent, on travaillait moins, ce qui a donné des emplois à tout le monde, parfois dans des secteurs ou des modèles d’affaires différents. Ça a pris quelques années avant qu’un équilibre s’installe, mais nous étions convaincus que c’était la bonne chose à faire. Ensemble, nous avons tenu le coup!

Stavrialena Gontzou

Les gouvernements? La science était déjà de notre côté, désormais, la volonté de la population était clairement exprimée. Ils nous ont écouté, ils ont agi. Ils ont investi dans l’économie circulaire, ils ont favorisé la décarbonation de l’économie plutôt que sa croissance. On a mesuré la santé de notre belle province, puis de notre pays avec d’autres indicateurs que le PIB11, on a reconnu le travail non-rémunéré. Ces idées existaient déjà, il fallait juste s’y intéresser.

Voilà comment de façon inattendue, ce mouvement planétaire auquel vous assistez aujourd’hui a pris naissance au Québec. Les autres provinces ont suivi, puis des gens de plusieurs pays venaient prendre exemple sur nous. Ça avait rallumé notre fierté nationale, et c’était une fierté inclusive, nous avions concentré nos énergies sur un but commun et rassembleur pour tous âges, genres et origines.

Ce monde bienveillant et plus juste existe aujourd’hui parce qu’en 2021, on a pris conscience qu’on devait léguer à nos enfants les outils nécessaires pour les aider à se sortir du pétrin dans lequel on les avait placés. On leur a prouvé par l’exemple que donner un sens à sa vie, ça rend fier.ère et heureux.se. On leur a offert le plus beau des cadeaux et il ne s’achète pas avec l’argent, c’est l’ESPOIR.

Faites de vos rêves une réalité.

Bonne année 2021!

Par Nathalie Ainsley pour l’association québécoise zéro déchet

1 GIEC : Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat

2 Le GroupMobilisation et la Déclaration d’urgence climatique

3 Le Pacte pour la transition

4 Retrouvez ce livre dans cette liste de Livres inspirants.

5 Mères au Front

6 Citoyen 2.0, Série documentaire de 13 épisodes par Laurence Latreille, à partir de janvier 2021 sur UnisTV.

7 Voyager sans avion, réflexion sur le tourisme local (AQZD)

8 Pour consommer autrement : Devenez riche en sauvant la planète (AQZD).

9 Le Zéro déchet, c’est quoi?, un article de l’AQZD pour comprendre le mouvement Zéro déchet.

10 Local, bio, en vrac.. quoi choisir pour réduire l’empreinte écologique de son panier d’épicerie (AQZD).

11  Indicateur de vie heureuse et soutenable, article du site Mr Mondialisation, juillet 2020.

Devenez riches en sauvant la planète

Terre

Dans son livre En as-tu vraiment besoin? le chroniqueur en finances personnelles, Pierre-Yves McSween, nous fait prendre conscience du joug que le marketing et l’industrie exercent sur nos vies, nous poussant à travailler plus pour acheter toujours plus de biens matériels. Il nous explique pourquoi consommer mieux et moins nous rend plus libres. Et si la vraie richesse n’était pas celle que l’on expose?

Même si le leitmotiv de l’auteur n’est pas d’emblée écologique, en nous incitant à changer notre façon de définir et de combler nos besoins, son message fait écho au constat que notre surconsommation dépasse largement les ressources et les capacités de la planète. Vous avez envie d’essayer d’autres alternatives à l’achat du neuf. Justement, on a des trucs pour vous aider à devenir des consommateurs.trices plus responsables, plus heureux.ses et plus riches!

LE MARCHÉ DE LA SECONDE MAIN, DÉBOULONNONS LES MYTHES!

Mythe no. 1 : Acheter usagé, c’est pour ceux qui n’ont pas les moyens. Acheter usagé, c’est pour les personnes futées et bienveillantes, riches ou pauvres.

Mythe no. 2 : C’est compliqué. Avec tous les groupes Facebook, les applications et les sites qui nous permettent de magasiner 24 heures par jour dans le confort de notre foyer, c’est facile.  C’est juste qu’on n’est pas habitués.

Mythe no. 3 : Ça prend du temps. L’empressement est le meilleur ami de l’achat compulsif. Le temps passé à rechercher la babiole convoitée nous donne l’opportunité de mieux analyser nos besoins et de faire de meilleurs achats.

Mythe no. 4 : C’est moins plaisant. C’est ce qu’on pense quand on n’a pas essayé. Le plaisir de dénicher des trésors à des prix dérisoires s’ajoute à celui de la satisfaction de contribuer à un modèle économique durable et à un monde meilleur pour nos enfants.

Osez l’expérience des friperies! En plus des célèbres Renaissance et Village des valeurs, nous avons au Québec des friperies de quartier, des friperies en ligne, et même des friperies haut de gamme!

  • Upcycli, une application et Bon Magasinage, un site pour acheter ou vendre vous-mêmes des vêtements et accessoires de seconde main de qualité.
  • EcoDepot à Montréal est un immense magasin de biens usagés et vintage de toutes sortes.
  • Poshmark et ThredUP, deux géants américains, ou deux « eBay de l’usager », où vous trouverez des milliers d’articles et de vêtements pour toute la famille et tous les goûts.
  • Marketplace (Facebook), Kijiji  et VarageSale, une application de vente de garage virtuelle qui vous permet de vendre ou d’acheter dans votre communauté. Quelqu’un, quelque part, cherche à se débarrasser de votre joujou de rêve, à un prix lilliputien!

L’ÉCHANGISME ÉCOLOGIQUE, ÇA VOUS DIT QUELQUE CHOSE?

L’échange est une excellente façon de se désencombrer, de sauver des ressources et d’éviter qu’un paquet de choses encore utilisables se retrouvent aux sites d’enfouissement. Par cette économie parallèle, sans taxes ni impôts, on peut combler presque tous nos besoins, sans débourser un sou!

Comment parler d’échange sans parler des soirées Troque tes frocs qu’on peut organiser entre ami.e.s pour échanger ses vêtements, accessoires et autres trucs.  Rires et plaisirs sont garantis et chacun.e repart avec des trouvailles pour renouveler sa garde-robe.

Vêtements

Au « Shwap Club », on troque des vêtements qu’on ne porte plus contre des nouveaux morceaux ou des crédits pour la prochaine séance de magasinage. Les critères sur les vêtements qu’on apporte sont stricts : ils doivent être récents et en excellent état, ce qui fait que les vêtements offerts sont tout aussi impeccables. Tentez l’expérience, vous aurez autant de plaisir à faire le ménage de vos penderies qu’à vous choisir de nouveaux morceaux!

  • Troc-moi ça, As-tu ça toi?, Troquer c’est gratos, des groupes d’échange Facebook présents dans plusieurs régions. Il existe aussi des groupes plus spécialisés pour les amateurs de livres ou de plantes, par exemple.
  • Bunz, application de troc entre particuliers situés dans la région de Montréal. On y trouve de tout : des meubles, de la déco, des vêtements, des outils, des parfums, des plantes, etc.
LA LOCATION OU L’ÉCONOMIE DU PARTAGE, UN PAS VERS LA LIBERTÉ!

L’idée derrière la location ou le partage est qu’on pourrait économiser grandement et produire beaucoup moins de biens si nous les partagions. En voulant à tout prix posséder les objets, nous nous créons des obligations aliénantes, dont celle de payer, chauffer et entretenir de grandes maisons qui nous servent d’entrepôt pour des objets qu’on utilise quelques heures par année.  

  • Communauto, Bixi, la plateforme d’autopartage Turo, de covoiturage Amigo, les bibliothèques, la location d’outils, de voitures, d’équipements de sport, de camping ou de robes de soirées comme La Petite robe noire  ou Loue1robe/Loue1tox sont d’excellents exemples faciles à introduire dans nos habitudes.
  • La Remise, une coopérative à but non lucratif, met à la disposition de ses membres des outils d’usage commun (cuisine, menuiserie, artisanat, mécanique, jardinage, électricité, etc.) et offre des formations et des espaces de travail, contribuant à l’esprit de communauté.
SE DÉPARTIR DE SES BIENS, ET EN TIRER PROFIT!

De grâce, ne jetez rien qui soit encore utilisable ou réparable! Annoncez vos articles à bas prix ou gratuitement pour vous assurer qu’ils seront réellement utilisés, même les plus petits et ceux qui n’ont pas une grande valeur monétaire. Ceux-ci feront le bonheur d’une autre personne, brilleront dans un autre décor.

Cadeau

  • Notre coup de cœur : les groupes locaux Facebook « Buy Nothing », qui sont présents dans plusieurs municipalités au Québec – Vous annoncez vos objets à donner ou vous demandez ce que vous cherchez et vous contribuez à un mouvement d’humanité dans votre voisinage. La devise du Buy Nothing Project : N’achetez rien, obtenez tout et vivez généreusement. 
  • Renaissance, St-Vincent de Paul ou Armée du salut, organismes à but non lucratif, recueillent les vêtements et les biens.
  • Insertech, entreprise d’économie sociale, récupère le matériel informatique, le reconditionne de façon écologique et sécuritaire, et revend du matériel de qualité à des prix abordables. Elle offre également un service de réparation et des conseils pour prolonger la durée de vie de votre ordinateur.
  • Cyclo Nord-Sud, Sos Vélo à Montréal ou Le Vélo vert à Lévis et Québec, cueillent vos vélos chez vous, les réparent, recyclent les pièces inutilisables, avec chacun une mission sociale en plus. Ils revendent de très bons vélos à bas prix.
  • Le groupe Facebook « Meubles abandonnés à Montréal » du Collectif Les Gaspilleurs, une communauté de signalement de meubles laissés à la rue, une façon intéressante de s’assurer que ces meubles soient adoptés par un nouveau propriétaire. Lors de votre marche quotidienne, il suffit de prendre une photo du meuble et de la publier avec l’adresse où il se trouve. Vous cherchez des meubles uniques d’artisans d’ici? Justement, Les Gaspilleurs, tout comme l’atelier La Repousse, réparent et transforment des meubles fatigués en œuvre d’art!
CONSOMMER AUTREMENT, C’EST PAYANT!

En somme, acheter usagé, échanger, louer, partager ou donner, c’est réduire à la source tout en économisant. Vous évitez ainsi l’extraction de matières premières, l’eau et l’énergie requises pour la transformation, les GES générés par le transport, les ressources pour l’emballage, sans compter l’impact de la disposition du bien à la fin de sa vie utile. Ça vaut le coût d’essayer, pour s’enrichir HUMAINEMENT et FINANCIÈREMENT! Et ce prochain achat, en avez-vous vraiment besoin?

Par Nathalie Ainsley pour l’association québécoise zéro déchet

Pas de bébelles pour Noël!

Ah! La magie des Fêtes! Les chansons de Noël, les décorations, le sapin, la tourtière, les activités en famille, le magasinage et les listes de cadeaux… Oups… pour plusieurs d’entre nous, le plaisir s’arrête ici.   S’installe alors l’anxiété rattachée au manque de temps, au fait de devoir dépenser beaucoup d’argent et à la crainte de ne pas trouver le cadeau qui plaira à chacune et à chacun.

Selon Planetoscope, 707 000 000 de cadeaux sont distribués chaque année à Noël dans le monde. Seulement au Canada, ce sont 4,9 milliards de dollars qui sont dépensés en cadeaux de Noël annuellement, selon Statistiques Canada.  Combien de ceux-ci sont inutilisés et s’empoussièrent pendant des années dans les placards?  On se souvient tous des petits malaises, des « ah merci t’aurais pas dû », des enfants qui déballent leurs cadeaux un après l’autre sans vraiment apprécier et des bains de foule pour la course aux échanges et aux remboursements d’après Noël.  Imaginez la quantité de matières premières et d’énergie requises pour produire, emballer, transporter et emballer  de nouveau ces objets inutilisés, en plus de l’impact écologique de leur fin de vie.  

Cette année, pandémie oblige, Noël sera différent. C’est l’occasion d’oser et d’initier une nouvelle tradition. Faites le cadeau d’un don! Selon une étude de la Croix-Rouge canadienne, près de 60 % des Canadiens et Canadiennes préfèreraient un don de bienfaisance fait en leur nom, plutôt qu’un cadeau traditionnel pour les Fêtes! Voici, en plus, 5 bonnes raisons d’offrir ces cadeaux qui font du bien :

 

  1. Pour économiser du temps et réduire votre stress. Pour arriver aux Fêtes plein-e d’énergie plutôt qu’épuisé-e. 
  2. Pour poser un geste significatif pour la planète, en réduisant à la source votre consommation, et contribuer à un mouvement positif qui est déjà en marche.
  3. Pour sensibiliser vos enfants et adolescents-tes aux inégalités et à la surconsommation. Pour leur démontrer que le partage apporte du bonheur, parfois bien plus que les biens matériels.
  4. Pour devenir une source d’inspiration pour les autres et pour savourer la fierté de contribuer à un monde meilleur. Le don est un cadeau qui se multiplie, et avec la crise de la COVID-19 les besoins d’aide ont augmenté, ici et partout dans le monde.
  5. Parce que les cadeaux de Noël qui font du bien, ça rapporte! En additionnant les crédits d’impôt sur les dons de bienfaisance des deux paliers de gouvernement, vous pouvez recevoir jusqu’à 35 % pour les premiers 200$ de dons, et beaucoup plus sur la valeur de vos dons dépassant 200$. 

 

 

Vous souhaitez offrir des cadeaux personnalisés?

Choisissez un organisme qui correspond à chacune des personnes à qui vous voulez faire plaisir. Votre beau-père est un amateur d’art, offrez-lui un don à la fondation d’un musée ou d’un orchestre symphonique. Offrez des compensations carbone à vos amis voyageurs. Votre meilleure amie se soucie du bien-être des bêtes, faites un don à un refuge pour animaux en son nom. Votre sœur est une fervente défenderesse de la planète, un don à un organisme environnemental. Fiston a fait une recherche à l’école sur les baleines, offrez-lui la protection de la faune aquatique ou des océans, votre plus vieille étudie en génie, un don à Ingénieurs sans Frontières! Soyez créatif et amusez-vous! Vous pouvez en faire un jeu de devinette ou d’association entre les organismes choisis et les membres de votre groupe. Celui ou celle qui obtient le plus grand nombre de bonnes réponses se mérite un prix en argent, qu’il ou elle s’engage à investir dans un organisme de son choix!

Comment ça fonctionne?

Plusieurs organismes vous permettent de dédicacer votre don et font parvenir une carte à la personne que vous identifiez lorsque vous effectuez le don en ligne. Si ce n’est pas le cas, rédigez vous-même une carte virtuelle ou fabriquez-la avec ce que vous avez sous la main. Voici des exemples d’organismes qui offrent des programmes intéressants pour faciliter votre magasinage des Fêtes 2.0.  Faites vos recherches sur Internet, il en existe beaucoup d’autres!

Avec CanaDon, vous envoyez une carte-cadeau personnalisée de la valeur de votre choix et votre proche choisit l’organisme qui recevra les fonds, selon ses goûts et ses valeurs.  On peut choisir parmi les 86 000 organismes de la plateforme, dans différentes catégories comme art et culture, éducation, environnement, santé, animaux, etc.

Les Cadeaux de survie de l’Unicef sont des articles concrets et essentiels à la survie, qui sont expédiés depuis l’entrepôt de l’Unicef jusqu’aux enfants et aux familles qui en ont le plus besoin.  Vision Mondiale offre le même type de cadeaux qu’on peut offrir au nom d’un proche à l’aide de cartes personnalisées. Mettez en commun vos budgets cadeaux et vous pourrez offrir une bicyclette ou un puits d’eau qui améliorera les conditions de vie de tout un village!

Truc

Pour initier vos enfants au don, faites-les magasiner dans le catalogue de l’Unicef et demandez-leur de choisir un cadeau qu’ils paieront et offriront à d’autres enfants moins privilégiés. Le fait de choisir un cadeau rend plus concrète la notion du don de charité pour les jeunes. Par exemple, pour 24 $, ils peuvent offrir un sac à dos rempli de fournitures scolaires pour permettre à un enfant d’aller à l’école.

Offrez un don personnalisé via  Centraide en cadeau.  Centraide soutient un grand réseau d’organismes communautaires qui aident les personnes et les familles en situation de pauvreté ou d’exclusion à reprendre du pouvoir sur leur vie et à trouver leur place dans la société.

Les Cadeaux pour la vie de la Société canadienne du cancer sont des cadeaux réels et significatifs que vous pouvez offrir pour souligner une occasion spéciale, tout en ayant un impact sur les personnes touchées par le cancer.

Les cadeaux de bienfaisance de Partageons l’espoir offrent la possibilité de dédier votre don à un être cher et de faire une différence dans la vie de personnes et de familles montréalaises. Recherchez les organismes semblables, présents dans votre région.

Si vous êtes reconnaissant.e envers l’Association québécoise Zéro Déchet parce qu’elle ne cesse de vous inspirer et que vous avez envie de partager votre bonheur avec vos proches, faites-vous plaisir, c’est par ici! Vous cherchez une idée de cadeau à écrire sur votre liste de souhaits? Demandez de devenir membre de l’AQZD!

En fin de compte, à vous aussi la quantité de cadeaux sous l’arbre de Noël vous donne un peu mal au cœur? Vous vous efforcez de garder le sourire lors de l’interminable distribution de cadeaux? Vous êtes celui ou celle qui récupère les papiers d’emballage pour réduire un tantinet l’empreinte écologique de cette grande fête de la consommation? Cette année, saisissez l’opportunité d’être le changement que vous voulez voir dans le monde (Gandhi) et osez les cadeaux qui font du bien!

Par Nathalie Ainsley pour l’association québécoise zéro déchet

Local, bio, en vrac… quoi choisir pour réduire l’empreinte écologique de son panier d’épicerie?

Fruits et légumes

Est-ce qu’une tomate de culture biologique du Mexique est un choix plus vert qu’une tomate de serre non bio du Québec? Pour trouver une juste réponse, il faudrait pouvoir comparer le nombre de kilomètres parcourus, le type et la quantité d’énergie requise pour la culture, la quantité d’eau, les engrais et pesticides utilisés, et considérer en plus toutes les ressources nécessaires à l’emballage (pétrole, eau, transport, etc.) C’est bigrement complexe!

Essayons plutôt de mieux comprendre l’impact des différentes options offertes afin de faire des choix éclairés qui nous ressemblent.

Biologique

C’est quoi?

Ce mode de production agricole est naturel et n’utilise aucun produit de synthèse, comme les pesticides chimiques, fertilisants artificiels ou hormones de croissance, ni d’OGM.  Les certifications sont sévères et fiables. Acheter bio fait une réelle différence, considérant les effets dévastateurs des pesticides sur les insectes (dont les abeilles), les sols, les cours d’eau et les nappes phréatiques, en plus de la dangerosité probante sur la santé des humains. Cher le biologique? Pas tant que ça, considérant que les producteurs bio doivent assumer les coûts supplémentaires des méthodes d’agriculture ou d’élevage plus écologiques, tandis que le non-bio se contente de refiler les coûts de dépollution aux générations futures.

On s’y met?

Privilégiez les fruits et légumes de saisons, ils sont moins chers. Québecbio.com propose de nombreux trucs pour introduire le bio dans votre assiette sans vous ruiner. On y trouve tous les bienfaits du bio concernant l’environnement, la santé, l’économie, le goût et le bien-être animal, de l’information sur les certifications et même une section présentant les rabais hebdomadaires!

Local

C’est quoi?

En achetant local, on encourage les emplois d’ici et on diminue les gaz à effet de serre (GES) générés par le transport des denrées. Dans son livre Sauver la planète une bouchée à la fois, Bernard Lavallée précise toutefois que le transport représente environ 11 % des émissions de GES liés aux aliments ; la production et la transformation étant responsables de la plus grosse portion. Attention aussi au nombre de kilomètres parcourus, le Canada est un bien grand pays!

On s’y met?

Une bonne façon d’appuyer l’économie locale est de magasiner dans les marchés de quartier et de favoriser les circuits courts, réduisant ainsi le nombre d’intermédiaires entre le producteur et vous. Mangez des fruits et légumes frais au rythme des saisons, directement des fermes québécoises en vous abonnant aux paniers bio des Fermiers de famille. Difficile de manger local toute l’année? Pas selon Julie Aubé, auteure de Mangez local, avec ses moult astuces de conservation et ses recettes pour profiter des produits de chez nous hiver comme été.

Le saviez-vous?

 

Les fermes LUFA n’offrent pas seulement une multitude de fruits et légumes locaux et biologiques, mais aussi des poissons de pêcherie durable, des viandes d’agriculture plus respectueuses de l’environnement, en plus d’une grande variété d’alternatives végétariennes et des trésors des petits commerçants locaux.  LUFA travaille chaque jour à réduire ses emballages et livre chez vous ou dans plus de 200 points de cueillette à travers le Québec. Voilà une belle façon d’encourager des entreprises d’ici et de faire une différence!

En vrac

C’est quoi?

Le suremballage et les plastiques à usage uniques sont un fléau et les autorités tardent à réglementer. Avec la crise de la COVID-19, s’est propagée la fausse idée que le jetable est plus propre que ce qu’on peut nettoyer. Pourtant, tout commerce offrant le vrac est déjà soumis à des mesures sanitaires très strictes par le Ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ) et même en zone rouge, le MAPAQ n’a jamais interdit le vrac. Comme l’ont souligné dans une déclaration commune 120 expertes et experts de la santé provenant d’une vingtaine de pays : « Sur la base des meilleures données scientifiques disponibles et des conseils de professionnel.le.s de la santé publique, il est clair que l’usage du réutilisable peut se faire en toute sécurité en respectant les règles d’hygiène de base. »

On s’y met?

Cuisinez! En plus d’éliminer les emballages, la cuisine maison est bien meilleure pour la santé, en plus d’être moins chère. À l’épicerie, avez-vous le réflexe de prendre les fruits et légumes en sacs ou empaquetés dans du plastique, quand juste à côté se trouve un plein étal du même produit en vrac? En remplissant soi-même ses sacs à fruits réutilisables, on en prend juste assez pour nos besoins. Allez, vous avez quelques pots Mason qui dorment au fond d’une armoire, laissez-vous tenter par une première expérience de remplissage! Trouvez un marchand de vrac près de chez vous avec le localisateur du Circuit Zéro déchet.
Carottes

Équitable

C’est quoi?

En achetant équitable, on s’assure que les fermiers et fermières reçoivent un juste prix pour leurs produits, que les employés travaillent dans des conditions décentes et que les méthodes d’agriculture soient durables pour les générations futures. En plus d’agir pour la protection de l’environnement, on contribue aussi à lutter contre la pauvreté.

On s’y met?

Saviez-vous que les Cafés Van Houtte servent exclusivement des cafés équitables? Il est peut-être temps de changer de barista! Dans la plupart des épiceries, en plus du café, des tisanes et du thé, on peut acheter cacao, chocolat, quinoa, et même des bananes équitables. Découvrez la passionnante histoire de chaque produit équitable disponible au Québec en cliquant sur choisiréquitable.org. Pour quelques sous de plus, vous changez des vies!

D’origine végétale

C’est quoi?

L’élevage industriel des animaux est le plus grand émetteur de gaz à effet de serre, responsable de déforestation et de perte de biodiversité, utilisant une quantité titanesque d’eau, polluant les cours d’eau et dégradant les sols. Selon Extenso, le centre de référence sur la nutrition de l’Université de Montréal, 70 % des terres arables mondiales sont utilisées pour la production des animaux, incluant les pâturages et les cultures de céréales pour les nourrir. Pas étonnant que réduire sa consommation de viande soit le plus important geste à poser pour améliorer le bilan environnemental de son alimentation.

On s’y met?

Remplacez la moitié de la viande par une légumineuse dans vos recettes traditionnelles et favorisez les viandes moins polluantes, comme la volaille. Ajoutez des noix à vos salades, riz, couscous pour les transformer en repas complets et nourrissants. Essayez les délicieuses saucisses québécoises GUSTA, à base de protéine de blé, vous serez sédui.te.s!  Aussi, pensez à réduire vos portions de viande, le Guide alimentaire canadien établit que les aliments protéinés, qu’ils soient d’origine animale ou végétale, ne devraient remplir que le quart de l’assiette! Vous trouverez des recettes simples et beaucoup d’idées sur Loounie cuisine, de la créatrice du célèbre Tofu magique!

Aliment gaspillé

C’est quoi?

C’est le plus polluant! Un aliment périssable empilé dans un site d’enfouissement n’a pas accès à l’oxygène dont il a besoin pour se décomposer, il produit alors du méthane, un gaz à effet de serre 21 fois plus réchauffant pour le climat que le CO2, et il contribue à polluer les eaux souterraines avec le lixiviat, un liquide transportant avec lui les résidus toxiques présents dans les déchets. Évidemment, lorsqu’on place le même aliment au compost, on réduit considérablement l’impact de sa fin de vie, mais pas celui de tout son cycle (production, transformation, transport et distribution). Selon l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), un tiers de la nourriture produite dans le monde est perdue ou jetée, et la plus grande proportion du gaspillage se produit à la maison.

On s’y met?

Osez la diversité et les agencements non traditionnels dans vos salades, soupes et plats de pâtes, cuisinez avec « touski » reste dans le réfrigérateur. Lavez et coupez vos légumes à l’avance, planifiez vos repas de la semaine, réorganisez régulièrement votre frigo, et sachez que la plupart des aliments se congèlent, même le tofu! Quoi faire avec un chou qui commence à montrer des signes de fatigue? Sauve ta bouffe, Chic frigo sans fric et J’aime manger pas gaspiller, sont trois boîtes à outils ludiques qui vous transformeront en champions(nes) anti-gaspi! En passant, « Meilleur avant » ne veut pas dire « Mauvais après »! Par ailleurs, pour profiter d’économies substantielles chez votre épicier habituel, achetez des denrées excédentaires à rabais, en téléchargeant l’une des applications FoodHero ou Flashfood.

En conclusion, pas de culpabilité! Selon vos valeurs et la disponibilité du moment, introduisez dans votre panier d’épicerie des produits correspondant à au moins une des options écoresponsables ci-haut, deux c’est mieux, trois, c’est le nirvana! Enfin, malgré vos plus nobles intentions lors de vos achats, votre plus grand impact résultera de votre performance comme gestionnaire de frigo.

Et n’oublions surtout pas le plaisir de manger! La santé humaine, la santé de l’environnement et le plaisir sont trois dimensions indissociables de notre alimentation. Ensemble, en utilisant notre pouvoir de consommateur(trice), en influençant le marché selon la loi de l’offre et la demande, on peut changer le monde, un achat à la fois!

Lorsque vous savourez un bon repas, en plus du plaisir gustatif des saveurs, ressentez la satisfaction de savoir qu’avec vos choix, vous faites du bien à votre corps, à votre âme et à la planète.

L’alimentation durable vous intéresse? Vous trouverez ici des suggestions de livres écrits par des icônes québécoises de la cuisine joyeuse, économique et responsable comme Bernard Lavallée, Florence-Léa Siry, ainsi que Caroline Huard, alias Loounie. Ces trois passionnés de cuisine présentent des chroniques dans l’excellente émission Moi j’mange, saison 2, présentée le mardi à 19h30, qu’on peut revoir en ligne sur le site de Télé-Québec.

Par Nathalie Ainsley pour l’association québécoise zéro déchet

10 astuces pour transformer son écoanxiété en bonheur contagieux

Personne qui saute

Être écoanxieux(-se), c’est se sentir en situation d’urgence face au dérèglement des écosystèmes et en même temps avoir une forte impression d’impuissance. Cet état d’anxiété, qui affecte la santé mentale de plus en plus de gens, peut nous empêcher d’agir, mais peut aussi nous pousser à l’action. D’ailleurs, selon la doctorante en psychologie à l’Université du Québec à Montréal, Christina Popescu, le meilleur antidote à l’écoanxiété demeure l’engagement social. Vous trouverez ici dix astuces pour vous mettre en mouvement et retrouver votre équilibre psychologique! 

1. Découvrir son pouvoir d’agir

Les cercles d’influence, vous connaissez? Le cercle extérieur, c’est celui des préoccupations, on y retrouve tout ce sur quoi nous n’avons aucun contrôle. Ce sont ces pensées qui nous font dire que le défi est trop gros, qu’on ne peut pas faire une différence, qu’il est trop tard, que d’autres polluent plus que nous, etc. Demeurer dans cette zone est source d’inquiétude, de stress et d’anxiété car on se sent impuissant(e). À l’opposé, le cercle du centre, c’est notre pouvoir d’agir. Quand on fait le ménage dans nos pensées, qu’on identifie ce qu’on peut contrôler, et qu’on décide de se mettre en action, notre cerveau sécrète des hormones qui nous aident à mieux gérer le stress et contribuent à nous mettre de bonne humeur. Finalement, le cercle d’influence est entre les deux : c’est lorsqu’on peut interagir dans l’intention de changer les choses, sans être vraiment responsable du résultat. Ça aussi, c’est bon pour la santé mentale, ça développe le « lâcher-prise ». Ne perdez pas une minute pour quitter votre cercle extérieur, identifiez vos options et découvrez le bien-être du cercle de contrôle!

Cercle d'influence

2. Cesser de lire les mauvaises nouvelles concernant la planète

Ces études scientifiques qui nous confirment chaque jour la disparition d’une nouvelle espèce ou la quantité de plastique dans l’océan sont nécessaires et visent un objectif : éveiller les consciences. En revanche, à la longue, ces lectures sont franchement déprimantes et elles alimentent notre cercle des préoccupations. Abonnez-vous plutôt à des infolettres comme celles de lAssociation québécoise Zéro Déchet ou d’Unpointcinq le joyeux media de l’action climatique au Québec ; regardez le documentaire Demain ou lisez le livre Demain le Québec.  Ça vous fera découvrir que chaque jour, il y a des milliers de personnes qui se sentent comme nous et qui se sont mises en mouvement pour une planète plus verte. Ça vous donnera de l’espoir. 

3. Commencer par un petit geste

Réalisez un changement à la fois et célébrez chacun d’eux. Chaque geste, répété des centaines de fois et multiplié par le nombre de personnes qui s’y mettent, ça fait une différence. Commencez par remplacer un article jetable par un réutilisable, par exemple, les lingettes démaquillantes ou les serviettes de table. Mettez vos lunchs et vos restes dans des plats plutôt que dans des sacs Ziploc. Réalisez qu’une bonne vieille guenille essuie mieux qu’un essuie-tout. Emportez votre bouteille d’eau et votre tasse à café réutilisable. Achetez votre savon en barre, et pourquoi pas votre shampoing? Essayez une nouvelle recette végétarienne et publiez-la sur les réseaux sociaux. Soyez fier(-ère) de chaque nouvelle habitude et partagez avec vos proches le plaisir ressenti, ça leur donnera des idées! Vous verrez, c’est bien plus efficace que de faire la morale.

4. Acheter mieux, acheter moins

En avez-vous vraiment besoin? Est-ce un produit durable ou êtes-vous influencé(e) par le bas prix? Peut-on le trouver usagé? Réduire sa consommation, c’est passer du plaisir éphémère d’acheter et savourer le bien-être durable de vivre en harmonie avec ses valeurs. En prenant conscience de la quantité de ressources requises pour produire, transporter, distribuer et disposer les objets, on réalise que chaque article non acheté a un impact positif sur l’environnement et que finalement, c’est plutôt facile de s’en passer. C’est le moyen favori des paresseux pour sauver la planète, et c’est le plus efficace, car on réduit à la source. En bonus, quel bonheur de voir s’élever le solde de notre compte de banque! 

Personnes en ligne
5. Faire du bien avec son argent

Achetez bio, local, équitable, végétarien, faites un don à un organisme environnemental, compensez les crédits-carbone de vos voyages en avion, investissez vos économies dans des placements verts et socialement responsables. Ces choix que vous faites avec votre argent contribuent à encourager des entreprises qui ont des pratiques écologiques et durables ou des organismes qui ont de grandes ambitions, de superbes projets, mais ont besoin d’un petit coup de pouce financier. Laure Waridel ne savait mieux dire dans son livre Acheter, c’est voter. Chaque soir avant de vous endormir, ressentez la gratitude vous envahir : avec l’argent investi ou donné, quelqu’un est en train de changer le monde à votre place!

6. Faire entendre sa voix

Signez des pétitions, répondez aux sondages, écrivez à votre ville, à votre député, à votre marchand, à l’école, à la direction de votre entreprise. Demandez la collecte de compost, l’amélioration des pistes cyclables, la réduction des emballages, plus de choix végétariens, etc. S’attendre à ce que les entreprises changent d’elles-mêmes, c’est dans notre cercle des préoccupations, faire valoir nos opinions avec nos choix et nos achats, c’est dans notre cercle de contrôle. Les décideurs et les entreprises sont à l’écoute des opinions de la population et des consommateurs. Par ailleurs, nous sommes de plus en plus nombreux(-ses) à demander des politiques et des mesures plus vertes, et ça donne des résultats. Apprivoisez vos superpouvoirs de citoyen(ne) et de consommateur(trice, et faites confiance à la force du nombre!  

7. Apprendre à dire « Non merci »

Prenez conscience de tous les articles inutiles qu’on nous impose, sans notre consentement. Par exemple, en allant chercher mes nouvelles lunettes récemment, je n’ai pas pris l’étui, je dois bien en avoir une douzaine à la maison.  J’ai refusé la petite bouteille de liquide nettoyant : les lingettes lavables font des miracles pour nettoyer les lunettes. Si vous aimez le liquide, utilisez votre nettoyant à vitre, c’est d’ailleurs ce qu’on vous vend chez l’optométriste, mais plus cher, dans de jolies petites bouteilles. Je n’ai pas pris la petite boîte en carton « cute » dans laquelle les lunettes et l’étui étaient déposés, ni le sac, dans lequel la petite boîte a été mise! L’arbre est dans ses feuilles… J’ai remis la carte d’affaires qui se trouvait dans le sac, et j’ai demandé de m’envoyer la facture par courriel. C’est facile, ça ne coûte rien et c’est marrant de voir la réaction des gens quand on refuse un échantillon, un article de promotion ou une prime-cadeau. « Mais c’est gratuit, madame! » Le rire est un remède très efficace contre l’anxiété!

Légumes qui pousse
Crédit photo: Markus Spiske
8. Participer aux marches pour la planète

Se retrouver au milieu de milliers de personnes qui ont su transformer leur colère en énergie pour passer à l’action, c’est le summum du bonheur! Embarquez dans la vague, bricolez une pancarte drôle et non culpabilisante, apportez vos chaudrons et dansez! Observez autour de vous, remplissez-vous de cette énergie positive, c’est grisant!

9. Devenir bénévole dans une organisation environnementale

Paru dans un récent article de La Presse : Selon la Harvard Medical School, faire du bénévolat développe les réseaux et les habiletés sociales, accroît la confiance en soi, procure un sentiment d’accomplissement, réduit le stress et les risques de dépression, et augmente même le niveau de bonheur!  Les organismes sont tous à la recherche de personnes motivées avec des talents diversifiés. Faites des recherches sur Internet, prenez connaissance des missions et valeurs des organisations et choisissez celles qui vous ressemblent le plus. Regardez, par exemple, du côté de la Fondation David Suzuki, de Greepeace, ou d’Équiterre, qui proposent des projets concrets et positifs pour la communauté partout au Québec, ou des organismes plus locaux comme les Éco-quartiers à Montréal. Pourquoi ne pas vous joindre à nous, à  l’Association québécoise Zéro Déchet? Vous pourrez choisir les projets qui vous intéressent, selon le nombre d’heures que vous avez à investir, et même contribuer à partir de chez soi. Allez, osez! 

10. Partager cet article

S’il vous a inspiré(e), il en inspirera un(e) autre, qui posera un petit geste, puis un autre.  Prenez part au mouvement collectif, il est déjà en marche! Voyons la crise climatique comme une opportunité de donner un sens à nos vies et nous pourrons dire avec fierté à nos petits-enfants que nous avons fait tout ce qui était en notre pouvoir. En bonus, ces hormones du bonheur, sécrétées par la satisfaction ressentie lorsqu’on contribue à quelque chose de plus grand que soi.  Elles sont addictives !  Quand on commence, on ne peut plus s’arrêter… On est sur notre « éco » X!  Vous voyez, vous vous sentez déjà mieux.
Cercle d'influence

Par Nathalie Ainsley pour l’association québécoise zéro déchet

Note de l’auteure : Si vous pensez souffrir d’un trouble anxieux, si votre détresse ressentie est envahissante, si vous avez des crises d’anxiété, des pertes d’appétit ou de sommeil, si vous n’arrivez plus à vous concentrer ou à penser à autre chose, consultez un spécialiste de la santé mentale, qui saura vous accompagner.