logo

Des repas écolos, même au resto

Plusieurs adeptes du mode de vie zéro déchet ont établi avec le temps une routine efficace en ce qui concerne l’épicerie et l’achat de produits courants. Or, quand vient le temps d’aller chercher un lunch avec ses collègues ou de commander du resto en famille, tout n’est pas si simple. Si on n’y fait pas attention, il est facile de se retrouver avec une avalanche de contenants à usage unique qui donnent un goût amer à ce succulent repas.

 

Faites-vous partie de ces écolos au comportement exemplaire jusqu’à ce qu’ils sortent de chez eux ? Si oui, voici quelques trucs et réflexions qui vous aideront à relever ce petit défi.

 

 

MANGER SUR PLACE

Lorsqu’on a une envie de resto, l’option la plus simple est de manger sur place. Excepté pour la restauration rapide, il est très rare de voir des contenants et ustensiles à usage unique. Pour ce qui est des restants, il est possible de prévoir un plat réutilisable pour les transférer et ainsi éviter le doggy bag. Allez ! Dès qu’il est de nouveau permis d’aller au resto, on en profite et on encourage les restaurants en mangeant sur place.

refuser

Que ce soit sur place, pour une livraison ou pour emporter, le premier des 5R, refuser, est la base. Rien n’est plus frustrant que de recevoir un assortiment d’ustensiles de plastique et de serviettes jetables lorsqu’on est déjà tout équipé en objets réutilisables à la maison ou au bureau. Pour éviter cette situation, vous pouvez mentionner que vous n’avez pas besoin de ces items au moment de la commande. Même si certains vous les fourniront tout de même, on ne perd rien à essayer !

faire remplir ses contenants

Comme pour les produits d’épicerie, il est possible de consommer des repas préparés en les plaçant dans ses propres contenants. Ce ne sont pas tous les restaurants qui sont à l’aise avec cette procédure, et ceux qui l’acceptent se font encore plus rares en raison de la pandémie. En effet, plusieurs ont revu leurs pratiques dans la foulée des nouvelles consignes sanitaires ou suite à des inquiétudes de la clientèle. Or, il faut savoir que le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation (MAPAC)  n’empêche pas l’utilisation des contenants réutilisables des clients dans les épiceries et restaurants, même en temps de pandémie. Si on refuse votre contenant pour des raisons sanitaires, il s’agit donc d’une politique interne au commerce.

sur le pouce

Plusieurs ont déjà le bon réflexe de traîner une bouteille d’eau et une tasse à café avec eux, alors pourquoi ne pas aller plus loin et aussi se munir d’un plat et d’ustensiles ? Si vous ne voulez pas constamment vous déplacer avec l’attirail de pique-nique au grand complet, une simple fourchette règle déjà une bonne partie du problème et prend très peu de place dans un sac. On peut ensuite ajouter le plat au besoin, les jours où l’on sait qu’on risque de ramasser un repas en chemin.

Une fois au comptoir, il suffit de demander si on peut vous servir dans vos contenants avant de passer votre commande. Si on vous regarde comme si vous étiez un extra-terrestre, expliquez les raisons qui vous motivent et gardez le sourire. C’est la meilleure façon de convaincre ! Si on refuse et que de la vaisselle durable est aussi utilisée, vous pouvez commander pour manger sur place, puis prendre quelques instants à une table ou au comptoir pour transférer le tout dans votre propre contenant. Et voilà : vous avez contourné le refus.

Pour éviter de vous retrouver sans contenants à l’heure du midi, pourquoi ne pas laisser quelques plats au bureau ? Les chanceux et chanceuses qui ont en plus accès à un lave-vaisselle sur place n’ont plus d’excuses pour les avoir oubliés.

 

commande pour emporter

Avant de commander, il est bon de s’informer des pratiques du restaurant. Vous pourriez être surpris : plusieurs acceptent les commandes pour emporter dans les contenants que vous apportez. Si c’est le cas, informez-vous d’abord sur la logistique. Il est possible que la plateforme en ligne ne vous permette pas d’indiquer que vous amenez vos plats. Dans ce cas, une commande par téléphone est de mise. Il se peut aussi qu’on vous demande d’arriver un peu plus tôt pour fournir vos plats. Oui, c’est un peu plus compliqué, mais pensez à tout le plastique qui sera évité !
Voici quelques commerces qui acceptent les contenants pour emporter (malgré la pandémie) :

Le circuit Zéro déchet en propose aussi plusieurs. Osez vous informer, vous en trouverez d’autres ! Même s’il est parfois difficile de sortir de sa zone de confort pour demander un accommodement, l’effort en vaut la peine. Une demande refusée peut aussi être un pas dans la bonne direction. Le simple fait de remettre en question les pratiques établies lance la discussion sur les alternatives écologiques et le mouvement zéro déchet. Parfois, ça ne tombe pas dans l’oreille d’un sourd.

choisir le moins pire

Zut ! Malgré les conseils précédents, vous avez oublié votre plat à la maison ce matin et vous n’avez aucun lunch à vous mettre sous la dent. Pas de panique ! Il est encore possible de limiter les dégâts. D’abord, vous pouvez choisir votre repas en fonction de son emballage. Un sandwich emballé dans une pellicule de papier est mille fois mieux qu’un repas dans une boîte de styromousse. Entre ces deux extrêmes, il est parfois difficile d’y voir clair avec les contenants recyclables, compostables ou biodégradables. Selon Tricentris, les plastiques compostables ou biodégradables (identifiés #7) ne devraient pas aller au bac de recyclage, où ils détériorent la qualité du plastique transformé. Éco Entreprise Québec nous informe qu’au compost, leur sort n’est guère mieux et qu’ils se retrouveront souvent à l’enfouissement. En effet, les installations de compostage ne sont pas prévues pour composter ces plastiques, leur temps de compostage étant beaucoup trop long par rapport aux matières organiques. Bref, la meilleure solution consiste à éviter les emballages à usage unique.

les consignes

Encore peu répandue, la consigne est la voie de l’avenir ! C’est l’option idéale pour les adeptes de cocooning, car elle est compatible avec la livraison. Un autre avantage est qu’elle place la responsabilité de fournir un contenant réutilisable dans les mains des entreprises et non de la clientèle. Ça simplifie la vie et permet même aux néophytes de consommer de façon responsable.

L’initiative la tasse de l’OBNL la vague propose une alternative réutilisable pour les boissons. Dans les cafés participants, on peut commander son breuvage dans une tasse consignée contre un dépôt de 5$, puis la retourner chez n’importe quel partenaire du réseau. Celui-ci s’étend à pratiquement toutes les régions du Québec et compte plus d’une centaine d’entreprises participantes à Montréal.


Source : la-vague

Le super qualité, un restaurant indien de Rosemont, offre son menu dans des tiffins, des boîtes à lunch en acier inoxydable typiquement indiennes. Ces plats consignés peuvent être utilisés pour les commandes pour emporter ou pour les livraisons du service de traiteur. Le client donne un dépôt de 20 $ pour l’emprunt et a deux semaines pour retourner son plat nettoyé. Il sera bien sûr nettoyé de nouveau au restaurant. Pour le service de traiteur, le ramassage est inclus après la livraison.


Source : McGill

Qu’ont en commun les villes de Durham, San Francisco, Portland et le campus de l’université McGill ? Un système de plats consignés à grande échelle ! (Chung, 2018) Et cette merveilleuse solution pourrait bien s’implanter à Montréal sous peu. Un projet pilote, Retournzy, sera lancé cet automne pour offrir à des restaurants un service clé en main de gestion, transport et nettoyage de contenants consignés. Le projet vise d’abord à s’implanter dans un seul quartier de Montréal, mais a pour but de s’étendre ensuite pour conquérir la ville un secteur à la fois. On pourra commander pour emporter ou en livraison, payer une consigne pour le contenant, puis le retourner n’importe où dans le réseau pour être remboursé. Plusieurs détails restent à être peaufinés, mais une tendance se dessine vers un contenant en acier inoxydable et un lancement dans un quartier central de la ville. On souhaite plein de succès à ce magnifique projet dans les mois à venir ! En attendant, vous pouvez les suivre ici : https://retournzy.ca/

En conclusion,

En conclusion, il existe plusieurs options possibles pour qui veut déguster un repas de resto de façon écolo et elles devraient se multiplier à l’avenir avec la popularité du mouvement zéro déchet. Alors, il n’y a pas de raison de se priver. Il suffit de se gâter de façon responsable !

 

Bon appétit !

Par EUGÉNIE LESSARD pour l’association québécoise zéro déchet

Ces articles pourraient aussi vous intéresser :
Vagues de chaleur : se désaltérer sans plastique
Non, la COVID-19 n’a pas tué le zéro déchet

 

Sources

Chung, E. (2018, 18 octobre). 6 ways to do takeout — without the waste. CBC.https://www.cbc.ca/news/science/zero-waste-takeout-1.4867042

Éco Entreprises Québec. (s.d.). Emballages biodégradables et compostables : aussi verts qu’on le pense. https://ecoconception.eeq.ca/fr-ca/rapportemballages

Ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation. (s.d.). Emballage des aliments.https://www.mapaq.gouv.qc.ca/fr/Restauration/Qualitedesaliments/securitealiments/inspection/methodeinspection/Pages/Emballage-des-aliments.aspx

Tricentris. (s.d.). Les plastiques biodégradables : dans le bac ou non ?.https://www.tricentris.com/les-plastiques-biodegradables-dans-le-bac-ou-non/

Université McGil. (s.d.). The Ozzi System & Reusable Containers. https://www.mcgill.ca/foodservices/sustainability/ozzi-system-reusable-

containers