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Pétition – non à la distribution du publisac/raddar (et autres) par Postes Canada

La livraison hebdomadaire de circulaires constitue un fléau environnemental. À la demande du public, la Ville de Montréal a implanté en 2023 un règlement interdisant la distribution de tout article publicitaire non sollicitée, dont le « fameux » publisac.
Aujourd’hui, bien d’autres villes ont résolu d’en faire autant. 🙂

Hourra, mais il y a un gros MAIS.

Transcontinental — l’entreprise qui possède publisac — a trouvé une manière de contourner la règle pour continuer à distribuer « ses déchets en devenir ».
Elle recourt désormais à Postes Canada pour ses livraisons.

En effet, la Poste est sujette aux lois fédérales et peut passer outre les règlements municipaux. Transcontinental joue de cette exception pour continuer son business comme à son habitude. Ainsi, et malgré le règlement municipal l’interdisant, les publisacs (aujourd’hui rebaptisés raddar) seront toujours distribués à Montréal — à une majorité de personnes.

Résultat : on retourne à la case départ. Une distribution à tout va.

La solution ?

Demandons à Postes Canada de respecter les règlements municipaux ! La réglementation municipale n’est pas optionnelle. De plus, le gouvernement fédéral et Montréal ont les mêmes objectifs environnementaux ; la Poste ne devrait pas aller à l’encontre de ces derniers.

C’est dans ce sens que nous lançons la présente pétition : puisque les facteur.rice.s s’abstiennent déjà de laisser des circulaires dans les boîtes à lettres ornées d’une interdiction, demandons-leur de s’abstenir pour toutes les boîtes à lettres — sauf celles ornées d’une autorisation. 

POUR ALLER PLUS LOIN (ou questions fréquentes)

C’est quoi le opt-out et le opt-in ? En quoi consiste le nouveau règlement municipal ?

Jusqu’en 2023, la livraison porte-à-porte des circulaires était permise partout, sauf aux endroits qui affichaient un refus : c’est l’option de retrait, ou opt-out.

Comme bien des gens jetaient ces circulaires sans les avoir lues, cela générait énormément de déchets inutiles et en plus, bien des pictogrammes de refus n’étaient pas respectés par les distributeurs.
Le règlement 22-028 circonscrit les livraisons en ne les permettant qu’aux endroits où une autorisation est affichée : c’est l’option d’adhésion, ou opt-in.

 

EST-CE La fin du Publisac ?

 

Le publisac vit toujours « des jours heureux » ailleurs au Québec. Seules les villes de Mirabel, Saint-Jean-sur-Richelieu et Montréal sont passées à raddar, soit les villes ayant resserrés leurs règlements sur les articles publicitaires.

À Montréal, le règlement n’interdit pas le publisac : il permet sa distribution, mais seulement aux personnes qui ont indiqué leur désir de le recevoir. On vise ainsi à réduire le gaspillage éhonté de ressources pour des imprimés non consultés qui sont dirigés directement à la poubelle ou au recyclage. C’est le principe du opt-in.

Transcontinental affirme que le système opt-in signifierait la fin du publisac, car cela deviendrait « trop complexe et trop coûteux ». Une bien mauvaise réponse! L’entreprise ne devrait-elle pas plutôt remettre en question son modèle d’affaire s’il se base sur la distribution à grande échelle d’un produit qui n’est même pas consulté ?

Actuellement, et comme Postes Canada ne respecte par le nouveau règlement, la distribution se fait selon le principe du opt-out. On compte sur le fait que les personnes ne désirant pas le recevoir apposent un autocollant sur leurs boîtes aux lettres pour dire non. Cette pétition, tout comme le règlement municipal de la Ville de Montréal, propose de faire l’inverse : dire oui.
Ça ne vous semble pas logique ?

 

C’EST QUOI RADDAR ?

Raddar, c’est le nouveau publisac. Eh oui, le vent a tourné et le publisac n’a plus bonne presse. Transcontinental a donc abandonné ce mot. L’entreprise a aussi profité du lancement de ce nouveau « produit » pour faire une campagne de relation publique et redorer son image en vantant ses « efforts » pour l’environnement (une circulaire plus légère et sans sac).

Des efforts environnementaux ?
Même si le raddar est plus léger que le publisac, c’est moins pour diminuer son empreinte écologique que pour en permettre sa livraison par Postes Canada : les employés s’étant plaints du poids des circulaires.
Sans cela, il n’y aurait pas eu de distribution par voie postale.

Cela démontre plutôt que Transcontinental est capable de répondre à certaines exigences environnementales depuis longtemps, mais qu’elle ne le fait pas.

Rappelons ici que plus de 2 millions de publisacs sont toujours distribuées chaque semaine au Québec.

Avec le lancement de raddar, Transcontinental espère ainsi un double gain : d’une part, poursuivre la distribution du publisac/raddar, et d’autre part, redorer son image en changeant — simplement — de vocabulaire.
Mais l’effet réel de ce changement a été d’attirer l’attention sur le non-respect des règlements municipaux par Postes Canada (et ce, pas seulement dans le cas du raddar, mais en ce qui concerne une multitude d’autres circulaires postales).

Restons donc en colère !

 

Est-ce que le opt-in exclut certaines personnes (notamment les plus démunies et/ou les plus âgées) ?

 

L’un des arguments utilisés par Transcontinental pour se justifier est que les ménages à faibles revenus et les personnes âgées n’auraient pas toujours accès à l’internet pour consulter les circulaires en ligne : pourtant, le règlement de Montréal n’empêche pas la distribution du publisac/raddar à ces foyers. Il vise à interdire la distribution massive et inutile de circulaires non consultées et ainsi diminuer le gaspillage de nos ressources. 

Si quelqu’un exclut les gens défavorisés, c’est l’entreprise elle-même, en refusant de leur livrer son produit en opt-in

Par ailleurs, selon un sondage Segma, les répondants « qui ont les plus faibles revenus » sont précisément ceux qui appuient en plus grand nombre (90 %) le règlement adopté par Montréal.

 

LE Publisac : Un sac fait à partir de plastique 100% recyclé et 100% recyclable ?

 

Comme Transcontinental distribue encore beaucoup de publisacs au Québec, on se permet nos commentaires sur cette « vieille » version (mais pas encore obsolète apparemment) de circulaires.

En 2019, elle lance de larges communications pour faire savoir que son sac de plastique, renfermant les imprimés, est fait à partir de 100% recyclé et 100% recyclable. 

C’est FAUX et les industriels du plastique jouent sur cette illusion : nous faire croire que le plastique pourrait être recyclé selon une boucle parfaite et infinie. Or, les processus de recyclage du plastique ont de nombreuses failles comme l’ajout de matières premières vierges ou encore la baisse de la qualité de la matière une fois recyclée.

De plus, si l’on ne prend pas la peine de séparer le sac de plastique des imprimés, le publisac n’est tout simplement pas recyclé.

À noter, le publisac devrait être livré directement dans nos boîtes aux lettres : il n’aurait alors pas besoin d’être protégé dans une pellicule de plastique. C’est d’ailleurs ce que propose raddar, le nouveau publisac.
(Ça reste 32 pages de papier imprimé distribuées à 3 millions d’exemplaires chaque semaine… — voir la question C’est quoi raddar ?)

 

Le recyclage des circulaires est-il une solution ?

 

Tous les experts s’entendent : le recyclage n’est qu’un dernier recours, et comme nos systèmes de tri ont de sérieux problèmes, les matières recyclables aboutissent souvent à l’enfouissement ou à l’incinération. 
Il est fort préférable de réduire le gaspillage à la source

Dans le cas des circulaires, il faut donc prioriser une distribution limitée aux seules personnes qui s’y intéressent, et non en livrer d’office à une foule de gens qui ne les consulteront même pas.

De plus, RECYC-QUÉBEC précise qu’il est difficile de recycler le papier journal. Aussi, de nombreux publisacs ne sont pas recyclés, car les contenants ne sont pas séparés de leur contenu, le sac de plastique. Selon un sondage, ce sont 57% des personnes qui ne les séparent pas. 

 

Et en dehors de Montréal ?

Même si on ne réside pas à Montréal, on est concerné. 

Transcontinental distribue des imprimés partout au Québec.
Dans la majorité des cas, ce sont des publisacs ; à l’exception des trois municipalités ayant resserrées leurs règlements sur les articles publicitaires (c’est-à-dire Mirabel, Saint-Jean-sur-Richelieu et Montréal). Les 82 villes de la couronne montréalaise se sont également engagées à en faire autant en décembre 2023 ; et des dizaines d’autres endroits étudient présentement la possibilité d’en faire autant.  

Votre municipalité pourrait, elle aussi, être de ce mouvement.
Le passage à l’action de votre ville peut se jouer à quelque chose d’aussi petit que le simple fait de… lui demander. Rencontrez vos élu.e.s pour leur suggérer l’idée ! C’est le moment de le faire.
> On peut vous aider

Passons en opt-in partout au Québec !

Où que l’on vive, il faut exiger que Postes Canada cesse de distribuer des millions de circulaires non sollicitées chaque année et respecte les règlements municipaux.