La Ville de Montréal vient de mettre en place un nouveau règlement pour interdire la distribution de tous les articles publicitaires non sollicités dans nos boîtes à lettres, les « fameux » Publisacs.
Hourra!
Hourra, mais il y a un gros MAIS.
En réaction à l’annonce de cet ambitieux règlement, Transcontinental (l’entreprise qui distribue les Publisacs) a trouvé une manière de contourner la règle pour continuer à distribuer ses déchets en devenir.
Ils ont ainsi demandé à Postes Canada de distribuer leur Publisac.
Ainsi, et malgré le règlement municipal l’interdisant, les Publisacs seront toujours distribués à Montréal.
En effet, réglementée au niveau fédéral, l’entreprise Postes Canada peut passer outre le règlement municipal. Et ça, Transcontinental le sait très bien.
Résultat : on retourne à la case départ.
La solution ?
Demandons à Postes Canada d’être cohérent et d’arrêter la distribution des Publisacs!
C’est dans ce sens que nous lançons une pétition.
POUR ALLER PLUS LOIN
Un sac fait à partir de plastique 100% recyclé et 100% recyclable ?
Voyant le vent tourner et les enjeux environnementaux prendre de plus en plus de place, Transcontinental travaille sa communication et veille à faire savoir que son sac de plastique (entourant les fameuses circulaires) est fait de plastique 100% recyclé et 100% recyclable.
C’est faux et les industriels du plastique jouent sur cette illusion : nous faire croire que le plastique pourrait être recyclé selon une boucle parfaite et infinie. Or, les processus de recyclage du plastique ont de nombreuses failles comme l’ajout de matières premières vierges ou encore la baisse de la qualité de la matière une fois recyclée.
Par ailleurs, le Publisac devrait être livré directement dans nos boîtes aux lettres : il n’aurait alors pas besoin d’être protégé dans une pellicule de plastique.
PS : C’est peut-être pour cela que Transcontinental vient d’annoncer en grande pompe transformer son Publisac en journal papier non emballé, dénommé raddar (ça reste 32 pages de papier imprimé distribuées à 3 millions d’exemplaires chaque semaine)…
Le Publisac : vraiment recyclé ?
Et bien non. La plupart des personnes recevant le Publisac le dirige directement vers le bac, de recyclage ou non. De plus, le sac et son contenu ne sont souvent pas séparés l’un de l’autre, empêchant le recyclage des matières. Selon un sondage, 57% des personnes mettant le Publisac dans le bac de recyclage ne sépare pas le contenu du contenant.
C’est quoi le opt-in et le opt-out ?
La différence entre la distribution en opt-in (option d’adhésion) ou en opt-out (option de retrait), c’est que l’on distribue soit exclusivement aux personnes ayant fait la demande de recevoir le Publisac — c’est l’option d’adhésion, ou soit à tout le monde en excluant les personnes ayant fait la demande de ne pas recevoir le Publisac — c’est l’option de retrait.
On ne peut pas passer sous silence qu’il est très fréquent de constater que le opt-out n’est pas respecté : de nombreuses personnes ayant fait la demande de ne pas recevoir de Publisacs en reçoivent tout de même.
La fin du Publisac ?
Le règlement de la Ville de Montréal n’interdit pas le Publisac : il interdit sa distribution aux personnes n’ayant pas indiqué vouloir le recevoir. On vise ainsi à réduire le gaspillage éhonté de ressources pour des imprimés non consultés qui se dirigent directement vers la poubelle/recyclage.
C’est le principe du opt-in.
Actuellement, la distribution se fait selon le principe du opt-out.
Les personnes ne désirant pas le recevoir doivent mettre un autocollant sur leurs boîtes aux lettres pour signifier leurs intérêts. On ne distribue ainsi qu’aux personnes désirant le recevoir. On propose de faire l’inverse.
Ça ne vous semble pas logique ?
Transcontinental se plaint que le système du opt-in signifierait la fin du Publisac, car cela deviendrait « trop complexe et trop couteux ». Une bien mauvaise réponse !
L’entreprise Transcontinental ne devrait-elle pas remettre sérieusement en question son modèle d’affaires s’il se base sur le fait de distribuer du contenu imprimé à grande échelle qui n’est même pas consulté ?
Fracture numérique : ne pas exclure
L’un des arguments de Transcontinental pour justifier la distribution des Publisacs est que les ménages à faibles revenus et les personnes âgées n’ont pas toujours accès à internet (pour le consulter en ligne) : pourtant, le système opt-in proposé par Montréal n’empêche pas la distribution des Publisacs à ces foyers.
Il vise à interdire la distribution massive et inutile de circulaires non consultées et ainsi diminuer le gaspillage de nos ressources.
Et en dehors de Montréal ?
Pas de Montréal ? Même si on ne réside pas à Montréal, on est concerné. Le Publisac est distribué partout au Québec : votre municipalité pourrait elle aussi demander une restriction de la distribution.
(Vous pouvez d’ailleurs mobiliser vos élu.e.s dans ce sens.)
Avant Montréal, c’est Mirabel qui a fait le pas.
Que Postes Canada respecte le nouvel autocollant pourrait donc s’avérer utile sur l’ensemble de la province.