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Nos téléphones seront durables (partie 2) : une démarche en trois temps

Comme nous l’avons vu dans la première partie de cette minisérie, le téléphone cellulaire génère des impacts considérables sur l’environnement. Sa phase de fabrication est responsable de 75 % des gaz à effet de serre (GES) émis pendant toute sa durée de vie. Selon l’ADEME, les trajets impliqués dans la production d’un téléphone correspondent à quatre tours du monde.Du point de vue mondial, 720 millions de téléphones sont jetés aux ordures chaque année, contribuant à la pollution des sols, de l’air et des écosystèmes, affectant la santé des populations des pays du Sud. Au Québec, seulement 9 % des téléphones cellulaires ont été récupérés en 2018 à des fins de recyclage par la filière officielle du gouvernement (filière gérée par l’Association pour le recyclage des produits électroniques ou ARPE).

Nous vous avions promis des conseils pratiques et un grand nombre de ressources pour lutter contre ces chiffres anxiogènes : les voici !

UNE DÉMARCHE DÉTOXIFIANTE EN 3 TEMPS

Ilona Titova, Shutterstock

Étape 1 : Je prends un moment de réflexion, je répare et je résiste !

Réduire l’impact environnemental de son téléphone, c’est d’abord retarder le plus longtemps possible son remplacement !

C’est donc résister à tout prix aux sirènes du marketing des grandes marques qui — on connaît la chanson — investissent des millions de dollars dans des campagnes publicitaires pour nous convaincre que le bonheur passe par la meilleure cellule optique, la vitesse du microprocesseur ou la personnalisation d’un étui de téléphone. Plus grand, plus rapide, plus beau… N’est-on pas un peu las de ces vieilles rengaines ? Elle est loin, l’époque où l’on s’extasiait devant la taille des écrans ou la qualité des photos. Se passionner par la mise en marché d’un nouveau modèle de téléphone est presque devenu « un anachronisme », comme l’écrit Shira Ovide, chroniqueuse dans le New York Times.

Osez faire face à l’ultime question : les bienfaits d’un tout nouveau téléphone compensent-ils ses impacts ? Suis-je en train de répondre à un besoin précis, ou de suivre la tendance (qui conduit, ne l’oublions pas, aux conséquences planétaires décrites plus hautes) ? Ai-je la possibilité de reporter mon achat de 2, 4 ou 6 mois ?

Réduire l’impact environnemental de son téléphone, c’est aussi prendre soin de son vieux serviteur pour prolonger le plus longtemps possible sa durée de vie. Un problème technique ? Les fabricants offrent un service après-vente (sur leur propre site ou à travers des réparateurs agréés) pour régler les dysfonctionnements les plus courants et les défaillances avérées d’un modèle.

De petites entreprises indépendantes sont souvent capables d’effectuer des réparations beaucoup plus poussées, avec une garantie, et à moindre coût. Citons par exemple iPhoenix (Montréal), MobileNinja (Sherbrooke), Oups (Québec, Brossard, Jonquière), SOS Phone (Québec, Longueuil) et UniverPhone (Montréal, Saint-Eustache). Vous vivez au bout du monde ? Envoyez-leur votre téléphone via Poste Canada. Le site iFixit vous aide aussi à effectuer certaines réparations vous-mêmes en offrant notamment une série de tutoriels et de manuels. Insertech organise également des ateliers de réparation gratuits à Montréal tout en favorisant l’insertion professionnelle. Quand on sait qu’un quart des Canadiens préfèrent acheter un produit électronique neuf plutôt que de le faire réparer, on a envie de partager ces tuyaux le plus vite possible !

Étape 2 : J’agis en consommateur.rice éclairé.e lors de l’achat d’un nouveau téléphone

Ayez le réflexe de vous tourner vers les marchés d’occasion afin d’économiser les ressources planétaires. Optez pour un appareil reconditionné (d’occasion, mais remis à neuf), pour toutes les garanties de durabilité qu’il procure : Go-Recell (Montréal), Insertech, MobileNinja, Oups, Recycell, SecondCell, SOSPhone.

Si votre entreprise renouvelle sa flotte de téléphones, saisissez cette excellente occasion de vous procurer un appareil récent et fonctionnel, pour un prix entre 50 $ et 100 $. Ces appareils n’ont toutefois pas été reconditionnés et peuvent présenter certains dysfonctionnements. Renseignez-vous sur les conditions de retour et vérifiez l’autonomie de la batterie.

Étape 3 : Je me sépare de mon ancien téléphone avec éthique

Si vous devez absolument acheter un appareil tout neuf, offrez d’abord une nouvelle vie à votre vieux compagnon ! 44 % des Canadiens déclarent entreposer leurs vieux téléphones chez eux, alors qu’ils pourraient facilement être donnés, reconditionnés ou recyclés, évitant l’extraction de métaux rares et l’émission de tonnes de GES engendrés par la production de millions de nouveaux téléphones.

  1. Si votre vieux téléphone fonctionne encore, pensez à l’offrir à quelqu’un qui en a besoin, comme 15 % des Canadiens. Peut-il faire le bonheur d’un proche qui se contenterait de sa « médiocre performance » ? Pensez aussi aux organismes caritatifs.
  2. S’il n’est pas réparable, et qu’il n’intéresse personne, récupérez vos données, ôtez la carte SIM et déposez-le dans un point de collecte certifié par l’ARPE. Il sera alors reconditionné si possible, c’est-à-dire que les composants défectueux qui peuvent être remplacés le seront, ce qui lui permettra d’être remis en marché et de prolonger sa durée de vie.
  3. Apportez-le à votre écocentre, si celui-ci accepte les déchets électroniques. Il sera alors pris en charge par la filière de recyclage officielle.
  4. En aucun cas il ne doit terminer sa vie aux ordures ménagères. Sachez aussi qu’un téléphone jeté dans le bac de recyclage finira dans tous les cas à l’enfouissement.

 

Si votre entreprise renouvelle sa flotte de téléphones, saisissez cette excellente occasion de vous procurer un appareil récent et fonctionnel, pour un prix entre 50 $ et 100 $. Ces appareils n’ont toutefois pas été reconditionnés et peuvent présenter certains dysfonctionnements. Renseignez-vous sur les conditions de retour et vérifiez l’autonomie de la batterie.

Alors, prêts.es ?

Et si, en 2022, on s’engageait à ne pas acheter de cellulaire neuf ?

Kilian Seiler, Unsplash

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Sources :

ADEME. (2019, décembre). Les impacts du smartphone. https://www.ademe.fr/sites/default/files/assets/documents/guide-pratique-impacts-smartphone.pdf

ADEME. (2021, janvier). La face cachée du numérique. Réduire les impacts du numérique sur l’environnement. https://www.ademe.fr/sites/default/files/assets/documents/guide-pratique-face-cachee-numerique.pdf

Corlay, F., & Minden, J. V. (2020, 3 juillet). Smartphones: de la prouesse technologique au scandale humanitaire et environnemental. ILERI. https://www.ileri.fr/smartphones-prouesse-technologique-scandale-humanitaire-environnemental/

Greenpeace. (2017, février). From Smart to Senseless: The Global Impact of 10 Years of Smartphones. https://www.greenpeace.org/usa/wp-content/uploads/2017/03/FINAL-10YearsSmartphones-Report-Design-230217-Digital.pdf

National Geographic. (2019, février). Bolivie : l’extraction du lithium menace le plus grand désert de sel du monde. National Geographic. https://www.nationalgeographic.fr/environnement/bolivie-lextraction-du-lithium-menace-le-plus-grand-desert-de-sel-du-monde

Paré, I. (2018). Combattre l’obsolescence programmée, une réparation à la fois. Le Devoir. https://www.ledevoir.com/societe/consommation/540593/consommation-combattre-l-obsolescence-programmee-une-reparation-a-la-fois

Recyc-Québec. (2020). Bilan 2018 de la gestion des matières résiduelles au Québec. Recyc-Québec. https://www.recyc-quebec.gouv.qc.ca/sites/default/files/documents/bilan-gmr-2018-complet.pdf

Recyclemoncell. (2020). Soutien toujours plus important au programme de recyclage des cellulaires usagés. Recyclemoncell. https://www.recyclemycell.ca/fr/1248-2soutien-toujours-plus-important-au-programme-de-recyclage-des-cellulaires-usages/

Schoettel, A. (2019, 8 mai). Comment lutter contre la pollution digitale ? France Copywriter. www.francecopywriter.fr/pollution-digitale-2019

Shields, A. (2021). Cellulaires et ordinateurs portables sont très peu récupérés au Québec. Le Devoir. https://www.ledevoir.com/societe/environnement/597139/cellulaires-et-ordinateurs-portables-sont-tres-peu-recuperes-au-quebec

Ovide, S. (2021, 12 août). On Tech. Smartphones Won. We Can Ignore Them. The New York Times. https://www.nytimes.com/2021/08/12/technology/new-smartphone-models.html

Nos téléphones seront durables : Les impacts de nos cellulaires (Partie I)

Le téléphone cellulaire génère des impacts considérables sur l’ensemble de son cycle de vie, et c’est la phase de fabrication (incluant l’extraction des matières premières), qui est la plus néfaste pour l’environnement. Pourquoi ? Parce qu’est responsable de 75 % des gaz à effet de serre (GES) émis pendant toute la durée de vie du téléphone. 

 
L’AMPLEUR DU PHÉNOMÈNE : TENEZ VOUS BIEN!

La fabrication des 1,7 milliard de téléphones cellulaires vendus en 2017 a généré autant d’émissions de GES que celles produites chaque année par l’Autriche. Les impacts de cette production sont d’autant plus considérables que l’utilisation moyenne d’un téléphone est de 2 ans. Aujourd’hui encore, la grande majorité des téléphones cellulaires ne sont pas conçus pour être réparés ou recyclés : l’alliage complexe des matériaux, les piles collées ou soudées, l’absence de pièces de rechange ou de réseaux professionnels spécialisés entravent la réparabilité, le reconditionnement (remise à neuf) et le recyclage des téléphones. Seuls 5% des téléphones seraient recyclés à travers le monde, tandis que 720 millions sont jetés aux ordures chaque année, contribuant à la pollution des sols, de l’air et des écosystèmes, affectant la santé des populations vulnérables des pays du Sud.

La fabrication d’un téléphone de 100 grammes requiert près de 30 kg de matières premières issues principalement d’Afrique, d’Amérique du Sud et d’Asie. Cette statistique est d’autant plus frappante quand on sait que le nombre de téléphones vendus dans le monde a plus que décuplé entre 2007 et 2018 ! Selon l’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie (ADEME), plus de 70 matériaux, dont des métaux rares, entrent dans la composition d’un seul téléphone. L’extraction de ces matières nécessite de grandes quantités d’énergie et contribue à la destruction d’écosystèmes dont certains présentent une valeur écologique unique, comme le Salar d’Uyuni en Bolivie.

Trajets impliqués dans le cycle de production du téléphone cellulaire. Source : ADEME (2019)
Qu’en est-il au québec?

Le dernier bilan de Recyc-Québec indique qu’en 2018 seulement 9% des téléphones cellulaires ont été récupérés par la filière officielle du gouvernement (filière gérée par l’ARPE ou Association pour le recyclage des produits électroniques). Seuls 10 % d’entre eux seraient destinés au réemploi, malgré l’existence du principe de responsabilité élargie des producteurs, qui exige que les fabricants et détaillants prennent en charge le recyclage des produits qui ne sont plus utilisés. Le manque de réglementation sur la gestion des déchets électroniques conduit aussi à l’enfouissement de substances toxiques contenues dans les téléphones et à leur exportation vers des pays africains, le Canada s’étant soustrait aux accords internationaux visant à interdire les exportations de déchets.

                          ALORS, QUE FAIRE?

 

      1. Pour diminuer l’impact environnemental de votre cellulaire, cherchez avant tout à retarder l’acquisition d’un téléphone neuf.
      2. Ensuite, ne laissez pas dormir votre vieux téléphone dans l’un de vos tiroirs : réparez-le, offrez-le à un proche, ou rapportez-le à un point de collecte agréé. Les matériaux qu’il contient peuvent être récupérés afin d’éviter la fabrication de nouveaux téléphones, économisant ainsi de précieuses ressources en minerais, métaux et énergie. Cela permet également une économie d’émissions de GES, qu’il nous faut réduire de toute urgence pour lutter contre les changements climatiques.
  1.  

  

 

Ne manquez pas la seconde partie de cet article qui contiendra toutes les ressources utiles pour mettre en pratique ces précieux conseils !


 
 
fABRICANTS ET GOUVERNEMENTS: QUELLE RESPONSABILITÉ?

Comme toute entreprise, les fabricants de téléphones ont une responsabilité sociale et environnementale (RSE) vis-à-vis de la société civile, qui devrait inciter à concevoir des produits générant le moins d’impact possible sur l’environnement. En concevant des téléphones moins énergivores, réparables, pouvant être reconditionnés, recyclables, sans substances dangereuses, plus économiques en ressources, et intégrant des matières recyclées, ils montreront qu’il n’est plus acceptable d’ignorer les besoins fondamentaux de leurs 7,7 milliard d’usagers, à savoir le droit à un environnement sain et viable pour les décennies à venir.

De leur côté, nos gouvernements doivent continuer à réglementer la filière de récupération des déchets électroniques, rendre obligatoire la récupération des vieux appareils, lutter à tout prix contre l’obsolescence programmée. Ceci afin d’obliger les entreprises à s’engager sur la durée de vie de leurs produits, comme c’est le cas dans certains pays d’Europe.  Enfin, les entreprises devraient être obligées de divulguer de façon transparente les informations relatives aux impacts de leurs produits (bilan carbone, taux de récupération et de recyclage) afin de démontrer qu’elles prennent au sérieux la notion de responsabilité sociale et environnementale.

 

un brin d’optimisme !

 

Citons un pionnier du secteur, l’entreprise FairPhone, avec sa devise étonnante : « Le téléphone le plus écologique est celui que vous possédez déjà », qui propose des téléphones durables, garantis 5 ans, composés de modules facilement remplaçables. Fairphone offre des pièces de rechange sur sa boutique en ligne (batterie, caméra, écran, etc.), des tutoriels et guides de réparation pour ses produits. C’est aussi le tout premier fabricant de cellulaires à recevoir la certification « Or » du label commerce équitable.

 

COMMENT AGIR À MON NIVEAU?

 

    • En partageant avec vos proches ce que vous avez appris ici.
    • En signant la pétition en faveur du Projet de loi no 197 contre l’obsolescence programmée et le droit à la réparation des biens.
    • En faisant entendre votre voix auprès de vos décideurs politiques.
    • En votant pour des candidats qui défendent ces idées.
    • En interrogeant votre fournisseur de téléphone sur ses pratiques.
    • En donnant du temps ou de l’argent à un OBNL actif sur ces thématiques.
    • En participant aux marches pour le climat.
    • En surveillant la publication de notre prochain article qui présentera des trucs concrets sur le sujet, et en les mettant en pratique!

 

PAR BLANDINE SEBILEAU-MEYNIEL POUR L’ASSOCIATION QUÉBÉCOISE ZÉRO DÉCHET

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Sources :

ADEME. (2019, décembre). Les impacts du smartphone. Consulté le mars 15, 2021, sur ADEME : https://www.ademe.fr/sites/default/files/assets/documents/guide-pratique-impacts-smartphone.pdf

ADEME. (2021, janvier). La face cachée du numérique. Réduire les impacts du numérique sur l’environnement. Récupéré sur https://www.ademe.fr/sites/default/files/assets/documents/guide-pratique-face-cachee-numerique.pdf

Corlay, F., & Minden, J. V. (2020, 3 juillet). Smartphones : de la prouesse technologique au scandale humanitaire et environnemental. ILERI. Récupéré sur https://www.ileri.fr/smartphones-prouesse-technologique-scandale-humanitaire-environnemental/

Greenpeace. (2017, février). From Smart to Senseless: The Global Impact of 10 Years of Smartphones. Récupéré sur https://www.greenpeace.org/usa/wp-content/uploads/2017/03/FINAL-10YearsSmartphones-Report-Design-230217-Digital.pdf

Greenpeace. (2017, février 27). What 10 years of smartphone use means for the planet. From Smart to Senseless: The Global Impact of Ten Years of Smartphones. Récupéré sur https://www.greenpeace.org/usa/wp-content/uploads/2017/03/FINAL-10YearsSmartphones-Report-Design-230217-Digital.pdf

National Geographic. (2019, février). Bolivie : l’extraction du lithium menace le plus grand désert de sel du monde. Récupéré sur National Geographic : https://www.nationalgeographic.fr/environnement/bolivie-lextraction-du-lithium-menace-le-plus-grand-desert-de-sel-du-monde

Paré, I. (2018). Combattre l’obsolescence programmée, une réparation à la fois. Consulté le 26 août 2021, sur Le Devoir : https://www.ledevoir.com/societe/consommation/540593/consommation-combattre-l-obsolescence-programmee-une-reparation-a-la-fois

Planète Énergies. (2020, 23 juillet). Analyse du cycle de vie d’un téléphone portable. Récupéré sur Planète Énergies : https://www.planete-energies.com/fr/medias/diaporamas/analyse-du-cycle-de-vie-d-un-telephone-portable

Recyc-Québec. (2020). Bilan 2018 de la gestion des matières résiduelles au Québec. Consulté le 25 mars 2021, sur Recyc-Québec : https://www.recyc-quebec.gouv.qc.ca/sites/default/files/documents/bilan-gmr-2018-complet.pdf

Recyclemoncell. (2020). Soutien toujours plus important au programme de recyclage des cellulaires usagés. Consulté le 25 mars 2021, sur Recyclemoncell : https://www.recyclemycell.ca/fr/1248-2soutien-toujours-plus-important-au-programme-de-recyclage-des-cellulaires-usages/

Schoettel, A. (2019, 8 mai). Comment lutter contre la pollution digitale ? Récupéré sur France Copywriter : www.francecopywriter.fr/pollution-digitale-2019

Shields, A. (2021). Cellulaires et ordinateurs portables sont très peu récupérés au Québec. Consulté le 25 mars 2021, sur Le Devoir : https://www.ledevoir.com/societe/environnement/597139/cellulaires-et-ordinateurs-portables-sont-tres-peu-recuperes-au-quebec

Ovide, S. (2021, 12 août). On Tech. Smartphones Won. We Can Ignore Them. Consult le 25 août 2021, sur The New York Times : https://www.nytimes.com/2021/08/12/technology/new-smartphone-models.html